unloved ( Version Non Corrigée/ En Cours)

Scarlett

Je ne sais pas ce que je fais, mais impossible de m’arrêter.

Quand mes lèvres rencontrent les siennes, je le sens reprendre sa respiration. Sa bouche a exactement le goût que j’imaginais, celui de cigarettes et de menthe que je découvre sur sa langue lorsqu'il m'embrasse. Il m'embrasse vraiment !

Sa langue chaude caresse la mienne. Mon corps est  enflammé, c’est une sensation totalement nouvelle. Riven prend mon visage aux joues écarlates dans ses mains, puis m’attrape par les hanches.

Mais son image me vient à l'esprit, son regard noir malicieux et sournois, ses mains ornées de bagues gothiques.

Je tremble et m’éloigne d'un coup. Mais qu'est-ce que je fait ?

— Je... je suis désolée...

Ma gorge est sèche, ma voix m'échappe, rauque et presque inaudible. Je lutte contre mes larmes, me sentant honteuse. Comment ai-je pu embrasser un type qui ne représente rien pour moi ?

Je soutiens son regard anxieux, brûlant, un instant qui semble durer une éternité... Je ne sais plus vraiment. 

— Tu es vraiment imprévisible, Scarlett, lâche-t-il enfin. 

Je me traite de tous les noms. Je me sens tellement mal. Je fronce les sourcils, sonnée, au bord de l'évanouissement. 

— Ta respiration est saccadée, inspire profondément, ajoute-t-il d'une voix douce. 

L'adrénaline me parcourt, mêlée d'excitation et de panique. Ce baiser, cette crise d'angoisse qui s'amplifie...

Il pose ses mains sur mes épaules, me tenant à distance, scrutant mon visage. Tout ce que je veux, c'est partir. 

— Ne me touche pas, lâché-je simplement. 

Il recule, laissant retomber ses bras, me laissant là.

Quel idiote !

Son regard me transperce, une lueur de colère y traverse.

Il passe une main dans ses cheveux, semblant déchiré, frustré. Son contrôle s'évapore. 

— Il y a à peine deux minutes, tes lèvres étaient sur les miennes, tu sais ! crache-t-il méchamment. 

— Je t'ai dit que j'étais désolée ! m'écrié-je presque. 

— Merde, ne crie pas ! dit-il, haussant le ton. 

Je me fige, sa voix tranchante et soudain l'inquiétude me submerge.

Ses yeux retrouvent leur froideur, mon sang se glace.

— Viens, on se casse, lâche-t-il d'un ton neutre en tournant les talons. 

Je le suis en faisant de même.

Le trajet du retour se déroule dans un silence pesant. Riven conduit tendu, ne prononçant aucun mot, et moi, je n'ose rien dire. C'est de ma faute de toute façon. J'ai la gorge serrée, retenant mes larmes, incapable même de le regarder.

Je fixe le paysage qui défile, ressentant le dégoût m'envahir à cause de ce que j'ai fait. Pourtant, malgré tout, j'ai aimé entendre sa voix, écouter ses paroles pendant des heures sans jamais m'ennuyer. En sa présence, je sens une légèreté que je ne connais pas. Un mince filet d'espoir, que j'ai pensé avoir perdu, se faufile dans mes veines, accélérant les battements de mon cœur. Il me ramène à l'époque où, enfant, avant que le cauchemar ne commence, j'adorais m'asseoir sur le toit de notre maison à contempler le paysage comme si demain n'existait pas.