Alors que je me suis endormie dans les bras forts, chauds et réconfortants de Caleb, ses yeux bleus posés sur moi, sa main brossant délicatement mes cheveux, sa voix m'extirpe doucement de mon sommeil.
Ses paroles sont comme une caresse dans mes oreilles, un chuchotement dans mes pensées embrumées. J'essaye de les retenir, mais déjà elles s'envolent, comme un rêve insaisissable :
- Tu es la plus belle chose et la pire qui me soit jamais arrivée, Iris. Ma meilleure décision et ma plus grosse erreur.
Je me réveille en sursaut à 5 h du matin, avec l'impression d'avoir entendu une porte claquer. Et je découvre avec déception que la place à ma gauche est vide.
- Où est-ce qu'il a encore disparu ? soufflé-je en laissant retomber ma tête dans l'oreiller.
Après avoir doucement émergé, je me lève, enfile un kimono en satin que je trouve dans ma penderie et pars à la recherche de mon très cher fantôme. Peut-être que Caleb est matinal, après tout je n'en sais rien, je n'ai jamais dormi avec lui.
Baignée par l'ombre de la nuit, la maison sommeille encore lorsque je descends pour explorer le rez-de-chaussée. Je fouille les pièces, ouvre une multitude de portes, mais il n'y a personne, pas un chat, nulle part.
J'entends pourtant du bruit venir d'une pièce au bout du couloir : du désordre, un objet qui tombe au sol suivi de bruits de pas rapides.
Le pouls haletant, j'observe la porte entrouverte et réalise que je n'ai jamais vu d'entrée, ni même de pièce ici. On dirait qu'il s'agit d'une porte dérobée, fondue dans le mur, comme ces passages secrets qu'on trouve dans les vieux châteaux. Décidément, cette maison réserve chaque jour son lot de surprises.
Je vous entends déjà me sermonner : la dernière fois que j'ai poussé une porte de laquelle s'échappaient des bruits, je me suis attiré les foudres de Caleb... C'est bon, je sais que c'est une très mauvaise idée.
Je commence à faire demi-tour pour retourner vers ma chambre mais... mes jambes se stoppent net, presque naturellement, presque malgré moi. J'hésite un instant en prenant une grande inspiration. C'est mal, j'en ai conscience. Oui, ma curiosité va finir par me jouer des tours. Mais mon instinct me pousse à aller voir. Je veux, je dois prendre ce risque.
Je me retourne, reviens sur mes pas et pousse doucement la porte de cette grande et sombre pièce simplement éclairée par la flamme d'une bougie.
- Caleb... Tu es là ? dis-je d'une voix tremblante
Pas de réponse. Pourtant quelqu'un était là, en témoigne la bougie qui crépite, posée sur ce grand bureau central en bois, recouvert de documents éparpillés en bazar.
Je balaie la pièce des yeux et il faut dire qu'elle fout carrément la trouille avec ses airs de repère de psychopathe sans fenêtre. Je distingue en arrière-plan tout un tas de formes, comme des meubles ou des cartons, recouverts de draps blancs. Putain, j'ai l'inquiétant sentiment de ne rien avoir à faire ici. Mais foutue pour foutue...
Je saisis la bougie et m'approche lentement de l'une des formes drapées. Mon cœur bat des records de vitesse au moment où ma main se pose sur le drap, prête à le retirer. Que vais-je encore trouver ?
Je le soulève d'un coup sec, faisant voler un peu de poussière, et découvre une immense caisse, faite d'un métal épais. Je la dépoussière et distingue sur son couvercle un logo gravé : une tête de mort avec un masque à gaz. Mon sang se glace, qu'est-ce que c'est que ce délire ?
Ce coffre me fait d'abord penser à ceux qu'utilise l'armée puis... tout à coup, un flash me frappe. Putain cette caisse en métal, c'est celle que Caleb trimbalait dans l'escalier, le premier soir où je l'ai observé à travers le judas ! Je l'ai ensuite vu en transporter des dizaines de similaires dans ses va-et-vient nocturnes. Et voilà que cette caisse est là, face à moi, son mystérieux contenu à portée de main. Enfin !
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Monomanie - Tome I - Rouge passion
RomanceSa peau. Son parfum. Son regard. Pourquoi ce voisin m'obsède-t-il ? Que cache cet homme arrogant ? Il ne laisse dans son sillage que doutes, mystères et questions sans réponses. Ses yeux bleu lagon agitent mes nuits. Sa froideur hante mes jours. J...