CHAPITRE 47

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Simon

9 h 30, résidence d'Hécate, Nice.

Mes yeux papillonnent, des courbatures tiraillent mes muscles. Je grimace lorsque mes mains bandées entrent en contact avec mon visage. Je soupire et les laisse retomber de part et d'autre de mon corps. Je me redresse vivement sur les coudes quand je réalise où je me trouve. Je déglutis et observe la chambre d'Ela. Sans oser un regard à mes côtés, je tâtonne et découvre qu'elle est assise à quelques centimètres de moi. Je m'écarte et manque de tomber du lit. Elle ravale un rire mais reste concentrée sur son livre. Je penche la tête sur le côté et découvre que cette fois, elle lit Bodyguards d'une certaine Laura S Wild. Elle ne s'arrête donc jamais de perdre son temps ? Mes yeux détaillent sa tenue et mes sourcils se froncent.

On dirait une grand-mère, habillée comme ça. Tu aurais pu être nue, je ne t'aurais pas sauté dessus. Pas besoin de mettre un truc aussi hideux sur le dos.

Elle sourit et tourne la page de son bouquin.

— Tu n'es donc pas du matin, conclut-elle, je suppose qu'avant ta tasse de café, le monde entier t'emmerde. Finalement, il t'emmerde même après.

Je hoche la tête et hausse les épaules, elle n'a pas tout à fait tort. Mes yeux se perdent sur sa silhouette quand je tombe sur les ecchymoses qui colorent son poignet. Je bondis hors du lit et les images de la veille se remettent violemment en place sous mon crâne. Dans un calme hors norme, elle referme son livre et plaque son dos contre la tête de lit.

— Comment peux-tu être là, juste là à côté de moi ? Je t'ai...

Je déglutis, incapable de terminer ma phrase. Elle croise ses bras sur sa poitrine et arque un sourcil.

— Tu es totalement inconsciente ! Se pousser au bord du précipice ce n'est pas accepter toutes les agressions !

— Si tu m'avais vraiment agressée du début à la fin, tu n'aurais plus de bijoux de famille, Simon.

D'instinct, je plaque ma main sur mon entrejambe et souffle soulagé d'être toujours muni d'un sexe. Elle secoue la tête, se pinçant de nouveau les lèvres pour ravaler son sourire. Je découvre ensuite que je n'ai plus les mêmes vêtements et la panique s'empare un peu plus de moi.

— Pourquoi n'ai-je pas les mêmes vêtements ?

— J'ai dû te laver à nouveau.

— Tu...tu quoi ?

— Vas-tu te calmer une seconde ? râle-t-elle, je n'ai rien vu, enfin disons que j'ai vu le strict minimum. Après la douche, tu t'es changé tout seul, comme un grand.

— Pourquoi je ne me souviens pas de tout ?

— Parce que la transe impact ta mémoire. Parfois tu as conscience de ce qu'il se produit, parfois non.

Je pointe le lit du doigt et pose la question silencieusement. Elle secoue la tête et j'expire, soulagé. Elle grommelle un «sympa».

— Ce n'est pas que je ne veux pas... enfin... si peut-être un peu.

— Simon, c'est du sarcasme. Je n'allais certainement pas dormir dans le même lit que toi, ce n'est pas parce qu'on s'est embrassés que nous allons passer toute une nuit dans le même lit.

— Qu'est-ce que je t'ai fait ?

— Rien de plus que d'habitude. Tu as encore essayé de t'immiscer dans ma petite culotte. D'ailleurs, il va vraiment falloir que tu arrêtes de fourrer tes doigts là où je ne t'en donne pas l'autorisation.

Sous Le Masque Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant