« Je vous croyais une fille honnête ! »
Marigold baissa la tête. Après qu'on les avait trouvés dans le placard, la comtesse avait renvoyé toute l'assistance pour avoir un entretien avec sa femme de chambre, qui ne doutait pas un instant du sort qui lui était réservé.
« Je suis désolée, madame, je...
- Suffit ! »
La voix de la Moldue grimpait dans les aigus quand elle était en colère. Elle se leva, fit quelques pas et s'arrêta à deux mètres de la sorcière, une main reposant délicatement sur son ventre, qui s'arrondissait à vue d'œil.
« Je pensais que vous étiez respectable...Mais ce n'est pas important. Je vais vous payer, vous donner ma recommandation et les choses en resteront là. »
Elle s'assit devant son secrétaire, sortit du papier et un encrier.
« Mais vous me décevez, Anne, vraiment. J'attendais mieux de vous. »
Le silence s'installa pendant qu'elle rédigeait sa lettre, Marigold bien consciente que protester ne servirait à rien. La comtesse plia la feuille, la glissa dans une enveloppe qu'elle cacheta à la cire, puis la tendit à Marigold en même temps que quelques pièces.
« Voilà. »
La sorcière empocha sa paye et la lettre avant de quitter la pièce sur un salut embarrassé.
Elle se rendit à la cuisine, récupéra son tricot qui traînait sur un tabouret. Mme Flauquemet ne dit rien jusqu'à ce qu'elle enfilât sa cape.
« Bonne chance, Anne. »
Puis, après une pause :
« Je t'aimais bien, tu sais. »
Marigold se mordit la joue et sortit sans prononcer un mot.
En descendant la colline, elle fut étonnée d'observer qu'elle n'était pas du tout heureuse de quitter ce travail qu'elle avait pourtant ardemment détesté des mois durant. Force était de constater qu'elle s'était attachée à Mme Flauquemet, et puis à la comtesse, pourtant si frivole. Elle pesta. Des Moldues, auxquelles elle devait obéir, et voilà qu'elle les appréciait ! Finalement, ce n'était peut-être pas si mal de le quitter, cet emploi humiliant.
Mais à peine était-elle satisfaite de sa situation qu'elle réalisa que son mariage, qu'elle avait complètement oublié depuis plusieurs semaines, était désormais plus proche que jamais. Son père avait sûrement des candidats sérieux en tête, et maintenant que l'argent viendrait à manquer...
Marigold ralentit. Elle n'avait pas vraiment envie de se marier. En fait, elle n'y avait pas pensé sérieusement jusqu'à présent. Tant qu'elle était à Beauxbâtons, il n'y avait pas lieu de s'en inquiéter, et dès son retour elle avait été occupée par les problèmes financiers de son père et par cet emploi.
Sentant monter en elle un camaïeu d'émotions allant du sens du devoir à la lassitude en passant par la colère, la jeune fille respira profondément et se dit qu'elle aurait tout le temps d'y penser plus tard ; et, avec une pointe de cynisme, maintenant que ses journées étaient libres.
Elle était relativement apaisée quand un autre (énième, lui semblait-il) problème vint se poser à elle. Quid de sa réputation ? Être employée par des Moldus, bien. C'était humiliant mais un bon mariage rectifiait facilement le tir. Mais être renvoyée parce qu'on l'accusait de fricoter avec l'un d'eux, et, en plus, ne pas pouvoir démentir cette rumeur sans s'afficher publiquement hors-la-loi ? Les langues allaient s'agiter dans son dos, et les bons partis hésiter.
Préoccupée, elle passa sans le voir devant le Moldu adossé à un arbre sur le bord du chemin. Il s'était pourtant redressé à son approche.
« Mademoiselle Launnec ? »
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La sorcière et le chapelier ( Fanfiction Harry Potter )
FanfictionBretagne, 1898. Marigold Launnec, jeune Sang-Pure d'une famille désargentée, est obligée de travailler au service de Moldus. Cela la répugne, mais ravaler sa fierté est nécessaire, pour qu'elle puisse réussir un bon mariage et garder la réputation d...