CHAPITRE 22

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Simon

0 h 30, Garage de Simon et Victor, Monaco, le lendemain.

? répète Victor pour la cinquantième fois.

Je vous dis que je ne sais pas! hurle le type pour la cinquantième fois.

Lassé par ses mensonges, je sors mon arme et tire sans attendre dans son épaule. Victor m'adresse un regard de biais, je hausse les épaules.

Vous êtes complètement malade! s'époumone-t-il.

J'exècre ses couinements toutefois, je ne peux pas le tuer tout de suite, nous avons besoin de ses vilains petits secrets.

Estime-toi heureux, tu es vivant, fulminé-je.

— Parle et vite, mon ami ne visera pas l'épaule deux fois.

Pour valider les propos de Victor, j'agite l'arme sous les yeux de l'homme. Il déglutit, déjà livide à cause de sa blessure, il perd un peu plus de couleur. Espérons que cela le motive pour enfin parler.

— C'était il y a six mois. Elle m'a offert seize mille euros pour mon silence et la location. Deux jours plus tard, c'était un homme qui récupérait les clés en échange des liasses de billets. Je ne les ai plus jamais revus. Un mois plus tard, la clé était dans ma boîte aux lettres.

Évidemment qu'elle n'était pas seule. La mâchoire de Victor se contracte tandis qu'une grimace de dégoût pince mes lèvres. Ça a toujours fonctionné comme ça, elle reste dans l'ombre, assoit son pouvoir en restant à l'écart tel un superviseur prêt à punir la moindre erreur, le moindre faux pas. Elle ne choisissait que très peu de proies, non, c'était notre rôle. Elle s'occupait de faire disparaître les preuves pour qu'on ne soit pas inquiétés. C'étaient des tueries parfaitement rodées. Bien sûr, elles ne décédées pas toutes, du moins pas sous sa surveillance. Cependant avec lui, je crois que ça ne me surprendrait pas d'apprendre qu'il s'en donnait à cœur joie quand on avait le dos tourné. Il les aime tellement silencieuses qu'il les prive de vie.

Comment était-elle? chuchoté-je sous le regard surpris de Victor.

Quoi? s'étrangle l'homme.

À quoi ressemblait-elle? Marchait-elle ou était-elle en fauteuil? Une canne, peut-être. Est-ce qu'elle vous a souri? Ou est-ce qu'elle était froide et menaçante?

Simon, souffle la voix de Victor.

Et lui? Comment était-il? Semblait-il... amoureux? Impatient? Excité?

Simon!

Je grille une latte de ma clope pendant que l'homme, les yeux arrondis d'incompréhension ne cessent de supplier pour que l'on épargne sa vie. Victor cherche à décrypter ce qui se joue dans mon esprit ou peut-être qu'il le sait déjà. J'ai besoin de savoir comment ils vivent. J'ai besoin de savoir si me détruire c'est tout ce qui leur importe. Et si je leur manquais ? Pas beaucoup, juste un peu pour le sauver lui. Peut-être qu'on pourrait l'enfermer mais le laisser en vie. Peut-être qu'il pourrait m'aimer à nouveau même si je ne suis pas comme lui...

A-t-il une famille? Des gosses? m'enquerre-je pour taire mes pensées brouillonnes.

La tête de mon meilleur ami s'abaisse, ses poings se serrent sachant pertinemment que peu importe la réponse, ma décision est déjà prise. Seulement, je vivrais mieux mon choix en sachant qu'il ne manquera à personne. Après quelques secondes de latence, Victor signe négativement de la tête. Contrairement à d'ordinaire, il se détourne de l'homme qui n'a pas le temps protester qu'une balle lui explose la tête. La déflagration fait sursauter Victor qui s'élance vers la sortie.

Sous Le Masque Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant