It's all about us [BoyXBoy]

Chapitre 34 - N'importe où, n'importe quand, pour n'importe quoi

~ Un an plus tôt ~

                Quelques heures plus tard, Lola est rentrée chez elle et Emile et moi avons rangé le salon. La pièce à présent en ordre, il réunit ses affaires et je l'observe faire, apeuré à l'idée de me retrouver de nouveau seul, face à mes démons.

— Il me manque tellement... Pensé-je à voix haute

                Au moment où je prends conscience des mots qui venaient de sortir de ma bouche, je ne peux m'empêcher de couvrir partiellement mon visage à l'aide de mes mains, honteux. A travers les espaces qui se sont formés, je le vois s'asseoir sur le haut du dossier du canapé puis il pose sur moi un regard certes interrogateur, qui ne le serait pas, mais surtout inquiet. Mes yeux se remplissent immédiatement de larmes.

— C'est rien...
— Comment il s'appelait ? Demande-t-il quand même
— Parce que si il faut lui crever les pneus, je suis là. Affirme-t-il ensuite en levant la main, sûrement pour détendre l'atmosphère

Un bref rire m'échappe. Il a réussi.

— C'était Léo...
— Léo ? S'interroge-t-il
— Léo ! Le mec qui passait son temps à embrasser toutes les filles des soirées qu'il organisait ?! Se marre-t-il, étonné

Sa remarque ravive chez moi une douleur intense dans la poitrine. Il le remarque et s'excuse aussitôt.

— Mais quel con ! Je suis vraiment désolé ! Parfois je dis des trucs sans réfléchir avant, pardon...
— C'est rien. Souris-je, touché
— A la soirée, la dernière fois, tu m'as dit qu'il t'avait pas bien traité et que tu t'en voulais d'avoir laissé passer tout ça, c'est toujours le cas ?

Un nœud se forme dans ma gorge et j'inspire un grand coup avant de répondre.

— Parfois oui, et puis d'autres fois je voudrais juste qu'il revienne, ou ne serait-ce qu'entendre sa voix... Confié-je, les joues mouillées
— Je vois... Et c'est parce que l'hyperactif l'aime pas beaucoup que tu lui en parle pas ?
— Il m'a toujours défendu de faire quoique ce soit avec lui, mais... c'était le seul garçon qui s'intéressait à moi autrement que pour être ami alors... tu comprends ?
— Oui, je comprends...
— Je me suis dit naïvement que Jeff essayait de me surprotéger comme à habitude, de quoi j'aurais l'air si j'allais le voir pour lui dire qu'il avait raison et que j'ai été le plus gros dindon d'la farce de toute l'histoire ?
— Je pense qu'il comprendrait.

                Soudainement interrompu par le bruit de la serrure, je sèche mes larmes rapidement avec ma manche et Emile se redresse. Denton apparaît alors, les bras chargés d'une boîte à pizza.

— Salut ! S'exclame ce dernier
— Salut ! Répondis-je pendant qu'Emile lui adresse un signe
— Qu'est-ce que tu fais là ? Demande-t-il à celui qui semble étrangement aussi gêné que moi

Avant même qu'il n'ouvre la bouche, je réponds à sa place.

— Jefferson lui a demandé de m'apporter des trucs qu'il avait achetés un jour, comme il a pas trop le temps avec sa mère... du coup, je demandais des nouvelles à Emile.
— Et ça va, ils s'en sortent ?
— Euh... Jeff fait style de rien quand on se croise et Aurore me parle depuis l'étage quand je passe le voir.
— J'espère qu'elle s'en sortira encore cette fois, ça me tuerait qu'elle rechute à cause de ce connard.
— Ouais. Réponds Emile

Moi, je me contente d'acquiescer de la tête.

— Bon, bah moi je vais y aller.
— Okay, ça m'a fait plaisir de te voir, la prochaine fois rejoins-nous avec le groupe si tu veux, si t'as besoin de te changer les idées, tu verras l'ambiance est plus relax sans alcool !
— Et sans Jeff... Chuchote-t-il ensuite
— Okay, ça marche ! Merci ! Ricane le concerné