Je me réveille.
Je prends le temps de bailler, de m'étirer, et de refermer les yeux quelques secondes.
Tout va bien, un dimanche matin sans réveil, une grasse matinée bien méritée.
Puis, tout les événements de la veille me reviennent en tête.
Je me précipite hors du lit, désormais bien réveillée, puis cherche mes lunettes sur ma table de chevet.
Au même moment que je fixe sur mon nez mes lunettes, j'entends un objet se fracasser en bas.
« Ohhh bordel ! »
Je me précipite dans les escaliers, dévale les marches deux par deux, et me retrouve en face de l'homme que j'ai hébergé la veille.
A mon air paniquée, il hausse un sourcil.
« Vous m'aviez oublié ? » demande t'il.
Je remarque qu'il se tient au plan de travail, comme si pour lui, être debout était difficile.
Je remarque aussi, avec plus ou moins de soulagement, qu'il a toujours les poignets liés.
« Non ... Enfin si ».
Il grimace, de douleur certainement, puis retourne s'asseoir lourdement dans le canapé.
« Désolé pour ça ... » chuchote t-il.
Je n'avais pas encore remarqué, mais de nombreux débris de verre jonchaient le sol de la cuisine.
Je soupire, ne pensant pas commencer mon dimanche matin comme ça.
« Vous avez essayez de faire quoi ? Préparer le petit déjeuner ? » dis-je avec sarcasme.
Je lui lance un coup d'œil et je peux voir ses mâchoires se crisper, il n'a pas l'air d'aimer l'ironie.
« Je voulais boire. Je meurs de soif ». Fini t-il par dire.
« Oh ! Je ... Je m'en occupe ».
Je disparais derrière l'îlot centrale et m'affaire à ramasser les morceaux de verre.
Une fois ma besogne terminée, je prends un verre dans le placard et lui apporte.Je me sens un peu ridicule de lui avoir encore laissé le serflex, j'ai bien remarqué qu'il ne désirait pas me faire de mal.
Je retourne dans la cuisine et prends les ciseaux.
« Que faites-vous ?! »
Il se recule dans le canapé, un air méfiant collé à son visage.
Je mets les mains en l'air et rigole face à son désarrois.
« Du calme ! Je vais pas vous planter, c'est pour vous enlever ça ! »
Je pointe du doigt ses poignets et il se détend légèrement.
Je m'approche de lui, coince le collier entre les deux lames du ciseau, puis le libère de son entrave.
Nos yeux se croisent, nous sommes proches, suffisamment pour que je me fasse la remarque déplacée qu'il à des yeux verts magnifiques.
Je me recule, mal à l'aise, et m'éclaircit la voix.
"Alors ... Dites-moi pourquoi et comment vous avez atterri dans mon jardin ?" Je demande.
Il gonfle ses poumons d'air et grimace une nouvelle fois.
"Je ..."
"Attendez ! Je ... Je dois vous soigner avant". Je le coupe.
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