Brûle Papillon

23

Tu l'es,
Je te jure que tu l'étais, mon paradis,
L'éternel soleil de mon âme,
Le seul amour de ma vie,

Tu ne l'es plus,
Douce symphonie qui ne résonnera plus à mes oreilles. Vive douleur qui restera à jamais gravé dans ma peau, Me rappelant que tu l'es mais ne l'es plus.

—

Son visage paraissait si lointain, si doux, à quelques centimètres du sien, et pourtant hors de portée. Il avait ce léger sourire qu'il ne montrait que rarement, ces rides au coin des yeux, ce son rauque et grave, pourtant léger comme un nuage. Il était beau quand il riait, éblouissant. C'était comme ne plus savoir comment respirer, comme si la terre cessait de tourner autour du soleil pour le contempler avec elle. C'était son monde qui s'épanouissait. Cette sensation exquise qu'il était le seul à lui procurer... elle ne se souvenait plus ce que ça faisait de l'entendre rire, de voir la joie peindre son visage. Ce qu'elle savait c'était qu'à cet instant il riait. Il était là.

- Neji ce n'est pas drôle. Bougonna t-elle.
- Pardon Hinata mais c'est quoi cette robe?

Elle serra le tissu dans ses mains et baissa les yeux pour l'inspecter. La robe n'avait rien d'étrange, si on faisait abstraction de l'énorme fleur jaune sur l'épaule. C'était une robe correcte pour un bal. Elle releva les yeux sur lui et croisa les bras. Du haut de ses 13 ans, elle n'avait plus peur de Neji, bien qu'il la dépassait toujours d'une tête.

- Elle a quoi ma robe?
- Elle est horrible pardon. S'esclaffa t-il. C'est quoi la couleur? Du vomi, le tétanos?

C'était un verre émeraude, dont la noblesse ne pouvait être remarqué que par l'œil expert de couturiers expérimentés, lui avait assuré la vendeuse en lui présentant le vert épinard. Hinata y avait cru et ses yeux s'étaient émerveillés face au tissu. La coupe ne lui avait pas plu, elle détestait les robes courtes, car elle n'aimait pas ses jambes potelées. Seulement elle avait été enthousiasmée par les commentaires de Nami, vendeuse professionnelle depuis 15 ans. Lorsqu'elle était ressortie de la boutique, son achat à la main, elle avait été impatiente de le montrer à Neji et Shino.

- Idiot. Murmura t-elle blessée.

Il parlait toujours ainsi, et c'était sa manière de s'exprimer. Sa manière de lui dire que si elle sortait affublée ainsi, ils ne seraient plus frères. Neji sécha ses larmes et quitta son lit pour lui tapoter l'épaule. Elle était arrivée dans sa chambre sans toquer, alors qu'il était au téléphone avec sa dulcinée, c'était la seule raison pour laquelle il était acerbe aujourd'hui.

- Je rigole sœurette. Tu sais que je te trouve jolie, même si t'es en train de te relâcher avec ces boutons d'acné.
- C'est pas de l'acné! Cracha t-elle en se libérant d'un coup d'épaule. Je suis dans ma période du mois.
- Je vois, c'est pour ça que t'as commis l'erreur d'acheter ce déchet.
- J'arrête!

Elle voulu s'en aller, avec ce qu'il lui restait de dignité, mais il l'attrapa par les épaules en la secouant gentiment.

- T'en fais pas, on va te trouver une jolie robe pour aller avec ton joli visage de princesse.

La porte s'ouvrit au moment où il lui tapotait à nouveau l'épaule. Hinata essuya la larme qui lui brouillait la vue et fut soulagée de voir son meilleur ami.

- Shino, Neji n'arrête pas de-
- Me dis pas que c'est ta robe pour le bal. Éclata t-il de rire.

Hinata se mordit violemment la lèvre et ravala le torrent de larmes qui toquait à ses paupières. Ces goujats ne méritaient pas qu'elle ruine son joli maquillage, vert épinard également.

- Bande d'idiots. Lâcha t-elle en leur tournant le dos pour se changer.

Parfois lorsqu'ils s'y mettaient, ils pouvaient être de véritables démons. C'était pire lorsqu'ils étaient tout les deux d'accord. Elle claqua la porte de sa chambre et se laissa tomber sur son lit, prête à vider toute les larmes de son corps. Cependant trois coups à la porte la firent sursauter. Elle serra les lèvres, sachant que c'était eux et qu'ils n'avaient sûrement pas fini de la moquer.