Chapitre 32

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Je suis tellement heureuse et soulagée que je ne sais même pas si je dois la croire ou non. Je ne bronche pas, au cas où ça soit un piège.

Je sens ses doigts sous mon menton et elle me redresse la tête pour que je la regarde. Ses yeux expriment clairement le défi, mais aussi une once de fierté. Donc ça lui plaît vraiment ? Je vois ses pupilles dilatée et son regard sombre. Je connais ça. Je l'ai déjà vue comme ça. Et je n'aime pas du tout ce que ça veut dire.

Elle m'a expliqué tellement de chose sur le corps humain, sur chacune des réactions, des conséquences, des effets. Là.. je peux aisément dire qu'elle est excitée de ma...

Ça m'arrache la gueule de le dire...

De ma docilité et ma soumission, mais elle me défi, elle ne me fait pas entièrement confiance. Et elle a raison, dès que je sors, je lui plante un couteau dans le dos. Littéralement.

Je sens son pouce caresser mes lèvres. Ça devient très dure...trop dure de ne pas la mordre jusqu'aux sang et lui arracher chaque doigts de ses mains. Je plante mon regard dans le sien, sans broncher. Son pouce appuie entre mes lèvres, force un accès à ma bouche.

Règle numéro 6:
Quand je t'ordonne de faire quelque chose ou que je t'incite à le faire, tu dois obéir sans négocier ou/et sans protester.

Cette règle envahit mon esprit. Putain... bizarrement il n'y a aucune régle comme: Tu as le droit de me broyer les os quand bon te semblera.

Connasse.

Alors, à contre coeur, j'ouvre la bouche et je sens son pouce passer entre mes lèvres. La pulpe de son doigt touche ma langue ce qui me donne envie de vomir, mais le pire c'est clairement son regard. Il est sombre, remplie d'envie et de désir, un sourire carnassier sur son visage.

Elle retire son pouce et le r'enfonce dans ma bouche. Putain...je comprends aisément, malgré moi, ce qu'elle attend de moi. Elle me repugne. Je ne bouge pas ceci dit. J'ai tellement honte...elle le voit et son regard se fait plus sévère. Non ...non il ne faut pas que je gache ma chance.

Je m'exécute et suce son pouce comme elle me l'a appris. Comme elle aime...comme elle veut. Mais je n'arrive pas à garder mon regard dans le sien. Alors je ferme les yeux, imaginant une sucette à la fraise...comme celle que maman me ramenait quand elle revenait de ses entraînements au circuit de Moto.

Les larmes montent à ses souvenirs. Ma mère...ma maman....elle me manque tellement, j'aimerais tellement la voir pour me cajoler contre elle. J'aimerais tellement la serrer dans mes bras et lui dire à quel point je suis désolée.

-C'est bien Cora...continue.

Je l'a hais.

Elle vient de briser cette bulle de confort que je me forgeais pour m'éloigner ce ses abomination. Sa voix est suave, je vois qu'elle aime beaucoup trop ce que je fais à son pouce.

Mais ce n'est même pas ça qui me ramène à la réalité. C'est surtout cette main, que je sens sur mon corps. Ça devient impossible de rester immobile. J'ai envie de reculer, mais si je le fait...tout mes efforts seront vains. Mais je ne peux pas m'empêcher de me tendre. Ma bouche se referme petit à petit et je sens sa peau sous mes dents.

Soudain plus rien. Calliopée a arrêté de me caresser, elle a stoppé tout ses mouvements, même celui de son pouce. J'ouvre les yeux pour savoir ce qu'il en est.

J'espère qu'elle ne reviendra pas sur sa parole de me faire sortir d'ici.

Je la vois sourire, plus tendrement et plus... malicieusement à la fois. Qu'est-ce qu'elle me veut? Qu'est-ce qu'elle pense? Pourquoi elle arrive a entrer dans ma tête mais pas moi!?

-Ça viendra... j'arriverais à t'avoir entièrement. Souffle-t-elle.

Elle retire son pouce et sa main de mon corps et ma bouche. Qu'est-ce que ça veut dire? Non....non je n'ai pas tout gâché, c'est impossible!

-Lève toi et suis moi. Ordonne la brune en se redressant.

Je retiens un soupire de soulagement et me lève comme elle me l'a ordonné. Je la suis du regard, la vois reprendre son sac et commencer à partir de la salle de jeu.

Donc...je vais vraiment sortie d'ici? Je m'approche de la porte et m'arrête avant la transition de la piece 6 au couloir. C'est étrange...ça me paraît irréel. Pourtant j'ai essayé de passer ce cap une bonne dizaine de fois au moins. Mais là...ça me semblait impossible....

-Cora, viens.

À son ordre, je me reconnecte. Je regarde la pleinte argenté au sol puis ma geôliere. Pourquoi j'ai peur à ce point? Je suis figée. Pourquoi j'ai l'impression que c'est un piège ? Pourquoi j'ai l'impression que si je passe un pied...ça sera encore pire. Bordel et qu'est-ce qu'il se passe avec mes parents?! Pourquoi je suis encore ici? Ils me cherchent au moins?!

Peut-être que Calliopée a raison... peut-être qu'ils ne me cherchent pas, peut-être qu'ils sont heureux sans moi, avec seulement Ulysse. Et Alexia a dû se faire des amis. Peut-être qu'ils ne m'aimaient pas vraiment...je leurs causait que des problème en même temps....

-Chut...calme toi... respire.

Sans m'en rendre compte, ma respiration c'est accélérée, mon coeur s'était emballé, des larmes roulaient sur mes joues. Je sentais des caresses sur mon bras. Son pouce faisant des allées retour sur l'intérieur de mon avant bras. Ça me calme... beaucoup trop. Je me sens faible, je me sens partir.

Mais la main dans le creux de mes reins me ramène à la réalité.

-Je vais t'aider. Viens. Mumure la brune.

J'ai honte... tellement honte. Prévost me tient fermement et me guide hors de cette salle de malheurs et m'emmène jusqu'à ma chambre. Ça fait bizarre. J'ai l'impression de ne plus rien reconnaître. Mais une fois dans cette pièce, je m'oriente mieux. Elle me fait avancer jusqu'à mon lit et en m'asseyant je souffle de soulagement. Ma tête cesse de tourner et je respire tranquillement.

Dans mon champ de vision, je vois la brune s'accroupir et me sourire tendrement.

-Je vais te laisser te reposer, mais à ton réveil...on aura une grande discussion. Je ne supporterais pas un comportement comme celui que tu as eut il y a 3 semaines.

Donc ça fait trois semaines que je suis là...dans la salle de jeux.

-Donc dors tranquillement et on en reparlera. Murmure-t-elle en se relevant.

Tranquillement...je vais lui en mettre du tranquillement. Elle dépose un baiser sur mon front et part de ma chambre, me laissant seule...nue...et terrifiée. Je regarde la porte, avec insistance. J'y suis arrivée. Je suis sortie... maintenant il faut que je me reconcentre sur l'objectif de base.

Sortir de cet enfer.

Toujours Elle. Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant