22. I won't let you down.

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𝐅𝐑𝐄𝐘𝐉𝐀 𝐌𝐀𝐑𝐘𝐁𝐄𝐓𝐇 𝐁𝐋𝐀𝐂𝐊


Assise sur le rebord de ma fenêtre, je laissai les rares éclats du soleil de de la fin de l'automne me réchauffer les oreilles. Un livre entre les jambes, j'avais passé mon après-midi à échapper le quotidien du Manoir des Malfoy, plongée dans mon livre. Mais je préférais fuir mille Lucius, qu'un Mattheo qui n'avait laissé qu'une lettre avant son départ. Ces mots, la lettre qui m'était destinée ne m'avaient quittés de toutes les vacances, revenant à mon esprit tel un fantôme avide de ma douleur. Cette nuit-là, il avait bien compris qu'il en avait trop dis, mais je comptais bien, une fois rentrés au château, lui faire arracher la vérité de la bouche.

- Freyja ! Freyja ! s'exclama une voix aiguë en poussant la porte de ma chambre.

La tête effarée d'Hel entra en trombe dans la pièce, vite suivie de Draco, affichant un sourire sadique sur ses lèvres.

- Il me menace de me stupéfier si je ne débarrasse pas la table ! geignit-elle. Mais ça fait deux jours que je le fais déjà ! 

Autant exaspérée qu'amusée, j'adressai un regard du genre : "sérieux ?" au blondinet, hilare et caressai les cheveux lisses ébènes de ma petite sœur.

- Ne t'inquiète pas Hel, Draco va vite descendre ses fesses au rez-de-chaussée et débarrasser la table ainsi que ranger ta chambre. 

- Sinon quoi ? tenta-t-il en pouffant.

- Sinon il va finir comme Theodore la dernière fois qu'il a proliféré des conneries.

Draco écarquilla les yeux, puis m'assassina du regard.

- T'oserais pas !

- Tu veux parier des Gallions ?

Il ouvrit la bouche, s'apprêtant à répliquer, mais face à mon petit sourire confiant, se résigna et traîna des pieds en ruminant dans sa barbe, claquant la porte derrière lui.

- Qu'est-ce qui est arrivé à Theo ? me demanda Hel en s'asseyant sur mon lit.

- Tu ne veux pas savoir, mon ange.

Un petit sourire illumina le visage de ma petite sœur.

- J'aime bien quand tu m'appelles mon ange.

Je lui souris en retour et la laisse s'installer sur mes genoux. L'incident d'il y a quelques semaines m'avait fais réalisé à quel point j'aimais mon frère et ma sœur, et le temps filait bien trop vite. Alors certes ma relation avec Hel n'était pas parfaite, mais je faisais des progrès.

- Tu penses que maman est aussi un ange, tout là-haut ? lança-t-elle soudainement, le visage tourné vers le ciel.

Mes yeux s'écarquillèrent à en sortirent de leur orbites en entendant sa question. Ses beaux yeux bleus observaient paisiblement les oiseaux voler sous le ciel bleu, je passai ma main dans ses cheveux.

- Bien sûr, elle nous regarde avec fierté. Tu sais pourquoi ?

Hel secoua la tête négativement pour toute réponse.

- Parce que je suis fière de toi.

Cette fois-ci, son regard innocent plongea dans le mien, malgré la douceur de porcelaine qu'il reflétait, ses yeux vissés dans les miens me faisait l'effet d'une claque en plein visage. Par Merlin, elle ressemblait tant à maman...

- Moi aussi, je suis fière de toi Freyja.

Elle me sourit, et je me forçai à lui sourire à mon tour sans éclater en sanglots. Si elle savait la vie de mensonges qu'elle traversait... si elle savait comment maman était morte... si elle savait le noir qui ravageait mon cœur... Elle ne serait pas fière de moi, personne n'était fier de moi, et c'était très bien comme ça... du moins je le croyais.


[...]


- La réunion de mangemorts est demain soir, m'informa Az en me rejoignant dans le jardin du manoir.

Assise dans l'herbe verte, j'observais Hel jouer au chat avec Draco quand mon frère vint d'assoir près de moi. Ses boucles brunes voletaient sous la légère brise de l'hiver, il frissonnait dans son vieux tee-shirt à manches courtes trop grand pour lui, ses yeux se perdant dans la forêt qui entourait la demeure.

- Et donc ? 

- Et donc Lucius vient de me dire quelque chose.

Je vis sa pomme d'Adam rouler dans sa gorge lorsqu'il déglutit, je frissonnai à mon tour, mais pas à cause du froid, mais car Azrael ne m'adressait pas un regard, ce qu'il avait l'habitude de faire quand il m'informait de quelque chose de grave. Il avait le même comportement que quand il m'avait annoncé de la mort de maman.

- Dis-moi, Azrael, ordonnai-je.

- Voldemort exige notre présence.

Manquant de m'étouffer, j'écarquillai grand les yeux, sidérée. L'homme qui nous avait enlevé notre mère, nous demandait de venir à sa réunion.

- C'est une blague ? pestai-je. Dites moi que c'est une blague.

- Je comptes y aller.

La première information m'avait fais un choc, mais là, j'avais l'impression de nager en plein délire, pourtant j'avais arrêté de fumer des joints depuis longtemps. 

- Et je comptes lui rendre la pareille, lâcha-t-il d'un ton sec.

- Quoi ? ne pus-je m'empêcher de tonner. Azrael, tu n'es pas sérieux.

- Il va payer pour avoir foutu en l'air notre famille.

- Non, Azrael. Tu es au courant que... ma voix s'étranglait à chaque syllabes, tu as des chances d'y rester ?

Mon grand frère tourna la tête vers moi, et ce que je vis fut comme un coup de poing dans le ventre : son regard était froid, dénué de doutes. Il avait pris sa décision depuis longtemps, elle était ancrée dans son esprit, et je n'étais pas sûre de pouvoir le faire revenir à la raison.

- Je sais, me réponds-t-il d'un ton sec.

Mes yeux, vissés dans les siens, commencent à me piquer.

- Non Azrael, tu n'as pas le droit de nous laisser tomber.

- Je ne vous laisse pas tomber, je venge notre famille Freyja. C'est différent.

- Absolument pas ! m'époumonnai-je. On a déjà perdu nos parents, je refuse de perdre celui sur lequel je me repose ! Pas toi Azrael, s'il te plaît.

Une larme chaude coula sur ma joue, mais mon frère reste indifférent.

- S'il te plaît... Pense à moi, pense à Hel.

- Vous vous en remettrez.

- Justement, on ne se relèvera pas. Sans toi, je sais que ma vie se terminera.

Soudain, une étincelle naquit au coin de l'œil d'Azrael, étincelle qui se transforma en larme pour qui rouler le long de son visage pour tomber sur nos mains entrelacés. Nous y étions, le masque froid et dur de mon grand frère venait de se briser.

- S'il te plaît, Azrael, soufflai-je.

- Frey ! Az ! se rapprocha une voix enjouée. Draco a perdu !

A mesure qu'Hel, je ne quitta pas le regard perdu d'Azrael, et lui non plus. Mais lorsque notre petite sœur nous demanda si tout allait bien, mon cœur se soulagea lorsque qu'Az se tourna vers elle avec un sourire en lui disant :

- Oui, Hel. Je ne te lâcherais pas.

Azrael et moi n'irons pas à cette réunion.


REIGN OF LIES || Freyja Black x Mattheo RiddleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant