CHAPITRE 45

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Simon
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5 h 30, Appartement d'Elaïa, Nice,

Elle me croit. Je le lis dans ses yeux. Elle me croit enfin. La chaleur implose dans mes organes, c'est différent, bien trop différent que d'ordinaire et me déstabilise complètement. Son cœur s'emballe et je crois que le mien tente de suivre son rythme, c'en est presque douloureux. Je crois que je déteste l'effet qu'elle me procure, pire, je hais ne pas comprendre le ressenti qui explose en moi. Mes sourcils se froncent, frustrés de baigner dans l'incompréhension. J'éclate notre bulle habituelle en m'écartant d'elle. Malgré la distance que j'instaure, mes yeux refusent de la quitter.

—    Je peux te demander quelque chose ? brise-t-elle le silence d'une faible voix. 

J'acquiesce d'un hochement de tête.

—    Pourrais-tu récupérer mon autre jogging et mon débardeur sur la méridienne dans la chambre ?

Je tourne les talons et m'exécute. Une fois de retour, je lui tends et reste immobile, hébété. Un timide sourire s'étire sur sa bouche tandis qu'elle arque un sourcil.

—    Je crois que tu peux sortir, tu m'as assez vue nue pour aujourd'hui.

—    Ça ne me dérangerait pas.

Elle penche la tête sur le côté et un air blasé tire ses traits même si son sourire s'élargit. D'un revers de main, elle m'ordonne de quitter la salle de bains. Pendant qu'elle se change, je me perds dans l'analyse de son immense bibliothèque qui recouvre la moitié de son mur. Ces livres sont vraiment nuls, je ne comprends absolument pas ce qu'elle aime dans ces histoires. Les hommes sont pour la plupart détestables au possible, toxiques, malsains et les filles, mon Dieu, elles ne sont pas vicieuses, mais elles sont bêtes, cruellement stupides. Elles chouinent pour un rien et s'étonnent que les hommes les maltraitent. En même temps, si elles chialaient moins, qu'elles arrêtaient de hurler et mettre les hommes en rogne, ils seraient peut-être un peu plus indulgents. Je ravale un sourire nerveux, je suis vraiment un exemple type de ce genre de bouquin. Je blesse les femmes parce qu'elles ne sont pas assez silencieuses et fourbes. Je leur crame le corps parce que ça m'excite. Je ne m'excuse jamais et fais croire que je n'éprouve aucun remords. Toutefois, contrairement à ces personnages ignobles, je n'aurais pas de fin heureuse. Je crois même que si j'étais un de ces personnages, Ela rêverait sûrement de me voir mourir à la fin pour – comme elle le dit si souvent – plus de réalisme. Je crois que moi aussi, j'estimerais ma mort comme logique. Elle s'installe sur son lit et sa voix résonne dans mon dos.

—    Lesquels as-tu lus ?

—    Celui-là, tapoté-je un de ses livres qu'elle appelle des livres « format poche ». Plonge avec moi, le mec est complètement taré et la fille est bête.

—    Écoute-moi bien Simon, s'offusque-t-elle comme si je venais d'intenter à sa propre vie, ne redis jamais que Morgan est taré et que Marjorie est bête ! Morgan a mal et essaye de s'en sortir comme il peut. Marjorie est un peu casse-pied, je te l'accorde, mais elle n'est pas bête.

Je hausse les épaules, elle râle franchement.

—    Kill Switch, poursuivis-je. Alors celui-ci c'est d'un ridicule, repris-je, blasé. Déjà, ils baisent tous entre eux là-dedans, et lui, comment il s'appelle, Damien ou je ne sais pas quoi, il a plus besoin d'être interné que de vivre l'amour fou avec Winter.

Ela explose de rire, je me retourne avant d'arquer un sourcil. Elle se couvre la bouche pour étouffer son rire, mais il explose de plus belle. Quelque chose éclate en moi, elle est jolie quand elle rit. C'est si rare que c'est intense et beau à entendre.

Sous Le Masque Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant