Chapitre 22

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J'ai passé la journée dans cette salle. Elle m'a frappé, encore et encore. À chaque fois que je criais, que je pleurais, que je râlais, contre disais, insultais et débattais. En faite, quoi que je fasse elle me frappe. Parce que ça ne convient pas à Madame. Évidemment...parce que c'est moi le problème. Évidemment.

C'était horrible comme journée, j'ai vue, et j'ai bien sentit qu'elle pouvait me faire très mal si elle le voulait. Mais pour autant je ne m'inclinerais jamais pour elle. Qu'elle aille au diable. Je suis plus forte que ça. Même si actuellement, je suis dans mon lit, shootée au médicament, des bleus de partout. Peut importe le geste que je fais, ça me tord de douleur. Tout ce que je peux faire c'est dormir et oublié cette affreuse journée. Mais en entendant la porte, je comprends que cette journée est loin d'être fini.

-Ça va chérie ? Demande la connasse qui me sert de geôliere.

Je hais son ton. Il est condescendant et tellement ironique. Elle sait très bien comment je vais. Elle m'a frappé pendant des heures, humilié et insulté. Je ne la regarde même pas, je suis dos à elle allongé dans mon lit. Elle rigole et s'avance dans la chambre avant de poser quelques chose sur la table.

-Mange. Ça va te faire du bien.

Je reste immobile, qu'elle aille se faire foutre. Je ne mangerais pas. Pas tant qu'elle est toujours là. En voyant que je ne fais rien, que je ne bouge pas, Calliopé a du se dire que ça ne valait pas plus la peine d'insister puisque je l'entends partir de la chambre. La porte ne claque pas, elle l'a laissé ouverte. Super. Je ne me redresse pas, je n'y arrive tout simplement pas. J'ai mal de partout. Elle ne m'a vraiment pas loupé. Je suis épuisée, je sens mes paupières devenir aussi lourde que mon corps. Et je ne sais comment mais je m'endors.

Les prochains jours se passait comme ça. Entre les coups le soir et l'angoisse le jour...la vie ici devenait compliqué. Ah oui et j'ai commencé à écrire dans le carnet rouge. Calliopé m'a expliqué que c'était pour moi, pour ne pas perdre la tête apparemment. Enfin bon.

Elle essaye toujours de coucher avec moi. Mais en ce moment elle s'est calmée. Je pense qu'elle a compris que jamais je ne le ferais. Ça me rassure. J'essaye toujours de trouver un moyen de sortir. Mais je ne trouve rien. Pas de clé, pas de code d'alarme, pas de porte de sortie. Rien. Je me sens très conne. J'ai l'impression que la solution est sous mes yeux mais je ne la trouve pas. Enfin bon...

Je ne sais plus combien de temps je suis là. J'ai compté, ça fait 14 fois que je dors. Je ne sais pas quel jour nous sommes, j'aurais peut-être dû compter à mon arrivée. Je me demande ce que font mes parents. S'ils me cherche, avec qui? La police peut-être ? Les voisins? Et Alexia? Qu'est-ce qu'elle fait Alex? Mon petit frère me manque aussi, beaucoup. Ça me manque de rigoler avec lui, de dormir avec lui quand il fait un cauchemar, de lui apprendre une énième fois à mettre du dentifrice uniquement sur la brosse à dent et pas sur le lavabo. Ma meilleure amie me manques. Ça me manque de rigoler avec elle à en pleurer. De faire des pendues en cours de maths, de manger ensemble. Tout me manques, mes parents aussi. Beaucoup. De m'entraîner avec mon père, faire des concours de pompes où il gagne tout le temps, de parler avec lui, ses bras autour de moi pour me rassurer. Et ma mère...ma mère me manque tellement. Ses paroles rassurantes, les balades en moto, les sorties entre filles, ses conseilles pour bien faire mal à un homme. Les moment câlins avant de dormir. Tout...tout me manques.

Mais voilà, aujourd'hui je suis là, sur la chaise que Prévost a ramené pour que je puisse écrire sur la table de chevet. Et j'écris, encore et encore. Tout et n'importe quoi, surtout des insultes en faite. Il y a au moins 6 pages complète d'insulte. Elle m'a demandé d'extérioriser, alors je ne vais pas m'en priver.

Je ferme le carnet et me relever en grimaçant légèrement. J'ai perdu tellement de poids et elle frappe tellement fort que j'ai l'impression que mes os sont cassés. Je regarde par la fenêtre, au vue du soleil, il doit bientôt être 18 heure. Je suis sensée avoir fait à manger, laver la maison, mais elle peut bien aller se faire foutre pour ça. Je vais jusqu'à la salle de bain en boitant pour aller me laver. Je me regarde dans le miroir. Mon dieu...j'ai les joues tellement creuse, des cernes immenses, les yeux rouges. Je soulève mon t-shirt et vois mes côtes bleu, des traces de fouets et martinets sur mon ventre. Cette trace de main qui persiste dans mon cou. J'ai un cocards aussi. Si avant je faisais peine à voir... maintenant je pense que je fais juste pitié. Je ne ressemble plus à rien.

Bon. À la douche.

Je me lave et m'habille ensuite. Oui je suis sensée me laver après manger. Mais je m'en cogne. De toute les règles qu'elle m'a imposé, je n'obéis à aucun d'entre elle. D'où sa mauvaise humeur sûrement. Enfin...je sors de ma chambre er vais pour descendre et reprendre mes recherches. Peut-être que je trouverais enfin quelques choses pour m'aider. Elle doit arriver dans 1 heure. Ça me laisse du temps.

Alors je ne perds pas une seule seconde et commence à fouiller chaque recoin. Le canapé, la télé, la cheminée, les tiroirs toujours fermé. Je perds du temps et je m'énerve. Ça ne sert à rien! Je vais dans la cuisine et continue malgré tout. Il faut que je trouve quelque chose. Il y a forcément quelque chose! Je fouille encore et encore. Rien. Je regarde les tiroirs habituellement fermés. Ça ne sert à rien, pourquoi ils serraient soudainement ouvert ?

On ne sait jamais. Me dit ma petite voix intérieure.

Je les regarde un moment...et finalement j'en tire un.

Fermé.

Je tire le deuxième.

Fermé.

Je tire le troisième.

Fermé.

Ça ne sert à rien. Ils sont tous fermés. Il en reste un à vérifier. Je le regarde, je regarde les autres. Un soupir s'échappe de ma bouche et finalement, je le tire.

Ouvert.

Merde...il est ouvert. Je regarde à l'intérieur et je vois les couverts. Des fourchettes en argent, des grosse cuillères, des cuillères à café et là....des couteaux.

Jackpot!

Je regarde attentivement, ils sont assez pointue et d'autre assez fin...il y a moyen de faire quelque chose. Là...je sens l'espoir revenir au galop. Yes! Enfin ! Mais alors que j'allais en prendre un... j'entends une voiture se garer dans le gravier. Mon coeur s'accélère, je regarde l'horloge.

18h30

Impossible ! Elle est revenue en avance cette conne! Je referme brusquement le tiroir et cours à l'étage m'enfermer dans ma chambre. J'entends la porte d'entrée claquée et je me met vite sur ma chaise en ouvrant mon carnet, l'air de rien. Mon coeur bat à 100 milles. Rapelle toi...rapelle toi... deuxième tiroir en partant du bas du sixième placard à gauche. Il fallait que je le note d'une manière où d'une autre. Je prends rapidement le crayon à papier, commence à écrire un chiffre mais là... j'entends la porte s'ouvrir.

Toujours Elle. Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant