Le rêve

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Athéna

- Tout le monde est couché. 

Je vins m'asseoir sur le bord du canapé à côté de Bellamy qui m'attendait. Je dégageai les épaisses mèches de cheveux qui encombraient mon visage et me tournai vers mon ami. Il me regarda passer mes boucles brunes sur mon épaule gauche, exposant ma nuque blanche de l'autre côté. 

- Maïsie s'est endormie entre Torielle et Stéphane. Ils sont adorables tous les trois, soufflai-je en souriant. 

Judith et Steve dormaient depuis quelques jours dans la deuxième chambre et je partageai le canapé avec Bellamy. C'était très étroit, nous étions obligés de dormir l'un contre l'autre et il avait souvent proposé de dormir sur le fauteuil. J'avais refusé. Premièrement parce que je supportais difficilement la vue de ce fauteuil incliné en particulier, et deuxièmement parce que nous dormions très bien tous les deux sur ce canapé. Un jour je jetterai cette chaise dans la mer, par dessus la falaise. Parfois, la nuit, quand j'étais réveillée, son ombre dans le salon me provoquait des frissons. 

- Tu veux te coucher ? me proposa-t-il.

Je tombai de fatigue. Je me levai pour m'étirer et me tournai vers lui, dans l'obscurité ambiante. La nuit était sombre, son visage était faiblement éclairé par la pâle lueur de la lune qui arrivait difficilement à se frayer un chemin parmi les nuages. La peau lisse de son visage brillait et ses lèvres m'appelaient si fort depuis que les miennes avaient eu le loisir de les gouter, que je ne savais pas encore combien de temps j'allais résister.

- Mes vêtements sont sales, j'aimerais bien prendre une douche et les mettre à laver pour cette nuit. 

Je laissais ma demande en suspens, pensant qu'il comprendrait. 

- Ca ne te dérange pas si je dors en sous vêtements ? achevai-je brutalement.

Il secoua la tête, sourire timide aux lèvres. 

Une fois douchée, mes vêtements trempés dans de l'eau savonneuse et étendus sur le minuscule radiateur de la salle de bain, je retournai dans le salon, à petits pas timides. Dans ma culotte et mon soutien gorge blancs, je me postai face à Bellamy qui n'avait pas changé de position. 

Alors que je me penchai pour m'allonger au fond du canapé, je sentis des mains froides m'attraper par la taille. Leur contact me brûla la peau. Bellamy me tenait, assise en biais sur ses jambes de sorte à ce que je sois de profil par rapport à lui. Je fis pivoter mon dos et mon cou pour me retrouver approximativement face à lui. De ses bras, il entoura ma taille et me serra contre lui avec plus de force, son visage au niveau de mon cou, ses lèvres presque posées contre ma clavicule. Un frisson remonta le long de mon corps, mais ce n'était pas à cause du froid. Je ne savais pas quoi faire de mes mains, alors sans réfléchir je les posais sur ses épaules. 

J'ouvris la bouche, sans vraiment savoir ce que je voulais dire et il en profita pour faire remonter ses mains jusqu'à mon visage et m'attirer contre lui pour m'embrasser. Mes jambes pendant dans le vide se mirent à trembler et mon corps entier se crispa alors que Bellamy prolongeait le baiser en m'attirant toujours plus contre lui. Lorsque je me décollai de lui, j'avais gardé les paupières fermées tellement de temps que je dus cligner des yeux pour faire disparaitre les tâches qui s'y étaient installées. Je me rendis compte également que je ne respirai plus. Je me mis alors à inspirer bruyamment, sentant également le souffle de Bellamy contre ma peau. 

Je ne savais plus parler, rien ne semblait vouloir sortir de ma bouche. Alors je fis glisser mes mains qui étaient sur ses épaules jusqu'à son cou pour parcourir sa peau nue avec le bout de mes doigts. Il avait replacé ses mains dans mon dos et les faisait monter et descendre sur ma peau couverte de chair de poule. Je n'arrivais pas à calmer ma respiration, alors honteuse, je détournai les yeux. Mon inattention me coûta cher car Bellamy me fit basculer sur le canapé, la tête sur l'appuie coude, tandis qu'il se positionnait au dessus de mon corps complètement allongé. Il se pencha de nouveau pour m'embrasser et je passai des mains fébriles derrière sa nuque pour jouer avec les petites mèches qui retombaient dans son cou. 

L'anti-hôte [Partie 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant