Toujours Elle. Toujours Là

Chapitre 9

Je me retourne en entendant sa voix. Merde. Merde merde merde! Je la regarde fermer la porte avec la clé qu'elle range dans sa poche. Elle s'approche de moi, je suis tendue et je recule, elle me contourne et regarde les objets au mur. Je n'arrive plus à analyser la pièce, trop effrayée par ELLE. Je la regarde toucher quelque chose et prendre une...corde.

-Je ne voulais pas t'emmener ici avant un moment, mais puisque tu as décidé de jouer les curieuses, je pense qu'on peut discuter de tout ça, tu ne crois pas?

Je sens que c'est une question rhétorique. Quoi que je réponde, elle me posera ses questions. Elle se tourne vers moi et s'approche mais je recule instantanément donc elle s'arrête.

-Que sais-tu sur le sexe?

Je hausse les sourcils. Je sais des choses. Mais je n'ai certainement pas envie d'en parler avec elle. Ne me voyant pas repondre, elle prit la parole.

-Il y a différentes sources de plaisir. Le plus basique est le vanille. Doux, tendre, amoureux parfois, simple, fade. M'explique-elle avec un grimace de dégoût.

Je ne vois pas où est-ce qu'elle veut en venir. Pourquoi on parle de ça? Pourquoi elle m'a enfermé là ? Je vois un sourire accompagné d'un regard sombre naître sur son visage.

-Puis il y a le BDSM.

Je frisonne à ce mot. Pas de plaisir non, de terreur. Je connais certaine chose de cet aspect. Par curiosité j'avais regardé avec Alexia l'année dernière, ça nous avait terrifiée. Des gens en latex noir, des fouet, des balles dans la bouches, des objets à forme phallique. Trop de choses dérangeantes à mon sens. Mais bon. Si ça existait c'est que des gens aimaient ça. Mais là tout de suite, je n'avais envie de savoir ça. À mon teint rougis, la brune rigole.

-Je vois que ça, ça te parle, donc ça t'attire. C'est bien.

Elle se lève et s'avance vers moi, mais je recule jusqu'à être bloquée contre un mur.

-À partir de maintenant tu m'écoutes, tu fais ce que je dis et je te promets que ça se passera bien.

Je ne réponds pas, je n'y arrive pas. Elle caresses ma joue avec un sourire...tendre?

-Tu es tellement belle. Je suis sûr que cette bouche peut faire des merveilles.

À la connotation plus qu'évidente, je la repousse.

-Vous êtes tarée.

Je la pousse encore avec rage.

-Pedophile et psychopathe de merde! J'hurle.

Mais alors que je vais pour la pousser elle m'attrape les poignets et me retoune avec un facilité scandaleuse. Je me retrouve le visage contre le mur et mon ventre presser contre celui-ci. Calliopé se colle à moi ce qui me dégoûte au plus haut point. Je m'agite mais elle me bloque. Je ne peux rien faire. Je la sens déplacer mes cheveux sur le côté et poser sa tête sur mon épaule.

-Sois à moi Cora, je te traiterais comme une reine... obéis moi et tu seras la femme la plus aimé au monde. Laisse moi te faire découvrir ces plaisirs...laisse toi faire. Murmure-t-elle contre mon oreille.

Je sens les larmes monté. Pas ça. Pitié pas ça... Je secoue faiblement la tête.

-Non...je ne veux pas. Je reponds la voix brisée par un sanglots.

Calliopé ressert sa prise. Je sais qu'elle ne m'écoute pas. Qu'elle fera ce qu'elle veut de moi. Mais je refuse de faire ça. C'est hors de question. J'imagine déjà la chose. Qu'elle me bloque et me déshabille de force et qu'elle me force à faire toute ses choses que j'ai lu ou hue dans des films. Je suis trop jeune. Je ne suis pas attirée par ça. Je ne veux pas non...je ne veux pas. Un ange passe et après un soupire, elle me relâcha pour ouvrir la porte.

-Va dans ta chambre. Je t'ai ramené des vêtements et de quoi te laver. Dit-elle avec un air... presque triste?

Je reste...surprise. Elle m'a écouté. Elle n'a rien dit, pas de menace, pas de gestes ou de connotation sexuelle, rien. Je l'a regarde une seconde mais décide de ne pas m'attarder sur ce regard presque déçu et triste. Je m'empresse de sortir de cette maudite salle et cours jusqu'à ma chambre. Une fois dedans je tombe contre le pas de la porte en pleure. Putain mais où est-ce que je suis tombée. Où ont les parents !? Je veux ma famille! Qu'est-ce que je dois faire?! Que dirais maman? Oh ma mère...je veux qu'elle me prenne dans ses bras, qu'elle me regarde comme avant-hier...avec fierté. J'entends sa voix dans ma tête, "T'es courageuse ma fille, relève toi et te laisse pas faire". Ne pas me laisser faire. Il faut que je me batte. Pour ma famille, pour Alexia. Dans un élan de force, je me relève et regarde les vêtements dans le placard. Bordel...il y a des trucs que jamais je n'aimerais mettre. Des body en dentelles, des bas en cuir, des robes moulante....ah un pull parfait. Je prends le pull blanc et un jean noir, moulant mais bon... Des sous-vêtements...en dentelle. Pas le choix. Bien. Comment elle sait ma taille? Je préfère ne pas savoir en faite. Je prends le soutifs noir et je cherche une culotte...mais il n'y a que..merde comment ça s'appelle ? Des string. Je soupire et fonce à la douche. Au moment de fermer la porte je me rends compte qu'elle ne ferme plus. Bravo Cora, très intelligent. Je me déshabille et prie pour que Calliopé ne rentre pas. Ke me regarde dans le miroir. Je fais pitier. Mes yeux sont rouges et gonflés, mes cheveux en bataille et j'ai...une trace de main violette sur mon cou.  L'endroit où elle a planté ses ongles son plus rouges.

Je déteste ce que je vois. Cette marque sur mon cou qui montre qu'elle a eut le dessus à un moment donné. Ça me met tellement en colère. Et ça me donne aussi cette détermination de gagné, cette adrénaline, nécessaire pour que je me batte. Il le faut. Plus jamais elle me manqueras comme elle l'a fait. Je fonce dans la douche à l'italienne et me lave de partout. Une fois propre, je sors, me sèche et m'habille avec les vêtements que j'ai choisi. Là, ça va mieux. Je sors de la pièce et voit un mot sur mon nouveau lit.

"Quand tu auras fini, rejoins moi en bas, dans la cuisine pour manger".

Donc elle est rentrée. Je ne l'ai même pas entendu. Je prends le papier et le déchire rageusement avant de le jeter à la poubelle. Cette femme n'aura pas ma peau. Et si elle me crois docile et faible, elle se trompe amèrement.