La sorcière et le chapelier ( Fanfiction Harry Potter )

Décomposée

Louis regardait arriver Marigold au pied du campanile. Il était horriblement nerveux. Les tiges des perce-neiges oscillaient entre les rayons de soleil froid, courbées sous le poids de la coupe de pétales qu'elles supportaient.

« Tu as l'air exténuée, remarqua-t-il alors qu'elle s'asseyait à côté de lui. »

Elle hocha la tête en baillant.

« J'ai volé au-dessus de l'Atlantique toute la nuit avec Firitellek.

- D'accord. »

Ils se turent un instant, mais le sujet était inévitable.

« Ça y est, donc ? Fiancée ? »

Elle eut un petit rire jaune et retira son gant.

« Oui. Regarde comme elle est laide.

- C'est...chargé.

- N'est-ce pas ? »

Marigold soupira longuement. Un merle précoce babillait dans les bois alentours.

« Il est ennuyeux à mourir. Impossible de parler d'astronomie ou d'échanger la moindre plaisanterie avec lui. Il ne parle que des finances de papa. »

Louis sourit. Puis se rappela de rester sérieux. Le stress le faisait se sentir curieusement absent, comme en retrait de lui-même.

« Marigold, commença-t-il.

- Oui ? »

Elle le regardait, intriguée. Il tenta de se souvenir de ce qu'il avait préparé, puis finalement improvisa :

« Et si c'était moi que tu épousais ? »

La sorcière écarquilla les yeux. Louis la regardait nerveusement. Elle restait figée. Le merle siffla à nouveau, plus proche. Un nuage couvrit le soleil et les perce-neiges semblèrent frissonner.

Cela, elle ne l'avait pas vu venir. Elle tenta de répondre, mais son esprit embrouillé entre ce qu'elle voulait et ce qu'elle devait ne lui permettait pas d'avoir le moindre raisonnement pertinent. Elle choisit la seule porte de sortie à sa disposition.

Elle transplana.

***

Marigold réapparut dans sa chambre, devant son lit. Elle était figée, incapable de penser à autre chose que le soudain éclair de ravissement et d'envie qui l'avait frappée quand Louis avait...quand Louis l'avait demandée en mariage. Elle s'effondra dans son rocking-chair.

Une demande en mariage. Et au fond d'elle, quelque chose avait voulu accepter. En ce moment fatidique, toute la culpabilité qu'elle avait inconsidérément laissée de côté ces derniers mois l'envahit. Elle se détestait.

Comment, comment avait-elle pu aimer un Moldu ? Et tomber aussi bas, au point de vouloir l'épouser ? Juste un court instant, sans réfléchir, oui, mais cette velléité n'aurait jamais dû exister. Elle n'aurait jamais dû continuer à le voir...Elle rumina ces mêmes pensées pendant un long moment, lui parut-il.

Des larmes amères coulaient entre ses paupières crispées. Elle savait ce qu'elle avait à faire. Lui envoyer une lettre refusant sa demande et toute future rencontre. Mais elle ne pouvait s'y résoudre, et pour cela se haïssait. Le front appuyé sur ses poings, recroquevillée dans le vieux rocking-chair décrépi, elle tenta de calmer son esprit saturé. Inspiration hachée après expiration tremblante, sa tête se vida jusqu'à ce qu'une idée fixe et unique y pulse sourdement.

Parler. Parler à quelqu'un. Que quelqu'un sache, n'importe qui. Quels choix s'offraient à elle ? Son père ? Inimaginable. Rosemonde ? Elle ne ferait que mettre la domestique dans l'embarras. Alors...