Un quart d'heure plus tard, Marigold finit de lacer ses bottes de monte. Paris ! Bien sûr, la provinciale en elle rêvait d'aller visiter la capitale, mais pas à l'occasion d'une fuite.
Elle décrocha une besace en toile cirée de la patère fixée sur sa porte, ouvrit son armoire et commença à fourrer son contenu pêle-mêle dans le sac. Une fois le meuble vidé, ou presque, elle se dirigea vers son bureau et y entreprit le même manège, bien qu'avec un peu plus de discernement.
Elle en était au tri de son nécessaire à écriture quand quelqu'un toqua.
« Entrez ! clama-t-elle tout en jetant une petite plume presque brisée en deux. »
Louis entra et referma soigneusement la porte derrière lui. Il laissa échapper une exclamation de surprise amusée en découvrant la tenue de Marigold, qui lui jeta un regard noir. Sa tenue de monte se composait de bottes montant jusque sous le genou, taillées dans un solide cuir de dragon du Pérou, de bloomers, d'une veste ajustée sur un chemisier crème, et d'une pèlerine, le tout coupé dans un épais tissu violet foncé.
« Je t'interdis le moindre commentaire.
- Même si je te dis que ça te va bien ?
- C'est recevable. »
Louis s'appuya sur le bord du bureau tandis que Marigold glissait sa boîte à couture dans sa besace.
« Ce sac est infini ?
- Non, juste extrêmement agrandi. Vous n'avez pas mis longtemps, dis ? »
Mme Launnec avait accompagné Mme Desaunes et son fils chez eux pour que Louis rassemble quelques affaires en prévision du voyage qui les attendait.
« Ta mère nous a fait transplaner au retour. »
Marigold écarquilla les yeux alors qu'elle bouclait les lanières qui fermaient sa besace.
« Un transplanage d'escorte ? Elle est inconsciente ! Cela demande beaucoup trop d'énergie...
- Comme quoi, elle récupère vite. »
La jeune sorcière acquiesça, pas convaincue.
« Et c'est allé ?
- Oui, même si je suis content qu'on n'ait pas à aller à Paris par ce moyen... »
Louis et Marigold se regardèrent dans les yeux. Puis ils se mirent à pouffer de manière totalement irrationnelle et inappropriée.
« Paris, dit le jeune homme. Et on va s'y marier... »
Il se tut et regarda dans le vide. Marigold passa la sangle de son sac sur son épaule. Avec une parfaite synchronisation, les fiancés échangèrent un regard, puis se tournèrent vers le lit au centre de la pièce et rougirent. Marigold se mordit la joue et Louis se passa la main dans les cheveux.
« Nous ferions mieux de descendre, proposa la jeune femme. Ma mère ne va pas supporter la situation plus longtemps.
- Quelle situation ? demanda Louis, faussement innocent.
- Nous n'avons pas de chaperon, répondit Marigold sur le même ton.
- Comme c'est inconvenant. »
Le jeune homme cachait à peine le sourire polisson qui s'esquissait sur son visage.
La sorcière s'approcha de lui, de manière qu'il ne restât plus que quelques centimètres entre leur visage.
« Tellement inconvenant. »
Ce fut un baiser passionné. Si passionné, qu'il ne fut interrompu que par les doigts de Mme Desaunes frappant ostensiblement à la porte après sa bruyante montée de l'escalier.
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La sorcière et le chapelier ( Fanfiction Harry Potter )
FanfictionBretagne, 1898. Marigold Launnec, jeune Sang-Pure d'une famille désargentée, est obligée de travailler au service de Moldus. Cela la répugne, mais ravaler sa fierté est nécessaire, pour qu'elle puisse réussir un bon mariage et garder la réputation d...