« Chères habitantes, chers habitants. Vous êtes cordialement conviés à la fête annuelle des voisins qui se tiendra dès 21 h ce soir. Bonne humeur requise ! Amicalement. Hortense. »
La lecture de l'invitation rédigée par notre gardienne me décroche un sourire. Ma première fête des voisins, déjà !
L'évènement a lieu dans l'arrière-cour de notre immeuble, qui n'est autre qu'un adorable jardin surmonté d'une verrière transparente. Très parisien, je sais. Et c'est évidemment Hortense qui est en charge d'organiser les festivités.
Des semaines qu'elle me travaille à l'usure, insistant malicieusement dès qu'elle en a l'occasion pour que je l'épaule dans cette « lourde tâche ». Je l'ai pourtant prévenue que je suis terriblement maladroite, mais ça lui importe peu.
De toute façon, Hortense m'adore quoi que je fasse car je « ressemble à ses petites filles. »
Je l'ai donc aidée tout l'après-midi comme j'ai pu. Ça a commencé par des courses, que j'ai lamentablement fait tomber dans le hall car mes sacs étaient bien trop chargés. Puis ça a continué avec la mise en place de la table de buffet, dont j'ai cassé un pied (sans faire exprès, bien entendu). Heureusement, on peut faire des miracles avec du scotch ! Et j'allais oublier ma chute du tabouret, lorsque j'installais les guirlandes lumineuses.
Une vraie calamité.
Mais le résultat n'en est pas moins splendide. La petite cour verdoyante, parsemée de guirlandes lumineuses, avec son grand buffet garni, ressemble à un décor nocturne de conte de fées. Ou, selon les points de vue, à une scène d'Alice au pays de merveilles.
Après m'être douchée, j'enfile une petite robe noire et attache mes cheveux en chignon déstructuré tout en laissant dépasser quelques mèches en bataille à l'avant. Je glisse un blazer oversize sur mes épaules et file récupérer mon gâteau au chocolat dans le four.
Je lui jette un regard en descendant les marches de l'escalier et je ne peux m'empêcher de faire la moue : il a vraiment une sale tête, avec son dessus complètement cramé. J'ai d'ailleurs failli faire brûler tout l'immeuble en le cuisant... Ça se confirme à chaque fois que je me mets aux fourneaux : je n'ai pas hérité des talents de cuisinière de ma grand-mère.
Mais qui sait, il est peut-être bon. Ne jamais se fier aux apparences, il paraît.
Lorsque j'arrive à l'extérieur, tous les habitants sont déjà là. Il y a sans surprise Hortense et son mari, mais aussi le couple de cinquantenaires qui habite juste en dessous de chez moi, l'étudiant du 4e venu avec son adorable chien, ou encore la bande d'amis qui compose la coloc du rez-de-chaussée. Sans oublier Réglisse, qui se balade sournoisement entre les convives, en quête d'un peu de nourriture à voler.
L'ambiance est conviviale et chaleureuse, à l'image de tous les habitants de cet immeuble. Ou presque, me dis-je en repensant à Caleb. D'ailleurs, il n'a pas l'air d'être de la partie et c'est une bonne nouvelle.
Je dépose mon gâteau sur la table de buffet lorsque je suis alpaguée par Yasmina, la commère de notre immeuble. Pas elle, putain. Je la vois arriver de loin, avec son brushing des années 50, son gros collier de perles et son parfum de lavande tenace, comme celui que portent les personnes âgées.
- Iris, comme je suis ravie de vous voir, s'exclame-t-elle en me pinçant la joue. Vous êtes magnifique dans cette robe dites-moi ! Comment allez-vous ?
- Très bien Yasmina, dis-je en grimaçant. Je vous remercie.
- Oh, mais vous êtes venue seule ? Toujours célibataire à ce que je vois !
VOUS LISEZ
Monomanie - Tome I - Rouge passion
RomanceSa peau. Son parfum. Son regard. Pourquoi ce voisin m'obsède-t-il ? Que cache cet homme arrogant ? Il ne laisse dans son sillage que doutes, mystères et questions sans réponses. Ses yeux bleu lagon agitent mes nuits. Sa froideur hante mes jours. J...