Chapitre 10

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Toc toc toc !

On tambourine à ma porte. 

Je lève mon stylo et m'interromps dans l'écriture de l'article sur lequel je travaille. Je jette un coup d'œil au cadran de l'horloge. 

Déjà 23 h ?! Putain je n'ai pas vu le temps passer.

TOC TOC TOC !

Ça tambourine encore plus fort. 

Sourcils froncés, je me lève de mon bureau en me demandant qui peut bien me rendre visite à cette heure-là. J'ouvre innocemment la porte lorsqu'un homme me saisit violemment et me plaque contre le mur de mon appartement en enfonçant son avant-bras dans ma gorge, à la limite de m'étouffer. 

J'ouvre les yeux et c'est lui.

- Vous avez parlé à quelqu'un ? me lance Caleb d'un ton menaçant, comme s'il voulait m'extirper des aveux.

- De quoi parlez-vous ? répondis-je en arrivant à peine à articuler.

- Arrêtez de jouer à l'idiote Iris, je sais que vous ne l'êtes pas.

Il me plaque encore plus fort contre le mur, son bras coupant presque ma respiration.

- Répondez ! me lance-t-il agressivement. Pour les deux hommes qui ont saccagé mon appartement, vous avez parlé ?

- Non... Je... Je jure que... je n'ai rien dit.

L'oxygène me manque. Je vais tomber dans les pommes. Il me dévisage le regard suspicieux et finit par relâcher sa prise. Je respire enfin et me laisse glisser le long du mur, la main sur la gorge.

- Pour qui vous vous prenez ? m'exclamé-je, outrée.

- Chez moi, c'est comme ça qu'on interroge les suspects, rétorque-t-il nonchalamment.

- Vous venez d'où, de chez les fous ?!

- J'ai frappé avant d'entrer, c'est déjà pas mal. Estimez-vous heureuse d'avoir encore une porte.

- Quelle amabilité, lancé-je avec sarcasme. Il va falloir revoir vos méthodes de brute, Caleb !

- Et pourquoi ça ?

- Peut-être parce qu'étrangler ses voisins c'est interdit par la loi !

Mais il ne m'écoute plus, trop occupé à inspecter mon appartement comme un fauve, ouvrant toutes les portes et regardant l'œil inquiet chaque recoin. Je ne tolère pas son comportement ni ses méthodes hallucinantes. 

Je m'apprête à lui hurler d'aller se faire foutre lorsqu'il désigne la fenêtre du doigt d'un air agacé :

- C'est vous qui avez ouvert cette fenêtre ?

Je chancelle en réalisant que je n'en sais rien.

- Euh... oui, enfin... non. Je... Je ne sais pas, je n'avais pas remarqué, dis-je déboussolée.

Il souffle d'exaspération et revient vers moi en plantant son dangereux regard dans le mien :

- Quelqu'un vous a vu sortir de mon appartement ce soir-là ?

La panique commence à me gagner. Putain dans quelle histoire tordue je me suis encore fourrée ?

- Non... Enfin je ne crois pas, je n'ai vu personne, dis-je en remettant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

Il me dévisage et, après un instant, hausse le ton sur moi, une pointe de colère dans la voix :

- Et vous, vous ouvrez à n'importe qui, sans même regarder ?

Monomanie - Tome I - Rouge passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant