Culottées

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Son père se tenait devant la cuisinière à charbon, cheveux gominés à peine dérangés et gilet de soie toujours soigneusement boutonné. Il avait une garde parfaite et ne semblait pas essoufflé le moins du monde, alors qu'il venait de neutraliser à grands coups de Diffindo le tablier que Marigold avait enchanté, le réduisant à un tas de charpie même pas bon à faire des chiffons.

Marigold trouvait cela tout à fait irréel. Ses propres cheveux, pourtant solidement tressés et épinglés, retombaient en fines mèches bouclées autour de son visage et collaient à sa mâchoire humide de sueur, elle avait tombé la cape et fait sauter les deux premiers boutons de son chemisier, et sa garde était rendue brouillonne par l'épuisement et la colère.

Mais elle avait trouvé un dernier atout en retournant ses manches.

Elle dut attendre encore une minute pour trouver une faille, mais une fois que son père eut trébuché, tout alla très vite. Elle cria « Obscuro ! » et pendant que son père arrachait à tâtons le bandeau de soie noire qui lui couvrait les yeux, elle murmura :

« Wingardium Leviosa ! »

Elle décrocha une gigantesque casserole en cuivre luisant de son crochet. Tenant sa baguette à deux mains, elle éleva l'ustensile jusqu'à la tempe de son père. Elle prit son élan, et avec un grand mouvement en arc de cercle, l'en frappa.

La casserole finit sa course dans le mur. M. Launnec vacilla un instant puis s'effondra, le visage ensanglanté.

Marigold baissa la baguette de sa mère et se précipita vers Louis et Mme Desaunes.

Le jeune homme était inconscient, mais il respirait régulièrement et son pouls était normal. Sa mère les regardait alternativement, son fils et la sorcière.

« Qu'est-ce que c'est que cela ? finit-elle par demander d'une voix blanche.

- C'est...Madame, cela fait beaucoup de choses à expliquer...Il faut...

- Vous n'avez pas...charmé mon fils ? »

La chapelière était sceptique, mais elle connaissait les légendes et se devait de vérifier.

« Non ! Bien sûr que non. Ce n'est pas...

- Bon. Et donc, vous voulez vous marier ?

- Je ne...Oui. Mais il faut... »

Marigold se leva. Elle avait besoin de réfléchir, au calme. Vérifier les lois concernant l'usage de sortilèges Impardonnables sur les Moldus, le mariage entre sorciers et Moldus, décider en conséquence. Une chose à la fois. Elle se tourna vers Mme Launnec.

« Je reviens. Je vous promets, je vous expliquerai tout. »

Elle attrapa le bras de son père assommé et transplana dans le bureau de ce dernier. Elle en sortit, ferma à clé et murmura « Collaport... », puis jura et revint précipitamment dans la pièce. Elle récupéra sa propre baguette dans la ceinture de son père, en fit jaillir des cordes qui le ligotèrent, puis retourna sur le palier pour achever le sceau de la porte.

En se dépêchant (il ne s'agissait pas de laisser Mme Desaunes sans nouvelles trop longtemps), elle monta jusqu'à sa chambre, où elle trouva sa mère étalée sur son lit, ongles rongés jusqu'au sang. Elle se redressa en entendant sa fille.

« Ma chérie ! Qu'est-il...

- Tout va bien...Ou du moins au mieux que cela puisse aller.

- Ton père...

- Assommé. Je l'ai enfermé dans son bureau. Puis-je amener Louis et sa mère ici ?

- Louis ? »

Sa mère sembla se remémorer qui était-ce.

La sorcière et le chapelier ( Fanfiction Harry Potter )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant