chapitre 17 - Condamnés à mort

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— On s'est pas beaucoup parlé aujourd'hui... Chuchote une voix qui me fait tout de même sursauter

Je me retourne et aperçoit Atlas, un bagel à la main. Il s'assit à côté de moi et contemple l'horizon.

— Ouais... c'est vrai... Bégayé-je, en portant, moi aussi, mon attention ailleurs
— Je... Commence-t-il
— AMADEO, J'AI BESOIN DE TOI TOUT DE SUITE ! JE TE L'EMPRUNTE ! Hurle soudainement Enora, à celui qui me fait face

Elle me tire par le bras avant même que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit, et je l'abandonne là, tout seul sur la terrasse. Elle m'entraîne à l'étage et s'affole, une fois dans notre chambre, la porte fermée.

— Pourquoi tu fais la tête de « j'ai-envie-de-te-tuer-mais-t'es-ma-meilleure-amie-alors-je-t'épargne » ? S'étonne-t-elle

Je la regarde avec pleins sous-entendus et elle comprend.

— NON ! Je suis vraiment désolée ! Vraiment !
— Le pauvre, il a dû se demander quoi... Râlé-je en commençant à avoir des remords
— Vite, redescends ! M'ordonne-t-elle
— Et ton urgence ?!
— C'était pas si urgent que ça ! Me dit-elle en me poussant presque hors de la chambre
— Pourtant tu faisais la tête de « j'ai-besoin-de-ton-aide-au-plus-vite-sinon-je-me-flingue » !
— La dernière fois que j'ai fait cette tête c'est parce qu'il fallait de toute urgence que j'aille chez le coiffeur, tu veux vraiment le ghoster pour pouvoir régler mes problèmes existentiels ?!
— Bah... C'est pas le ciment de notre amitié ?! Tu m'aides à régler mes problèmes et je t'aide à régler les miens !
— Arrête de te chercher des excuses et descends tout de suite ! M'ordonne-t-elle à nouveau en poussant véritablement jusqu'aux escaliers, cette fois-ci

Je rejoins la terrasse mais il n'est plus là. Attiré par des cris provenant du fond du jardin, je regarde dans cette direction et l'aperçoit faire une bataille d'eau avec Jefferson, Émile et Lola, montait sur son dos... C'est ma copine et on s'entend super bien, pourtant je ne peux pas m'empêcher d'être jaloux. Ce sentiment est à la fois frustrant et effrayant.

Remué par tout ça, je remonte en trombe pour rejoindre ma meilleure amie. De l'autre côté de la porte de la salle de bain, le bruit de l'eau s'écoule et le type de musique qui s'échappe de la pièce ne laisse aucun doute sur le fait que ce soit elle, à l'intérieur. Conscient qu'elle en aura pour un bon moment et épris du besoin de me vider la tête, je décide de danser. Quoi d'autre.

Assis au niveau du balcon intérieur, qui sépare le couloir des chambres de gauche de celles de droite et qui donne vue à la fois sur les collines grecques par le biais de grandes vitres et sur l'entrée principale, je fais défiler les musiques jusqu'à ce que l'un fasse battre mon cœur anormalement.

Mercy de Shawn Mendes finit par attirer mon attention. Du contemporain, il y a bien longtemps que je n'en avais pas fait, mais c'est le meilleur moyen pour libérer mon corps de toutes ses émotions. Je m'échauffe rapidement la nuque, les bras, les jambes et les poignées, connecte mon téléphone à l'enceinte que j'ai été récupérer dans la valise de Denton puis j'appuie sur le bouton pour enregistrer ma séance.

La musique traverse chacun de mes membres et je me laisse guider. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé mais je me stoppe soudainement lorsqu'une présence me fait sursauter.

— Et t'oses dire que t'auras pas le niveau pour le concours ?! S'exclame mon frère, mouillé de la tête aux pieds

Je rampe pour arrêter la vidéo et enlever mon tee-shirt, avec lequel j'essuie, au passage, la sueur qui dégouline de mon front, puis lui répond :

It's all about us [BoyXBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant