Je me suis enfin décidée à adopter un compagnon à quatre pattes.
Mes amis avaient finalement réussies à me convaincre ; et après plusieurs longues heures de débat pour savoir le prénom de celle qui partagera désormais les 60m2 de mon appartement, il a été convenu que Osiris serait le prénom parfait pour cette boule de poils.
Me voilà donc, en cette belle matinée ensoleillée de décembre, devant un refuge pour animaux.
J'ai bien évidemment déjà tout prévu, nourriture, jouets, litière ...
Oui.
Parce que Osiris est un beau petit félin qui aura besoin de tout le nécessaire pour vivre confortablement dans un appartement.
Sac de transport à la main, j'entre dans le petit accueil et patiente quelques instants que quelqu'un vienne à ma rencontre.
« Bonjour ! » Dit une jeune femme avec entrain, une gamelle pleine de croquettes dans les mains.
« Bonjour, je viens pour l'adoption ... »
« Oh, oui ! Vous avez cinq minutes ? Je termine de nourrir tous mes morfales et je suis à vous ? »
« Aucun soucis, prenez votre temps ». Dis-je en souriant poliment.
Elle disparaît derrière une porte battante et me laisse seule avec mes pensées.
Pour m'occuper, je parcours des yeux les petites annonces accrochées sur un tableau en liège, il y a tellement d'animaux à adopter.
Allant du cheval, en passant par les poules et autres volailles, mon cœur se serre dans ma poitrine et j'ai soudainement envie de tous les sauver.
Évidemment c'est impossible.
J'entends quelqu'un toussoter non loin de moi et cela me fait sursauter.
Je porte la main à ma poitrine sentant au travers de ma peau l'affolement de mon cœur et me retourne vers le trouble-fête.
Ce n'était pas la jeune femme rayonnante, mais un homme approchant de la quarantaine, un sourire moqueur dessinait ses traits fins et il prit la liberté de venir à côté de moi, accordant son attention sur le tableau devant nous.
« Désireuse de sauver une vie ? »
Je tourne mon visage vers le siens et suis obligée de lever les yeux pour le regarder, il est grand.
Ses yeux bleus me transpercent, j'oublie presque ma réplique.
Je me reprends et ne tarde pas à lui répondre.
« Eh bien, c'est déjà chose faite ».
Je viens de piquer sa curiosité, il ne semble pas au courant de ma venue ici.
Je secoue le sac de transport de ma main gauche et je vois quelque chose s'allumer dans ses yeux.
« Oh ! Excusez-moi, je sais qu'il doit y avoir une adoption aujourd'hui, mais je pensais pas que c'était vous, en vous voyant porter un tel intérêt au tableau des SOS ... ».
Perplexe, je fronce les sourcils.
« Tableau des SOS ? »
Il soupire tristement et porte une main à sa nuque.
« Eh bien oui, tous les animaux que vous voyez là sont à adopter depuis un certain temps, soit parce qu'ils sont trop vieux, pas assez beaux, peureux où encore malade ».
Je sens une vague de tristesse m'envahir et je ne peux rien faire pour l'étouffer.
Je déglutit péniblement et détourne le regard de mon interlocuteur, je me sens soudainement bête d'avoir adopté un animal pour son physique.
