CHAPITRE 33

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Simon

1 h 45, Loft de Simon, Monaco,

La flamme contre ma peau, je me mords la lèvre et ravale mes larmes. Tandis qu'elle s'amuse à abîmer ma peau, j'observe son sourire élargi, ses traits totalement tirés par l'excitation de l'instant. Je n'ai jamais su si je la trouvais jolie, en revanche, aujourd'hui, je suis certain de la trouver laide. J'ai bien conscience qu'elle fait ça pour m'endurcir, parce que personne n'aime les hommes faibles et encore moins les monstres. Je sais aussi qu'elle fait ça parce qu'elle m'aime et que je dois accepter la punition, seulement, j'aimerais qu'elle m'aime d'une autre manière parfois. Quant à lui, je n'éprouve que de la colère. Depuis quelque temps, il prend bien trop de plaisir à me faire mal, surtout quand elle a le dos tourné. Je pensais que je pouvais avoir confiance en lui, qu'il m'aimerait toujours quoiqu'il arrive mais depuis qu'il sait pour Victor, il devient si dur avec moi. Je sais que je suis faible, que je suis une erreur, un malade, un monstre. Mais je croyais que d'eux deux, c'est lui qui resterait doux avec moi. Il n'en est rien. Elle, elle n'est mauvaise avec moi que quand je la déçois. Lui, il l'est tout le temps. Je crois qu'il m'en veut parce que je choisis parfois de passer du temps avec Victor et pas avec lui.

Ma pensée est stoppée quand je sens la lame passée sur la chair fraîchement brûlée. Je ravale un nouveau couinement et ferme les yeux pour que les larmes ne coulent pas. J'étais pourtant persuadé que cette fois ma cachette était bonne, que je gagnerais le contre la montre imposée. Quand il a ouvert la porte, je n'ai pas pu m'empêcher de le supplier. Il criait si fort pour qu'elle vienne et s'occupe de moi, je l'implorais mais rien n'y faisait, la colère émanait de lui et a fini par m'atteindre aussi. Je ne supporte pas de perdre son amour, seulement, je ne supporte plus non plus sa façon de me faire regretter mes choix. J'ai beau leur prouver que je les aime aussi mais ce n'est pas suffisant, pour aucun d'eux. Parce que je ne les aime pas comme il faut, pas comme ils le voudraient. Mais je n'y peux rien si je ne sais pas aimer, j'essaye. Je jure que j'essaye de bien faire, de comprendre comment on aime et d'apprendre les règles de l'amour. J'ai simplement l'impression que les punitions ne cessent de s'accumuler quand leur amour ne cesse de s'amoindrir. Je suis fatigué et je me sens sale. Je ne supporte plus qu'ils me touchent et qu'ils m'aiment de cette manière.

Je ne peux m'empêcher de serrer les cuisses quand ses mains à lui agrippent mon caleçon. J'agite mes poignets bloqués par des menottes et tente par tous les moyens de l'empêcher de me le retirer mais la gifle me fige sur place. Je me soumets et le laisse me déshabiller. Ils m'aiment, ils font ça parce que je les ai déçus, que j'ai encore manqué à la règle première, toujours faire ce qu'on me demande, de la manière dont on me le demande. Je n'avais pas envie, pas ce soir. Je pensais que je pouvais le dire, qu'ils comprendraient, mais j'avais tort. Pour qu'ils m'aiment, je dois les aimer de la même manière. Ses lèvres pressent mon front tandis que sa bouche à elle fond sur la mienne. Mon estomac se tord et je ravale les hurlements qu'ils voudraient s'échapper de ma gorge. Je dois rester silencieux, ils préfèrent quand les proies sont silencieuses et ce soir, c'est moi, la proie. Je me tais et accepte leurs lèvres puis sa langue qui force le passage entre mes dents. Je jurerais ravaler ma bile quand ses doigts caressent mon torse marqué. Tandis qu'elle s'occupe de souiller un peu plus le haut de mon corps de ses doigts ensanglantés par mon propre sang, il m'attache les jambes en les écartant à chaque coin du lit. Lorsqu'il en a terminé avec les attaches, sa main remonte lentement jusqu'à mon aine et effleure les contours de mon entrejambe. Ils échangent leur place, elle s'agenouille entre mes jambes, il prend place sur mes bras qui semblent s'arracher du reste de mon corps quand son poids me tombe dessus. Il allume la flamme de son arme et la presse contre ma chair tandis qu'elle enroule ses doigts autour de mon sexe. Sa main s'active pour dresser mon membre puis sa bouche termine le travail. Un gémissement s'arrache de mes lèvres, est-ce que c'est normal que mon corps apprécie autant ce qu'on lui inflige quand ma tête rêve que tout s'arrête?

Sous Le Masque Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant