7- RUE

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- Ça t'amuse?

Luna, ma nouvelle camarade, venait de claquer la porte de mon casier en même temps de me faire face en quelques secondes. Elle tenait un papier dans sa main qu'elle me désignait et son visage ne laissait pas la moindre once de quelconque amusement.

Je lis rapidement les mots inscrits avant de refermer mon sac dans lequel je venais de mettre trois manuels qui pesaient leur poids.

- Désolé mais je ne vois pas de quoi tu parles.

- Et je devrai te croire?

Pourquoi elle cherche à tout prix à m'accuser? On se connait à peine.

- Libre à toi de pas me croire mais je ne vois pas pourquoi je serai la première personne à laquelle tu penses qui pourrait te faire ça.

Elle se décale un peu lorsque je rouvre mon casier pour y prendre mon casque que j'avais rangé dans la matinée mais elle ne lâche pas l'affaire.

- Peut-être parce que j'ai l'impression que t'es bien déterminé à me faire vivre un enfer juste parce que je t'ai aidé et que ça ne te plaît pas.

- Je n'aurai pas utilisé le terme "aider" mais pour ta gouverne, je ne suis pas ce genre de personne rétorquais-je aussitôt. Ce bout de papier doit être une simple blague et puis je ne savais même pas où était ton casier il y a encore cinq minutes. Maintenant, si tu veux bien m'excuser.

Je referme mon casier et lui sert un petit sourire forcé. Il faudra que je pense à acheter un cadenas. Elle se contente de me fixer l'air toujours agacée mais elle va devoir se contenter de ça parce que je ne suis pas concerné.

C'est quoi ce lycée? Déjà que la plupart des élèves ne se prennent pas pour de la merde, on dirait mon ancien lycée privé. Pourtant celui-là est public. Mais je vois que les mentalités ne sont pas bien différentes. Juste, ici, ils ont l'air d'avoir plus de liberté et moins de traitements de faveurs.

Je sors de l'établissement et pars rejoindre ma moto, toujours sur la place de parking où je l'avais laissée ce matin.

Mon téléphone vibre dans ma poche pendant que je marche alors je décroche sans hésiter. C'était un numéro inconnu.

- Allo?

"- Bonjour...monsieur Karter?"

C'était une voix de femme adulte que je ne connaissait pas.

Bordel,qu'est-ce qui se passe? Est-ce que c'est par rapport à mon géniteur?

- Oui?

"- Monsieur, votre fils Maxime est toujours à l'école alors que les cours sont finis depuis plus de quinze minutes. J'ai essayé de joindre votre femme mais elle ne répond pas au téléphone..."

C'est pas vrai...

- Je ne suis pas le père mais le fils, j'arrive le chercher. Merci de m'avoir appelée pour me prévenir.

"- Je vous en prie. Nous vous attendons."

Je raccroche et me dépêche de démarrer la moto. J'en reviens pas qu'elle ait oublié son fils dès le premier jour.

J'arrive en à peine cinq minutes à l'école qui n'était pas très loin de mon lycée. Je vois Max qui tient la main d'une femme, sûrement celle que j'ai eu au téléphone. Elle avait l'air assez jeune, quelques années de plus que moi, la peau métisse et des cheveux bruns lisses attachés en queue de cheval basse. Elle parle à mon frère mais je n'entends rien, étant en train de me garer.

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