Chapitre 10

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Je décide de ne pas descendre tout de suite. Je ne vais certainement pas lui donner cette satisfaction. Je m'habille et ouvre tout les placards et tiroir pour voir ce que j'ai sous la main. Une brosse à cheveux, un réveil, des vêtements, des chaussures, des élastiques, j'en prends d'ailleurs un pour me faire une queu de cheval. Il y a un carnet aussi. Ça m'intrigue. Je l'ouvre mais il n'y a rien dedans. C'est un carnet en cuir rouge avec écrit dessus "My dairy". Je le repose et continue d'explorer. Mais je ne trouve rien. Rien qui pourrait m'aider à partir. Il faut que je fouille ailleurs. Je sors discrètement de la chambre et rentre dans la pièce...3 vue ce qui est marqué sur la porte. C'est une autre chambre. Toute blanche comme la mienne. Putain mais il y a combien de chambre ici ?!

Dans celle-ci, je ne trouve rien. Alors je décide d'y sortir et d'aller dans une autre pièce. Mais c'est sans compter Calliopé qui m'attend devant la pièce 3. Elle a le regard dure et les bras croisés. Elle me scrute du regard.

-Tu t'amuse? Demande sèchement la brune.

Je la regarde et hausse les épaules. Je ne veux plus lui parler. Je la hais. Calliopé soupire et me lance des éclairs avec ses yeux.

-Arrêtes d'hausser les épaules, je t'ai posé une question.

Je hausse les épaules de nouveau. Elle n'a pas l'aire d'apprécier. Mais je l'emmerde. Elle me tire à elle par le bras et ressers ma gorge qui me fait mal.

-J'ai été clémente en te laissant partie de la salle de jeux mais si tu insistes tu y retourneras et je te garantie que je serais très loin d'être aussi généreuse. Menace-t-elle.

C'est une blague. Clémente ? Généreuse ? Pardon ? Comment? Comment elle a été clémente? Quand a-t-elle été clémente ? Quand elle m'a arraché à ma famille ? Quand elle m'a tiré les cheveux et étranglé ? Quand elle me menace? Quand elle me kidnappe?

-On n'a... clairement pas...la même définition...de "clémence". Je reponds difficilement à cause de sa main sur ma gorge.

Elle rit encore. Puis elle passa une coup de langue sur mes lèvre ce qui me dégouatait au plus haut point. Putain mais à quoi jouait-elle? Calliopé recule et se mordille la lèvre inférieur.

-T'as beaucoup de chance que je sache me maîtriser Cora. Souffle-t-elle en me déshabillant du regard.

Je déglutis difficilement. Je ne veux pas savoir ce qu'elle va me faire et je ne veux pas savoir non plus ce qu'il va se passer si je désobéis. Mais encore une fois, je ne compte pas me laisser faire ou alors ça serait très mal me connaître.

-Maintenant, tu arrête de faire l'enfant et tu descends. Ordonne Calliopé en descendant les escaliers.

Je reste interdite. Ça allait être plus compliquée que prévue. Je sors de la pièce et descends en regardant Prevost droit dans les yeux. Une fois en bas, je m'avance jusqu'à la table où il y a le repas. Mais je ne le regarde pas, je préfère garder un oeil sur cette femme. Elle m'invite à m'assoir. Elle est au bout de table et moi je suis juste à côté d'elle. Je l'entends soupirer et pousser le saladier en inox vers moi.

-Sers toi.

Je ne bouge pas. Je refuse de manger avec elle. Calliopée pose brusquement les couvert faisait un bruit clinquant. Je ferme une seconde les yeux, détestant ce son et les rouvre pour poser mon regard sur la brune. Elle me fixe avec un air haineux.

-Tu va me faire chier jusqu'au bout hein?

Je ne lui reponds pas et me contente de la fixer avec un air de défi. Ma geôliere se leve d'un coup et je recule par réflexe. Un sourire s'affiche sur son visage et elle part vers le frigo. Je regarde les couverts et voit un couteau. Je me retourne discrètement et prends le miens discrètement pour le cacher dans ma manche. Je mets la fourchette à la place pour qu'elle n'y voit que du feu. J'entends la porte du frigo claquer et entend ses talons claqués sur le carrelage. J'essaye de ne rien laisser paraître. Peut-être qu'avec la menace, elle me laissera partir. Elle retourne s'assoir avec deux yaourt nature et du sirop d'érable. Sans un mot elle commence à manger et moi...je stresse. Je n'ai jamais menacé quelqu'un avec un arme, ni même penser à le faire. Je ne savais pas comment mi prendre.

-Tu comptes te décider à le faire ou je vais devoir de confisquer les couteaux ? Demande-t-elle naturellement.

Elle me sort de mes pensées. D'instinct je me lève et va pour planter son bras mais elle m'arrête et me tord le poignet. Je grimace de douleur et lâche le couteau sur le coup. Il tombe sur le sol avec un bruit insupportable. Je reste là, la regardant avec de la peur. J'ai merdé. Putain. Elle rit en plus de ça. Je fronce les sourcils et essaye de bouger mais je sens qui se je fais un faux mouvement, elle mz pète le poignet. Calliopée se rapproche de moi et embrasse mon front. Je ne bouge plus. Qu'est-ce qu'elle fait?

-Tu es adorable quand tu as peur.

Les larmes au yeux je lui murmure de me lâcher mais elle sert sa prise.

-Et cette marque dans ton cou te va à merveille ma chérie. Je me demande à qyoi tu ressemblerais avec d'autre sur ton corps.

Je secoue la tête rapidement.

-Lache moi.

Elle hausse les sourcils.

-Tiens, on passe au tutoiement, bien. Ça veut dire que tu te sens à l'aise. Raille-t-elle.

Je fronce les sourcils et lui crache.

-Je t'emmerde ! Lache moi!

Elle me lache et je retombe sur une chaise. Elle se redresse et commence à partir.

-Debarasse et fais la vaisselle. Si tu ne veux pas que je te touche autant que tu sois utile.

Et elle part, me laissant là, abasourdis. Donc soit je suis son jouet soit sa boniche? C'est ça? Je la regarde aller vers le canapé du salon et secoue la tête. La colère en moi monte. Elle bousille ma vie. Elle m'a arraché à ma famille. Quelle aille se faire foutre! Je prends un assiette et la balance sur un mur. L'assiette explose en mille morceaux creant un sonqui résonne dans toute la pièce ouverte. Je la vois, elle ne bouge pas. J'émets un grognement mécontent, de rage, de haine et prends une autre assiette pour la balancer contre un mur.

-VA TE FAIRE FOUTRE! J'hurle.

Je prends tout ce qu'il y a sur la table et le balance parterre. J'en peux plus. Je pleurs, je cris à m'en faire mal à la voix, je frappe la table et le reste des affaires jusqu'à me faire mal. Après un moment, je n'ai plus rien à casser, plus rien à jeter. Je respire vite, je tremble, je pleurs toute les larmes de mon corps. Je n'ai même pas vue qu'elle s'était levé et qu'elle se tenait debout en face de moi de l'autre côté de la table renversé. Je la fixe, les poings serrés.

-Laisse moi partir. Je ne dirais rien à personne mais laisse. Moi. Partir.

Elle ne dit rien et me fixe simple. Je pleurs de dépit.

-Je veux juste rentrer chez moi...je veux voir mon frère, Alexia et mes parents. Dis-je en pleurant.

Je la vois réagir à ce que je dis. Prévost avance vers moi et lève un sourcils.

-Tu veux revoir tes parents? Elle demande.

J'hoche la tête en continuant de pleurer. Calliopée s'approche de moi jusqu'à n'être qu'à quelque centimètres.

-Ces même parents qui t'ont abandonné, oublié et laissé pour compte mainte fois devant un collège? Qui ne font plus attention à toi, qui te dise qu'ils t'aiment mais te donne rien, plus d'attention plus rien. Ceux qui t'aime mais qui te laisse rentrer seule le soir avec juste un "désolé on a oublié". Ces parents là ?

Je perds mes mots. Elle a raison...mes parents ne sont pas parfait certes...mais ils m'aiment...ils sont là pour moi si j'ai besoin...Je sens les doigts de Calliopée me prendre par le menton pour que je la regarde.

-Moi je suis là, j'ai toujours été là. Moi je ferais tout pour toi, je ne t'oublirais pas...moi...je t'aime.

Toujours Elle. Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant