La nuit était pénible. Mes parents avaient essayé de me parler, de s'excuser encore et toujours. Mais je n'avais rien voulu entendre. Je leur avais simplement dit que ce n'était pas grave et que je comprenais pour quoi ils n'étaient pas venus. C'était vrai, je comprenais. Mais je ne supportais pas le fait qu'ils m'avaient complètement oublié. Ils m'avaient demandé aussi comment j'étais rentrée, j'avais menti en prétextant avoir pris le bus. Enfin, c'était derrière moi maintenant.
12 Avril 2009. Je me réveillais ce matin avec les yeux rouge et gonflés par les pleurs de cette nuit. Je me lavais, m'habillais et me préparais pour cette nouvelle journée. Le déjeuner était moins jovial que la veille. Mes parents n'osaient pas me regarder par honte, sûrement. Ulysse ne comprenait pas ce changement d'ambiance.
-Maman? γιατι δεν μιλαει κανεις? (Pourquoi personne ne parle?)
Athéna relevait la tête et regardait tout le monde avant de poser ses yeux sur mon petit frère.
-Euh...et bien on est tous fatigués et on a tous passé une nuit compliqué mon chérie.
Ulysse hochait la tête et me regardait.
-Pourquoi t'as pas mangé avec nous hier soir?
Je regardais mes parents avec une certaines gêne. Mais je répondais honnêtement.
-J'étais fâché et je n'avais pas faim.
-T'as passé une mauvaise journée hier? Demandai-il innocemment.
Je dégloutissais en regardant mon verre de jus d'orange.
-C'est ça, j'ai passé une mauvaise journée.
-t'as pas réussi ton contrôle ? C'est ça?
Je souriais en regardant mon frère. Il était adorable à s'inquiéter pour moi. Je le regardais en plissant des yeux, un sourire vainqueur.
-J'ai tout défoncé au contrôle.
-Trop bien! Ήξερα ότι θα τα καταφέρεις! (Je savais que tu y arriverais!)
J'enlaçais Ulysse et embrassais le haut de sa tête. Mes parents avaient un sourire tendre. Le petit-déjeuner se finissait avec une bonne humeur tout compte fait. Ce matin là, s'était mon père qui m'emmenait. Dans sa Peugeot bleu foncé, on arrivait au collège, où comme d'habitude m'attendais Alex. Une fois arrivée, je prenais la poignée pour ouvrir la portière mais mon père m'arrêtait.
-Cora, écoute je..
-Je n'ai pas envie d'en parler papa. Je sais que vous êtes occupés, que vous faites de votre mieux. C'est pas grave. Ok?
Mon ton était doux mais ferme. Il fallait que je sois convaincante pour ne pas en parler. Mon père haussait les sourcils et hochait la tête.
-Ok.
Je souriais pour lui montrer que tout allait bien.
-Cora?
-oui?
-tu sais qu'on t'aime? Hein? Demandait mon père avec une soete d'inquiétude dans sa voix.
Je le regardais droit dans les yeux. Et pour la première fois de ma vie, j'avais un doute. S'était mes parents, c'était évident qu'ils m'aimaient. Mais on n'oublie pas une personne qu'on aime. Plusieurs fois d'affilée. Cependant, pour ne pas inquiter mon père, je lui souriais et prenais un air convaincu.
-Bien-sûr papa, et je vous aime aussi.
Mon père souriait et embrassait ma joue avant que je parte. Je marchais jusqu'à Alexia qui remarquait tout de suite mon air triste et peiné.
-Oula, che cosa sta accadendo? ( Qu'est-ce qu'il se passe?)
À force d'être avec Alexia, je comprenais quelques phrases en Italien et elle m'aidais d'ailleurs à apprendre sa langue. Je secouais la tête en plaquant un sourire faux.
-Rien, t'en fais pas, bon, prête pour le contrôle de Chimie? Demandais-je avec un sourire malicieux.
Alexia avait un petit crush sur la prof de physique-chimie, même si elle disait que c'était faux et que c'était trahir son pays d'aimer une Espagnole. J'aimais bien la charier là-dessus. Cependant Alexia voyait bien qu'il y avait anguille sous roche. Mais elle n'instait pas me voyant braquée.
La journée passait tranquillement, finissant plus tôt que prévu, nous allions sur un banc près du collège en attendant. Elle me racontait encore les anecdotes de ses demi-frère et soeur. C'était réconfortant de l'avoir près de moi. Elle avait les mots justes, et les réactions qu'il fallait. Elle me connaissait par coeur.
Après une heure à discuter et rire, le groupe d'Arthur re faisait surface.
-Et bah alors, la grosse continue de s'empiffrer ? Riait Arthur.
Encore lui qui cassait notre bonne ambiance. Mais je ne me laissais pas faire.
-Goinfrious n'a pas fini de s'engouffrer? Riait un autre en imitant le cochon.
C'était trop, je me levais en ignorant ma meilleure amie et envoyais mon poings dans la mâchoire d'Arthur. Il recula d'un pas en hurlant à outrance de douleur. Quel comédien. Tout ses potes se mettaient autour de lui, scandalisant contre ma violence. Alexia avait la main sur sa bouche, choqué de ma spontanéité.
-VOUS EN REVOULEZ UN! CASSEZ VOUS PUTAIN, ON NE VOUS A RIEN DEMANDÉ BORDEL! LA PROCHAINE FOIS QUE VOUS PARLEZ COMME ÇA A ALEX, JE VOUS PROMETS DE VOUS DÉTRUIRE Criais-je hors de moi.
-Mais tu veux quoi toi suceuse de qu...
Mon poing était répartie encore contre un autre garçon du groupe. J'allais enchaîner mais une voix particulière me retenait dans mon mouvement.
-Jones, Tibalt et Hissam! Dans mon bureau ! Tout de suite !
Je me retournais et voyais le CPE avec... toujours elle. Toujours là. Elle regardait les garçons avec un air meurtrier mais elle ne me regardait pas forcément mieux. Alexia se levait du banc et se mit devant le CPE.
-monsieur, s'il vous plait, Cora n'as rien fait elle ne faisait que de me défendre.
-Ce n'est pas ce que je vois. Repondit le CPE
Je m'avançais près de ma meilleure amie et posa une main sur son épaule avant qu'elle s'énerve elle aussi.
-Laisse Alex. Soupirais-je.
-Non! Non t'as rien fais! Tu m'as défendue!
-Torrelli. Gronda d'une voix grave Madame Prevost.
Je voyais le regard Alexia devenir noir et fixer notre professeures. Je voyais sa bouche s'ouvrir ce qui me confortait dans l'idée de qu'il fallait que j'intervienne.
-Alex, c'est bon. Ça va. Ok? Je gère. Chuchotais-je en me mettant devant elle et donc dos à Prevost.
Alexia me regardait dans les yeux et je pouvais y lire tellement de chose. Quelque chose comme, "pourquoi t'as fait ça?", "arrête de tout faire toute seule", "ce CPE est un connard", "Prevost est vraiment bizarre", "Je ne te laisserais pas toute seule", "merci". Je lui souriais et embrassais sa joue. Puis je suivais le CPE et Prévost auprès des deux garçons que j'avais frappé. Mais alors qu'on allait rentrer dans le bureau du CPE, celui-ci m'arrêtais et pointait Prévost du menton.
-Allez avec elle, ça ira plus vite et elle vous soignera votre poignée.
Je me retournais vers Prevost avec un regard accusateur et en colère. Je commençais à sérieusement la détester celle-là. Mais Caliopée me regardait avec un certain amusement dans ses yeux ce qui me mettait perplexe. Qu'est-ce qui l'amusait ? Moi? J'espère pas.
-En route Jones. Murmurait-t-elle en partant.
Je soupirais et traînais du pied tout en la suivant.
-Toujours elle. Toujours là. Marmonnais-je avec rage.
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Toujours Elle. Toujours Là
Horror« J'étais perdu. La dernière fois que mes yeux étaient ouverts, j'étais dans ma chambre. Et me voilà dans une autre pièce, dans un lit qui n'est pas le mien, dans des draps que ne m'appartiennent pas, avec une odeur qui m'est familière autant qu'etr...