Riven

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Son regard se fige derrière moi, en dirais qu'elle se vide de son sang. Elle qui était détendue il y a quelques secondes à peine, maintenant se renferme portant le même regard que lors de notre première rencontre.

Je me retourne pour suivre ses yeux et comprends rapidement le changement : Donovan, ce petit con, vient d'entrer avec une fille qui semble trop bien pour lui. Ils se dirigent vers une table derrière nous, sans nous remarquer.

Il a réussi à se remettre sur pied après que je lui ai fracassé le nez ? Putain, mon coup n'était pas aussi fort que je le pensais.

Je reporte mon attention sur scarlett qui réfléchit en posant sa fourchette puis prend la petite bouteille d'eau pour boire.

- Tu veux qu'on parte ? lui demandé-je, sur un ton neutre.

Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais fermé ce foutu resto et je lui aurais flanqué un coup qu'il n'oublierait jamais. Mais devant elle, je ne peux pas. Elle semble si fragile, si délicate pour mon monde violent. Et pourtant, c'est moi qui l'ai invitée à déjeuner. Putain, j'ai besoin d'une cigarette.

- Non, ça va aller, dit-elle en finissant de boire.

Le jour où j'ai vue ce connard essayer de l'approcher, j'ai failli péter les plombs. Ce type connaît Daisy, c'est sûr, je l'ai vue avec elle au Greystone.

Mais est ce la cas pour scarlett ?

- Tu le connais ? je demande en la regardant.

Elle mord sa lèvre inférieure, les yeux rivés sur son assiette.

Arrête de faire ça, ne mords pas cette putain de lèvre !

Elle hoche la tête.

- D'où tu le connais ?

- C'est un pote a Daisy, répond-elle en prenant une frite. Elle essaie de paraître normale, mais qu'est-ce qu'il représente pour elle ?

- Et quel genre de relation entretiens-tu avec lui ? je demande curieux.

- Aucune, il voulait juste sortir avec moi et je n'ai pas voulu. Le soir au Greystone, il était bourré et a essayé de m'embrasser de force, voilà l'histoire. Et puis, tu as terminé ton interrogatoire ? s'emporte-t-elle. Une autre question ?

Mais pourquoi s'énerve-t-elle ? Elle a un sérieux problème que je dois percer, je remarque même qu'elle essaye de se cacher pour qu'il ne la voie pas.

Elle prend une bouchée et passe sa langue sur ses lèvres.

Rien qu'à voir ça, mon corps, déjà stimulé par le désir, a envie de lui sauter dessus. Et voilà que ça me reprend ! Je coupe aussitôt court ces pensées défendu.

Nous continuons de manger. Elle ne m'a pas envoyé bouler, c'est déjà ça. Et je réalise à quel point j'aime simplement être avec elle. Certes, je suis tiraillé entre toutes sortes d'émotions contradictoires... une vie de merde, mais elle est là et j'ai l'affreuse sensation qu'elle peut lire directement en moi. Je me sens... mis à nu, et cette idée me trouble.

Elle regarde partout, sauf dans ma direction, puis, remarque enfin mon regard.

- Quoi ? s'enquiert-elle.

- Finis ton assiette, ce n'est pas un abruti qui va t'empêcher de manger !

Je sais, je suis cruel.

- Je n'en peux plus. Je suis rassasiée.

Essaie-t-elle délibérément de me provoquer ? Je l'observe. Elle a l'air sincère, et elle a vidé la moitié de son assiette. À point nommé, mon téléphone sur la table sonne. C'est sûrement Ruth, je l'éteint, puis consulte ma montre.

unloved ( Version Non Corrigée/ En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant