Chapitre 2

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Mon contrôle s'était bien passé, enfin, j'en avais l'impression. La professeure m'avait demandé de rester comme d'habitude. Madame Prévost savait que j'avais des difficultés dans sa matière et heureusement elle était là pour m'aider. La journée passait tranquillement, comme d'habitude, on finissait par histoire. Une fois installée, le cours commençait. J'étais avec Alexia comme d'habitude, on travaillait sur la seconde guerre mondiale. Le cours se passait bien, puis le professeur estimait que les élèves n'étaient pas assez attentif. Alors il m'apellait à la barre.

-Jones, au tableau. Ordonna-t-il.

Je regardais Alexia et me levais pour aller au tableau. Une fois devant toute la classe, je commençais à angoisser un petit peu. Je n'étais pas très à l'aise à l'oral, du moins, devant tout le monde. Et Monsieur Stivo le savait.

-Bien, quelle est la date de l'appelle du général De Gaule à Londre?

-18 juin 1940. Répondais-je du tac au tac.

-La date du débarquement en Normandie ?

-6 juin 1944.

Le professeur se levait et marchait les mains dans le dos autour de moi comme un vautour analysant le cadavre qu'il allait déguster.

-Date de la mort d'Hitler ?

-30 avril 1945.

-Bien...bien.

Il s'arrêtait à quelques centimètres derrière moi. Adossé contre le mur. Je sentais son regard repugnant sur moi ce qui me m'étais vraiment mal à l'aise.

-Vous voyez? C'est ça que je veux. Être attentif comme mademoiselle Jones. C'est comme ca que vous réussirez vos examens.

Le silence s'installait et j'attendais. C'était trop gênant. Trop déstabilisant. Je n'étais pas à l'aise, je relevait la tête pour voir Alexia qui assassinait du regard le professeur.

-Allez vous rassoir.

Je partais presque en courants jusqu'à ma place. Le cours passa tranquillement. À la fin, je partais avec Alexia vers la sortie du collège.

-Il est vraiment dégueu ce prof.

-Il me fout la chair de poule. Rajoutais-je.

-Sans déconner, il t'a regardé comme si t'étais un bout de viande.

Je faisait une moue dégoûté et m'arrêtais devant le parking. Monsieur Torrelli était là à attendre sa fille. Alexia me regardait avec un air désolé.

-Fonce, on en reparle demain. La rassurais-je.

J'enlacais ma meilleure amie et la regardais partir avec son père. Pour ma part j'attendais. Ma mère était sensée venir me chercher. Mais elle avait manifestement encore oublié. Ça arrivait souvent. Je regardais la voiture des Torrelli partir et je soupirais d'exaspération. Cependant j'attendais sagement. Espérant que ma mère revienne me chercher. Mais après une bonne vingtaine de minutes rien. Pas de moto avec ma mère dessus, pas de voiture avec mon père dedans. Rien. Seule. Je sentais un pincement au cœur. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait. Depuis un moment maintenant je me sentais ignorée, abandonnée. Il y avait pire évidemment. Mais c'était dure de voir que tout changeait.

Enfin...

Je commençais à aller vers les bus mais le dernier venait de partir. La poisse. Je regardais autour de moi. Bon, si je marchais vite, je rentrerai avant 20h. Je commençais à prendre le chemin de la maison, avec mon sac à dos bleu nuit qui pesait une tonne à cause de mes livres. Après quelque mètres, j'entendais une voiture s'arrêter près de moi.

Toujours Elle. Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant