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RUE

Mardi 7 octobre:

C'est une vraie semaine de merde pour la dernière avant les vacances. Je n'en peux plus de devoir tout gérer.

Dimanche soir, ma mère à décidé de se réveiller à trois heures du matin alors que je revenais d'une sortie nocturne parce que j'avais besoin de prendre un peu l'air et de me changer les idées.

Je n'étais pas prêt à l'entendre dire que mon existence était une putain d'erreur et encore moins devant elle.

On s'est disputés quand je suis rentré. Elle était encore un peu déchirée mais elle ne m'a pas pour autant ménager. Ses paroles, à chaque fois qu'elle est sous l'influence de l'alcool, sont comme du poison.

Un venin qui agit et se propage lentement jusqu'au cœur et peu importe ce que l'on fait, il en restera toujours des résidus dans le corps qui sont impossibles à éliminer.

Les mots ont souvent plus d'impact que les actes. Enfin ça, c'est à réfléchir parce qu'avoir quelqu'un d'abusif physiquement, ça a aussi un impact important.

Mais ma mère n'est pas comme ça. Elle n'est pas comme lui l'était avec nous. Si elle n'est pas violente physiquement avec nous, elle l'est verbalement. Moi qui me demandais d'où venait toute cette colère en moi, maintenant je sais. Je l'ai hérité d'elle.

Bien souvent, les mots dépassent la pensée chez nous. Et ça n'a qu'un effet de chaos.

Je ne sais même plus exactement ce qu'on s'est dit cette nuit-là parce que j'étais défoncé. Et elle ne l'a même pas remarquée, vu son état ça n'avait rien d'étonnant.

Je suis parti m'enfermer dans ma chambre et me suis endormi aux alentours de quatre heures pour me réveiller finalement vers midi et quelques. J'ai préféré rester à la maison plutôt que de me rendre en cours. J'avais même oublié mon rendez-vous chez la psy.

Je suis allé chercher Max à son école l'après-midi, on a passé le reste de l'après-midi tous les deux, après quoi il est parti jouer dans sa chambre et maman est rentrée à vingt heures, ce qui est assez rare.

Elle ne m'a pas adressé la parole de suite. J'ai eu le droit à un lourd silence en guise d'accueil. J'ai quitté le canapé pour la rejoindre dans la cuisine où elle se débarrassait encore de son manteau.

L'observant en silence, j'essayais de savoir si elle était encore une fois saoule ou shootée aux médocs. Mais avant même que je ne puisse répondre à cette question, elle pose ses paumes de mains sur le comptoir, s'appuyant contre celui-ci le regard sur ce dernier sans même daigner me jeter un regard.

- Je peux savoir pourquoi le lycée m'a appelé aujourd'hui pour me dire que tu n'étais pas en cours?

Je reste muet. Je n'ai rien à répondre et je ne vais pas lui mentir pour une futilité pareille. Mais la connaissant, elle attend bien évidemment une réponse de ma part.

- J'y suis pas aller. Je me suis pas levé ce matin alo-

- Alors tu t'es dis que c'était pas la peine d'y aller tout court? Me coupe-t-elle en haussant le ton.

Son regard se confronte enfin au mien. Elle se veut autoritaire mais ça ne fonctionne pas. Plus depuis longtemps, elle qui n'a pas été foutue de tenir son rôle de parent toute ma putain de vie.

- Oui. Et si tu veux tout savoir je ne suis pas non plus aller voir la psy.

- J'en ai rien à foutre de la psy! Ce qui m'importe c'est tes études bon sang! Tu crois que ça va t'apporter quoi de sécher?!

DAMAGED Où les histoires vivent. Découvrez maintenant