Chapitre 23 - Eprouver des choses

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29 juillet
Appel entrant
20:32
Atlasounet ☺️

*Décroche*

- J'ai perdu... Affirme Atlas à la seconde où je décroche
- Comment ça ?! Ricané-je nerveusement
- Si ça te dit, je suis à la plage ! Répondit-il
- A la plage ?! M'étonné-je
- Ouais, j'avais envie de me promener !
- D'accord ! Je serai là dans dix minutes !
- Super !

Même s'il avait l'air réellement enthousiaste, sa voix cachait quelque chose. Sans perdre une seconde, j'enfile des vêtements et j'attrape son pull avant de prévenir les mères et de sauter dans le bus. Arrivé à destination, je longe le quai pour rejoindre la silhouette qui se dessine au loin.

— Salut, toi ! M'exclamé-je

Le beau brun se retourne et ses lèvres s'étirent en un grand sourire.

— Salut !
— Tiens, je t'ai ramené ça ! Souris-je, en lui tendant le pull
— Non, fallait pas, tu sais quoi, je te l'offre ! Ricane-t-il en l'attachant autour de mon cou
— Merci... Dis-je, la gorge nouée, lorsque ses mains effleurent ma peau
— Derien... réponds-t-il

Après quelques minutes à se regarder sans rien dire, je finis, moi aussi, par m'accouder à la rambarde.

— J'adore venir ici la nuit... Soupire-t-il après un court silence
— Ah ouais ?! M'intéressé-je
— J'adore la cohabitation entre le calme et le chahut ! Explique-t-il en regardant en direction de la mer puis du regroupement de personnes autour des jeux d'attractions
— Est-ce que ça va ? M'inquiété-je, lorsqu'il inspire profondément
— Oui, t'inquiète...
— T'es sûr ? Parce que t'as l'air... préoccupé...
— C'est pas grave, je t'assure...

Je sens que c'est pas la vérité mais je n'ai pas envie d'insister alors je réponds, en m'asseyant sur rambarde :

— D'accord...
— Va pas tomber ! Ricane-t-il ensuite en m'encerclant de ses bras
— Je m'assois toujours là ! Le rassuré-je, sourire aux lèvres

On ne se lâche pas des yeux pendant de longues minutes puis il détourne le regard et propose :

— On va dans le sable ?
— Ouais ! Me réjouis-je, en sautant de mon perchoir

            Nous rejoignons le sable, dans lequel nos pieds s'enfoncent à chaque pas, ce qui me fait bien rire. Épuisé par tant d'efforts, il s'écroule sur le dos et je le rejoins. Le regard plongé vers les étoiles, de là où nous sommes, il n'y a que le bruit des vagues qui entre en contraste avec le silence.

— Merci d'être venu... Murmure-t-il
— Mais de rien... Ricané-je

            Sur ces mots, il pose les yeux sur moi avant d'attraper ma main et d'entrelacer nos doigts. Ce toucher réchauffe mon cœur et me donne le courage nécessaire pour rompre la distance entre nous. épaule contre épaule, main dans la main, je savoure l'air californien qui commence à se rafraîchir et qui se mélange à son doux parfum.

— Je t'ai menti quand j'ai dit que c'était rien de grave... Avoue-t-il dans un chuchotement après un long silence
— Je sais...
— Vous étiez tous si contents de retrouver vos familles et moi... Moi, j'appréhendais... Arghhh... J'en sais rien... Une part de moi me dit que j'ai réagis comme je le devais et l'autre me dit que c'est simplement parce que j'ai pas voulu y mettre du mien que tout s'est envenimé...
— Qu'est-ce qui s'est passé ? M'inquiété-je
— Je suis rentré et elle était là... Elle jouait avec Jonas, comme si les huit dernières années n'avaient pas compté... Lui, il était tellement content... d'avoir enfin sa mère auprès de lui... Et ça m'a mis hors de moi...
— Pourquoi ?
— Parce que je suis nul ! Sanglote-t-il en se relevant
— Dis pas ça ! M'exclamé-je en me relevant à mon tour
— Au lieu d'être heureux pour lui, j'étais jaloux... Admet-il, au moment où une larme perle sur sa joue

Attristé par sa culpabilité, je décide de le prendre dans mes bras. Réceptif à mon geste, il enlève ses lunettes et il m'attire contre lui, en resserrant notre étreinte.

— J'aurais dû prendre sur moi... Se lamente-t-il dans le creux de mon cou
— T'as tout à fait le droit de ressentir ce que t'as ressenti... et je suis sûr que tu sauras faire les bon choix pour ton petit-frère... Le rassuré-je

            Comme si mes mots avaient eu un réel impact, il pose son regard sur moi et me sourit. De nouveau entouré par le silence, je me perds dans ses yeux pendant que ma main joue avec ses cheveux.

— Tu penses que la vie vaut la peine d'être vécue, même si on finit tous par mourir ? Me demande-t-il
— Oui ! Réponds-je sans aucune hésitation. C'est justement ça qui est beau ! Vivre pleinement avant de mourir ! Même si on sait jamais quand ça tombe... Ricané-je brièvement

Il sourit à ma remarque avant de plonger son regard vers l'horizon. Et la peur envahit mon corps, je me demande un instant s'il n'est pas torturé par des pensées sombres.

— Mais pourquoi tu me demandes ça ? Demandé-je
— C'est des questions que je me pose des fois, c'est tout... Avoue-t-il

            Ne sachant pas réellement comment réagir et de peur de mal m'y prendre, je décide de ne pas insister. Nous sommes alors restés un moment ainsi avant de rejoindre le quai pour se diriger vers un marchand de glace.

— On se mélange à la foule ? Me demande-t-il en me tendant mon cône
— Ça marche ! M'exclamé-je de plaisir

On parcourt les stands les uns après les autres en s'attardant, munis de pièces trouvées au fond de nos poches, sur quelques machines à pince.

— On gagne jamais à ces trucs-là de toute façon ! Conclus-je
— C'est bien de t'en rendre compte après avoir dépensé toutes tes tunes ! Se moque-t-il
— Au moins j'essaie, moi, monsieur l'impatient ! Rétorqué-je
— Moi, impatient ?! Je suis la définition même de la patience !
— Ah ouais ?! Donne-moi des exemples !
— J'en ai pas en tête, mais ça veut pas dire que t'as raison pour autant ! Se défend-t-il

            Je pouffe de rire, hilare par la tête qu'il fait, et il finit par sourire et me donner un coup d'épaule, j'en profite pour attraper son bras. Face à mon geste, il esquisse un pas en arrière et je crois, pendant un moment, qu'il n'avait pas envie de ce contact. L'idée me laisse un goût amer dans la bouche, mais il disparaît lorsque sa main prend la mienne. Nos regards se croisent et des sourires se dessinent tout de suite sur nos visages.

            Nous sommes passés devant toutes les attractions, en s'arrêtant quelquefois pour se moquer des cris de détresse ou pour raconter certaines anecdotes. Après un temps, qui m'a paru trop court, on est d'accord pour dire qu'il n'y a plus rien à voir et qu'il est l'heure de rentrer chez nous.

— Je te raccompagne à l'arrêt de bus ? Propose-t-il
— Oui !

Adossé au mur du restaurant qui affiche complet, je le regarde pianoter sur son téléphone, en souriant bêtement.

— Tu sais, je peux attendre le bus seul ! Lui fais-je remarquer
— Je sais ! Mais je préfère attendre que tu montes sain et sauf ! Sourit-il

            Comme par réflexe, il scrute, lui aussi, l'intérieur du restaurant, avant de se positionner face à moi et de poser les yeux sur moi. Ses mains viennent alors jouer avec les deux manches de pull, nouées autour de mon cou. Sans réfléchir, je balaie le stress et les questions qui allaient m'envahir et, après avoir compté jusqu'à trois, j'attrape sa main.

            Au moment où nos peaux entrent en contact, son sourire se fait plus large et mon cœur se réchauffe. On est resté un moment à se regarder, sans parler. J'aime croire qu'on était tous les deux en train de s'admirer. Il faut dire que son teint bronzé, mis en valeur par la lumière orangé du lampadaire, et ses lunettes le rendent encore plus attirant.

— Je suis pas le seul à éprouver des choses, pas vrai ? Me demande-t-il soudainement, tout bas
— Non... pas... du tout... Réponds-je en bégayant, torturé par les papillons que j'ai dans le ventre

            Mon souffle se coupe lorsqu'il s'approche un peu plus, mais je finis par sourire timidement, lorsque je l'aperçois se mordre la peau des lèvres. Il est tout aussi stressé que moi. Pourtant il n'hésite pas à faire le premier pas, en approchant son buste du mien. Mon cœur se met à battre la chamade.

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Excusez-moi population de vous laisser sur cette fin, mais l'envie était trop tentante 😋😂

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