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- Adèle: j'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne sait pas retrouvée rien que toutes les deux, sans qu'il y ai un des garçons dans nos pieds.
- Louise: tu m'étonnes. À toujours courir de gauche à droite, on ne prend même plus quelques minutes pour nous j'affirmais ses propos, tout en enlevant le manteau et le bonnet que je portais à l'extérieur. D'ailleurs, ça devrait être notre nouvelle résolution deux milles vingt-quatre. S'organiser une sortie ensemble au moins une fois par semaine afin d'entretenir au mieux cette si belle amitié.
- Adèle: je suis complètement d'accord avec ça. Nos petits moments entre filles me manquent tellement. La dernière fois qu'on s'est retrouvées en dehors d'un cadre professionnel doit au moins dater du lycée, avant que Claire parte.
Nos postérieurs avaient à peine eu le temps de se poser sur les banquettes du café qu'une serveuse vient de suite nous apporter la carte du menu afin de noter nos commandes respectives. Sans grande surprise, j'avais jetée mon dévolu sur un chocolat chaud bouillant accompagné d'un de leurs délicieux muffins aux pépites de chocolats. Beaucoup plus indécise et soft que moi, la jolie brune aux cheveux bouclés opta après plusieurs secondes d'hésitation pour un café gourmand, ainsi que son flan pâtissier.
Nous recevons assez rapidement nos goûters à table, remercions au passage l'étudiante de ces efficaces services, jusqu'à enfin poursuivre cette conversation.
- Louise: je m'en souviens... on venaient toujours manger des banana-spits ici le vendredi après-midi, après nos cours.
- Adèle: c'était tellement bien, à l'époque ! Je ne sais pas pourquoi on a cessé de faire ça, mais il faut y remédier et perpétuer cette tradition.
Du plus loin que je parvenais à me souvenir, Adèle et moi nous étions rencontrés dés notre rentrée en classe de sixième au collège Montaigne. Notre professeure principale, Madame Dubois, avait placé les élèves par ordre alphabétique, et c'est ainsi qu'à notre toute première heure de cours, la brune et moi nous étions retrouvées assises l'une à côté de l'autre pour le restant de l'année scolaire. Le courant était si bien passé entre nous que nous avons déjeuné ensemble ce jour-là, jusqu'à échanger nos pseudo Skype à défaut de ne pas encore posséder de téléphones portables. De la sorte, nous sommes très rapidement devenues meilleures amies, au point de s'inscrire par la suite dans le même établissement secondaire afin de ne pas être séparée. Et c'est enfin au sein du lycée Général et Technologique Emmanuel Mounier que notre duo légendaire c'est assez facilement transformé en trio dés notre rencontre avec cette boule d'énergie qu'est Claire. Le petit rayon de soleil de notre groupe, Adèle et moi avons toujours fait en sorte de ne faire aucunes différences les unes avec les autres, en nous rangeant sur un même pied d'égalité. Ça nous tenaient réellement à cœur que la petite rousse se sente à sa place avec nous, et non de trop.
