Chapitre 13

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Dans cette sublime voiture qui prend doucement des airs de guet-apens, je tente de rester calme et me concentre sur le paysage de la capitale enneigée qui défile sous mes yeux. 

Nous empruntons les grands boulevards illuminés, longeons la Seine et son imposant musée du Louvre, passons devant le sublime dôme du Panthéon. Paris est comme une exposition à ciel ouvert, chaque détail est un émerveillement. 

Et puis, au milieu de ce décor de carte postale, il y a l'incontournable, la séduisante dame de fer, qui scintille de mille feux dans la nuit noire. Nous arrivons justement aux pieds de la Tour Eiffel lorsque le chauffeur marque un arrêt.

- Vous pouvez descendre, mademoiselle.

Je le dévisage les sourcils froncés :

- Ici ?!

- Oui, tout à fait.

Sans réellement comprendre, j'ouvre la portière et descends de la voiture. Une personne, qui me semble être une employée du monument, vient à ma rencontre.

- Bonjour mademoiselle, monsieur Alcaraz vous attend en haut, je vous laisse me suivre.

Je déglutis, ne réalisant pas vraiment ce que je viens d'entendre. Je lève les yeux vers le sommet de l'imposante Tour Eiffel.

- Là-haut ? dis-je, déconcertée.

- Oui, me répond l'employée en souriant. Je vous en prie.

Nous embarquons toutes les deux dans l'un des ascenseurs de la tour qui nous emmène à plus de 100 mètres de hauteur. À mesure que nous nous éloignons de la terre ferme, j'observe, subjuguée, la capitale illuminée se dévoiler sous mes yeux. 

Une sonnette retentit nous indiquant que nous sommes arrivées à destination. L'employée sort la première, m'invite d'un signe de la main à la suivre et... les bras m'en tombent en découvrant le lieu exceptionnel dans lequel je me trouve.

Il s'agit du restaurant de la tour Eiffel. Un endroit d'une élégance folle, baigné par une lumière tamisée, entièrement vitré, offrant une vue panoramique sur la capitale endormie. Je reste un instant sans voix à observer la salle d'une centaine de couverts, lorsque je me rends compte qu'à part moi... il n'y a personne. Aucun client. Juste des notes de jazz qui résonnent au loin.

L'employée me propose de retirer ma veste, ce que je fais volontiers compte tenu de la chaleur ambiante.

- C'est au fond, juste là-bas, m'indique-t-elle.

Le cœur serré, je me dirige lentement vers le fond du restaurant, plus intimiste, où j'aperçois Caleb de dos, les mains dans les poches. Je reconnais instinctivement sa silhouette tracée qui se tient face à la vitre et sa vue plongeante. Il porte un costume bleu nuit sur une chemise blanche. À sa gauche, une table pour deux est dressée, éclairée par une bougie.

Lorsque j'arrive à quelques mètres de lui, il m'entend et pivote pour me faire face. Son regard de braise glisse alors sur ma silhouette, dévorant sur son passage chaque courbe dévoilée par ma robe rouge et moulante. 

Il me dévisage longuement des pieds à la tête et, pour la première fois, je le sens profondément... déstabilisé :

- Iris, vous êtes...

Il marque une pause et déglutit avant de reprendre.

- Enfin, je... Je veux dire, je ne vous ai jamais vu comme ça.

Je rougis et détourne le regard, ne sachant pas vraiment comment prendre sa remarque.

- Vous aviez dit tenue correcte exigée.

Monomanie - Tome I - Rouge passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant