Chapitre 1

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Point de vue - Louna

     Déjà vingt longues minutes que je fixait inlassablement les aiguilles de horloge fixée au mur, ma valise fermée attendait sagement sur mon ancien lit maintenant défait de ses draps. Mentir serait dire que voir ces aiguilles avancer si lentement ne me stressait pas. En effet déjà vingt minutes que la directrice de mon orphelinat était venue me dire au revoir. Ils ne devraient plus tarder.
     Mon corps ne tenait plus en place : mes jambes rebondissaient sans cesse sur le sol tandis que mes doigts torturaient mes bagues.
Vingt-cinq minutes.
     Le temps continuait à défiler mais aucune arrivée. Ma deuxième jambe commençait à se coordonner avec la première alors que mon stress ne diminuait pas.
     Mais, grâce à l'arrivée de ma petite tête blonde préférée, toute anxiété sembla mise en pause. De tout son poids, elle s'écrasa à la fin de sa course en me serrant dans de bras, se jetant sans retenue sur moi.

  - Nana !

  - Ma petite Lili, tu n'es pas avec les autres au quart d'heure de jeux ?

     Elle ne répondit rien et enfouis d'avantage sa tête dans mon cou.

  - Lilouille ?

  - Tu vas partir Nana..

  - On en a déjà parler, je serai bien restée avec toi, mais ce n'est pas moi qui choisit !

  - Mais je te verrai plus..

  - Je viendrai te voir si ma famille d'accueil est d'accord, et en attendant, demande à la directrice si tu peux dormir dans mon lit.

  - Je veux pas que tu partes Louna..

  - Tu sais quoi ? Ma famille a du retard, tu peux rester avec moi en attendant.

     Sans me donner oralement de réponse, je sentais sa tête hocher faiblement contre mon épaule.
     Cette petite-fille avait été abandonnée dès sa naissance, sans avoir connu ses parents. Durant ses quatre premières années, elle avait pu rester dans un orphelin. Jusqu'à être abandonnée par sa famille d'accueil. Elle se retrouva a la rue pendant une année entière avant de retrouver refuge dans cet orphelinat. Et Lili me considérait comme sa grande sœur, c'était avec moi qu'elle passait ses journées et ses nuits cauchemardesques.

  - Ils ne sont toujours pas là Nana ?

  - Non, toujours pas..

  - Ça t'inquiète ?

  - Ne ten fais pas et profite du câlin.

     J'en profitai pour resserrer mon étreinte alors que le corps de ma petite Lili détendait ses muscles.
Quarante-huit minutes.
     Je ne pense pas qu'il vont venir. J'entrepris alors de m'allonger sur mon lit sans draps, tout en prenant soin de ne pas déranger la petit blonde.
     Mes cheveux roux s'étalaient en étoile sur le matelas blanc, tandis que doigts jouaient avec sa chevelure d'or.
     Inconsciemment, mes yeux se fermaient alors que je sentais la respiration maintenant bien régulière de la plus jeune. Je sombrais dans un sommeil agréable.

...

Je gardais les yeux fermés, Lili n'était plus sur moi, le soleil inondait mon visage et le brouhaha de l'horphelinat,  auquel je m'étais pourtant habituée, me semblait d'un coup lourd.
Ils ne sont pas venus.
     Je tentais en vain d'accepter cette situation en me disant que je resterai dans mon "chez-moi", mais une déception gardait une place en moi.
     J'ouvris les yeux et me redressai, le dos douloureux dût au poid de Lili que jai supporté toute la nuit.
     La demande d'adoption de cette famille avait été annulée cette fois aussi ? Un souffle d'exaspération sortait de ma bouche alors que l'arrivée soudaine de la directrice dans ma chambre me fit hoqueter de surprise.

Eilish love (Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant