Chapitre 25

653 31 212
                                    

Je descends les marches vêtue d'une robe taillée dans un délicat tissu de satin gris. 

Les bretelles, faites d'une fine chaîne brillante, scintillent sous les feux des spots lumineux. Le col carré mais flottant de la robe sublime ma poitrine et à l'arrière, un dos nu qui retombe en cascade laisse apparaître ma peau bronzée par cet après-midi au soleil. Sur mes bras, flotte un boa gris clair en plumes duveteuses. Pour la coiffure, j'ai opté pour un chignon laqué, les cheveux soigneusement plaqués en arrière. Enfin, un masque en dentelle et en strass sublime mon regard et cache, par la même occasion, mon identité.

Aux pieds du grand escalier vitré, Caleb, vêtu d'un smoking, semble subjugué. Il me dévisage intensément, comme si chacun de mes pas était pour lui une caresse enivrante. Puis il revient à la réalité et passe une main sur ses yeux, exaspéré. 

Lorsque j'arrive à son niveau, il me foudroie du regard dans un soupir.

- Putain, pourquoi faut-il que tu sois comme ça, crache-t-il.

- Comment ?

Ses traits se crispent férocement.

- Aussi... sublime. C'est le ciel qui me punit.

Je n'en crois pas mes oreilles, mon cœur palpite. Est-ce que je rêve ou il vient de baisser sa garde pour... me faire un compliment ?

- Bref, allons-y, les autres nous attendent, reprend-il.

J'attrape son bras pour le stopper. C'est le moment, l'opportunité que j'attendais pour me faire pardonner. Je dois la saisir rapidement, même si je crève de peur qu'il me rejette, encore une fois.

- Caleb, lui dis-je d'une voix tremblante.

Il tourne ses yeux bleu lagon vers moi.

- Oui ?

- Je... Je voulais te présenter mes excuses pour hier. Je suis sincèrement désolée. Pardonne-moi, s'il te plaît.

Je sens que mes paroles trouvent écho en lui. Il faut dire que les excuses sont si rares entre nous. Ses traits se détendent légèrement, comme si mon charme opérait sur son cœur de pierre. Il extirpe un masque noir de la poche de son costume et le pose sur ses yeux.

- N'en parlons plus. Allez viens.

Bon, ce n'est pas une effusion de sentiments, mais c'est déjà mieux que rien. Venant de l'handicapé émotionnel qu'il est, c'est même très encourageant. La soirée s'annonce moins horrible qu'au départ.

À l'extérieur, Dahlia nous attend au volant d'une Lamborghini décapotable, une cigarette à la bouche, la lune et le ciel obscur en toile de fond. Elle est habillée tout en rouge et porte un masque en dentelle de la même couleur. C'est alors qu'Ambroise déboule depuis la maison et nous emboîte le pas en courant vers la voiture.

- Désolé pour le retard, glisse-t-il en nous dépassant à toute vitesse pour s'accaparer la meilleure place.

Lui a opté pour un costume vert émeraude et un masque argenté. En parfait accord avec ses yeux farceurs.

- Premier arrivé, premier servi ! lance-t-il en s'enfonçant dans le siège passager avant. Allez, à l'arrière les tourtereaux !

Installée au volant, Dahlia se retourne et me toise de haut en bas.

- Elle est encore là celle-là ? lance-t-elle d'un ton arrogant.

- Toi, on ne t'a pas sonné, répliqué-je, piquée au vif.

Monomanie - Tome I - Rouge passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant