Torielle et Bellamy auraient bien aimé longer les murs pour atteindre le centre de recensement avec plus de discrétion, mais malheureusement la rue qui y menait était un grand boulevard on ne peut plus dégagé. Seuls les lampadaires leurs faisaient ombre, mais par chance, l'avenue était complètement déserte. Bellamy espérait seulement que les algoréens soumis à leur transe n'étaient pas partis du côté de Maisie et Stéphane.
On se serait cru dans un mauvais film algoréen sur la fin du monde. Un silence de mort, le goudron qui s'étendait à perte de vue sans aucun obstacle, sans aucun signe de vie. Bellamy n'avait jamais rien connu d'aussi angoissant. Même les meilleurs films dramatiques sur la Grand Tremblement ne lui faisaient pas le même effet qu'en cet instant. Et Athéna...qu'était-elle devenue ? A qui appartenait ce sang sur le sol ?
"Elle est en danger", annonça Cyan dans son esprit.
"Athéna ?" s'inquiéta Bellamy.
"Non, Ambre".
Bellamy fronça les sourcils.
"Donc Tina aussi." affirma-t-il.
"Non, c'est elle le danger".
- Que...commença le jeune homme à voix haute.
- Je te remercie Bellamy, le coupa alors instantanément Torielle qui marchait d'un pas furtif à côté de lui.
Fidèle à elle même, toujours sur ses gardes au moindre coup de vent, elle avançait avec la délicatesse d'un chat. Bellamy la regarda un moment, tandis qu'elle n'osa même pas tourner la tête vers lui, les joues rouges de honte. Bellamy leva les yeux au ciel. Fidèle à elle même...
- Pourquoi ?
- Pour t'être occupé de Maisie, merci beaucoup.
Bellamy sourit à moitié. Si l'heure était aux confessions, et elle devait bien arriver un jour ou l'autre, il fallait dire que le temps pressait, il avait lui aussi beaucoup de questions à poser.
- Pourquoi ne l'as tu pas gardée ?
Le silence qui s'abattit alors n'était pas aussi pesant qu'il aurait du l'être.
Cette fois ci, Torielle enfonça ses mains dans ses poches, toujours à l'affut, mais elle risqua un regard sur le côté pour dévisager Bellamy avec honte. Les lèvres pincées, les épaules affaissée, et un air de chien battu sur le visage, elle marmonna :
- Je...
Se rendant soudain compte de sa soudaine vulnérabilité, elle se redressa et gonfla ses poumons, essayant de chasser toutes les émotions qui lui coloraient le visage. Le regard porté au loin de nouveau elle expira :
- Je ne voulais pas qu'elle sente qu'elle n'avait jamais été désirée. Aucun enfant ne devrait avoir à subir cela.
Elle croisa les bras et Bellamy remarqua l'agitation discrète de ses mains.
- Bon...poursuivit-elle avec moins d'assurance. Je sais que je donne l'impression de me trouver des excuses mais... Il est vrai que je ne voulais pas m'encombrer d'un enfant si jeune, que je voulais vivre pleinement ma vie sans avoir à me préoccuper d'une autre. Mais je ne voulais pas l'abandonner.
Bellamy écoutait en silence. Elle avait raison, jamais elle n'aurait pu s'occuper aussi convenablement de Maïsie, que ses parents adoptifs l'avaient fait. Torielle était trop brisée à cette époque, du moins plus que maintenant, pour avoir la responsabilité d'un enfant si jeune. Bellamy soupira.
- Tu as été une très bonne mère, ces dernières semaines.
Torielle baissa les yeux, et Bellamy lui asséna un coup de coude.
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L'anti-hôte [Partie 3]
Science FictionEn avant pour le grand final ! ~ La rafle est lancée, Domoto est toujours en vie et risque de mener à bien son attaque. Maintenant que la troupe est au complet, qu'Athéna et Torielle sont presque sur pied, il est temps de riposter. Lara et Cyan se...