Chapitre 30

211 17 3
                                    

Rien...plus aucun bruit. J'entends mon cœur qui bat à mille à l'heure et c'est tout. Je n'entends même pas sa respiration.

Fais quelque chose, bon sang!

Mais rien. La brune ne fait rien, elle ne rit pas, elle ne parle pas, j'ai presque l'impression qu'elle ne respire pas. Comme une statut, immobile, mort.

J'ai envie de bouger, de savoir ce qu'elle veut, pense mais surtout, voir si j'arrive à la convaincre. Mais je sais que je ne dois surtout pas bouger sans ordre de sa part.  Si je bouge, elle me frappera, et ça, je risque de ne pas y survivre.

Alors j'attends. J'attends encore et encore, j'ai l'impression que tout une vie s'écoule...mais au bout de deux bonne minutes j'entends quelque chose.

Ses talons claquent sur le sol et se rapprochent de moi. J'ouvre les yeux et vois ses escarpins rouges qui coûtent plus cher que tout ce qu'il y a dans cette pièce.

Elle tourne autour de moi, comme un fauve près à bondir sur sa proie, comme un acheteur qui juge la marchandise. Je ne bouge pas pour autant. Surtout pas. Je contrôle ma respiration pour ne pas lui montrer que j'ai peur. Je ne veux pas lui faire cette satisfaction.

Sans rien dire, elle s'éloigne de moi. J'ai l'impression que tout se libère en moi. Je n'avais même pas remarqué que j'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer. C'est étrange...cette impression qu'à tout moment elle va me tuer. Ou pire... En même temps...elle en serait capable.

Le son du claquement sur le sol me ramène à moi. Je la vois approcher de nouveau mais je reste immobile. Elle retourne autour de moi...sans un mot. Puis d'un coup sec et précis, elle frappe dans ma cambrure.

Putain ! Ça fait un mal de chien!

Elle m'a fait très mal. Ce n'est pas le pire, mais ça fait mal. Surtout quand c'est la canne.

-Redresse toi. Ordonne la brune.

Je serre la mâchoire...qu'elle aille au diable...mais il faut qu'elle y croit. Alors je me redresse correctement. Je n'entends toujours rien mais un autre coups part sur ma cuisse intérieur. Encore une fois, je sers la mâchoire pour ne rien dire.

-Écartes.

Il ne faut pas que je craque.

Il faut qu'elle y croit.

Alors j'écarte plus les jambes mais en le faisant mon dos s'affaisse légèrement. Ça ne lui échappe pas. Elle frappe un coups fort et net ce qui me fait lâcher un petit son proche d'un coinement.

Et elle rit.

Je vais dijoncter si j'entends encore une seule fois son rire. J'ai envie de me révolter, de la frapper, de l'étrangler. Je le pouvais avant...mais maintenant...je ne suis que l'ombre de moi même.

-Je ne savais pas que j'avais troqué un chien contre un chaton. Raille la brune.

Elle me provoque. Mais je ne bouge pas. Je me redresse et regarde la marque sur ma cuisse prendre de l'ampleur. Il faut que je me calme, parce que la moindre erreur, et tout mon plan tombe à l'eau. Je ne bouge pas d'un poil.

-Quoi? Tu ne reponds pas? Me demande Calliopée.

Je reste silencieuse...erreur. Elle frappe un grand coup sur la cuisse ce qui me tiee une grimace.

-Je t'ai posé une question !

-Je ne réponds pas. Je souffle difficilement.

Ma gorge me fait toujours mal, et j'ai l'impression que parler vient de me vider de mon énergie.

-Bien, et pourquoi ? Demande la brune en tournant autour de moi.

Je prends une léger inspiration et reponds.

-Parce que...je n'ai rien à dire.

Elle continue de tourner autour de moi jusqu'à s'accroupir en face de moi. Ma tête reste baisser et je sens son doigt sous mon menton. J'ai tout de suite envie de le retirer ou de le mordre...mais il ne faut pas. Je la laisse relever ma tête et son regard plonge dans le mien.

Un silence s'installe, ses yeux son envoûtant, mais la personne est tellement mauvaise que ça ne prends pas. Je ne peux pas la trouver belle. Pas après tout ce qu'elle m'a fait. Je vois un sourire se dessiner sur son visage et elle exprime:

-Tu es bien sage tout d'un coup...mais il y a une chose qui ne change pas chez toi chérie.

Elle s'approche, comme pour m'embrasser et je me tue à me dire qu'il ne faut pas que je bouge, c'est tellement dure.

-Ton regard. Toujours aussi provocateur, insolent, défiant. Murmure-t-elle avec un sourire sadique.

Merde ...

-Et crois moi que tu ne bougeras pas de cette pièce tant que ton regard ne changera pas.

Non...Putain! Je ferme les yeux, vaincus. Autant me dire que je ne sortirais jamais de cette pièce, mais j'ai froid...faim...elle me torture ici.

Mes pensées se coupent quand je sens une main sur ma joue. J'ouvre brusquement les yeux et veux reculer mais je ne bouge pas. Je suis fatiguée de me battre. Trop faible. Trop fragile.

-Mais je vois l'effort, alors tu vas pouvoir manger. Declare la brune.

Un soupire de soulagement m'échappe. Rien qu'imaginer la nourriture dans ma bouche me fait saliver. Je la regarde se lever et ferme les yeux une seconde. Je suis tellement soulagée de manger, j'ai tellement hate.

-Garde les yeux baissés. Ordonne Calliopée.

J'exécute son ordre avec difficulté. U'ia envie de lui dire que je n'étais pas son chien, mais si je le fait...adieu la nourriture. Alors je reste sagement à genoux, le dos droit, les cuisses écartées, les mains sur mes jambes. Il n'y avait rien de plus humiliant.

J'étais traitée comme une chien...comme une moins que rien. Et moi je suis là à quemander de la bouffe.

Il n'y a rien de normal là dedans.

Je garde les yeux au sol, mais l'angoisse, ma tristesse, l'humiliation et le dégoût remonte au galop. C'est sûrement le fait qu'elle me fragilise. Les larmes montent rapidement et je ne sais pas quoi faire. Est-ce que je vais sortir d'ici un jour? Est-ce que ça va être ça ma condition de vie? Et pourquoi personne n'est venue me chercher encore?

C'est si compliqué que ça de trouver quelqu'un ? Est-ce que Calliopée a raison quand elle me répète tout les jours que mes parents ne me cherche pas et que je suis seule? Je ne sais pas...je ne sais plus.

Je raconte n'importe quoi.

Il ne faut pas que j'abandonne, il faut que je sois forte, que je ne perde pas espoir. Peut-être que c'est plus dure que ça de retrouver quelqu'un. En plus... Calliopée est intelligente, elle ne laisserait aucun indice.

Soudain, je sens une odeur de bacon et d'haricot envahir la pièce. Mon estomac se manifeste, lâchant un grognement. Un cris de famine.

-Et bien, je vois qu'il était temps que tu mange. S'exclama joyeusement la geôliere.

Il faut que je me ressaisisse. Je vais changer de tactique...parce qu'il faut absolument que je parte d'ici.

Toujours Elle. Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant