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RUE
Samedi 4 octobre:

"- Dis-moi que tu as fini par lui envoyer un message..."

- Je l'ai fait hier soir soufflais-je.

"- Et alors?"

- Et alors elle vient chez moi vers trois heures de l'aprem pour faire ce foutu travail.

"- Sois pas aussi grincheux. Je suis sûr que si elle s'était montrée plus gentille, tu serais aux anges à l'heure actuelle." réplique Alex à l'autre bout du fil.

- Ne dis pas n'importe quoi. Cette fille me prend la tête et j'aime pas ça.

"- Menteur"

- Non elle m'énerve. Je n'arrive pas à la comprendre parce que j'ai l'impression qu'elle souffle le chaud et le froid. C'est comme si elle avait plusieurs facettes.

"- Tiens ça me fait étrangement penser à quelqu'un ça."

- C'est ça fous toi de moi.

"- Mais tu t'attendais vraiment à ce qu'elle se montre ouverte à toi après ton comportement de mec froid et torturé? Moi je trouve sa réaction plutôt normal vu la situation"

- Ouais mais je sais pas...

"- Ca te fait juste étrange d'avoir un retour de bâton parce qu'en général c'est toi qui le donne aux autres. Mais ça ne veut pas forcément dire que ça s'arrête là. Tu verra bien si elle est totalement fermée cet après-midi et qui sait, peut-être qu'il se passera même quelque chose"

Je remarquais au ton de sa voix qu'il sous-entendait quelque chose. Evidemment, c'est Alex tu t'attendais à quoi?

- C'est ça ouais, tout ce que je veux c'est qu'on finisse ce travail au plus vite et sans embrouille de préférences. J'ai pas envie de retaper une année comme toi.

"- Ouch, balle perdue je m'incline"

Je lâche un rire.

- Bon je te laisse j'ai des trucs à faire, passe un bon week-end.

"- C'est à toi qu'il faut dire ça. Et je te redirai mais normalement je passe bientôt près de ta ville avec le groupe alors on pourra sûrement se voir"

- Ça marche.

Nous raccrochons au bout d'une demi-heure d'appel. J'avais tout raconté à Alex. Ma petite fugue tardive, la soirée chez Thomas, la fin de la semaine. Bref, tout.

Je m'empare d'un vieux sweat que j'enfile et sort de ma chambre. Je suis seul avec mon petit frère toute la journée car ma mère travaille toute la journée à l'hôpital.

J'ignore l'heure à laquelle elle est censée rentrer mais je suppose qu'elle ne sera pas à la maison avant vingt-et-une heures.

- Max! T'es où? m'écriais-je depuis le couloir au premier.

J'entends une petite voix venir d'en bas et descends alors et le retrouve dans le jardin en train de dessiner. Je le rejoins, sortant en chaussettes.

- Pourquoi est-ce que t'es pas couvert? Tu as vu le froid qu'il fait aujourd'hui? Si maman voit que t'es tombé malade elle me tuera. Dépêches-toi de rentrer.

- Mais j'aime bien être dehors! Et comme j'avais faim et que tu étais dans ta chambre, je me suis occupé.

Nous rentrons tous les deux et je referme la baie-vitrée tout en le regardant poser ses jouets sur la table du salon.

DAMAGED Où les histoires vivent. Découvrez maintenant