unloved ( Version Non Corrigée/ En Cours)

Scarlett

Je termine mon dernier cours de méthodologie, à moitié consciente.

Mon esprit divague vers deux yeux verts émeraude à chaque seconde.

Et ça m'énerve !

Presque exténuée, je file rapidement à ma voiture, m'installe sur le siège conducteur, et prends mon sac pour retirer mon téléphone. Au passage, je vois le livre de Tolstoï que je caresse du bout des doigts.

Je pose mon front contre le volant. J'ai honte de moi.

Pourquoi me suis-je comportée ainsi avec Riven?

Je me sens comme une godiche ridicule. C'est la panique qui me fait ça, c'est certain. En réalité, depuis toute petite à cause de ce qui m'est arrivé, je n'aime pas le contact avec les garçons , enfin les hommes en général. En grandissant, j'ai développée un complexe envers eux.

Au moins j'en suis consciente de ça .

Si quelqu'un m'aborde dans la rue, je peux partir et le laisser planté comme un chou, à cause de la panique. Je ne sais pas lui dire gentiment de s'en aller. J'ai même peur qu'il se colle à moi. Je déteste attirer le regard des mecs sur moi, surtout quand je porte de beaux vêtements.

Sam, je l'ai recalé plusieurs fois, mais il insistait, et ses intentions étaient malfaisantes. Rien que d'y penser me donne envie de vomir.

Ce Riven, c'est différent. Il y a quelque chose en lui qui me donne envie de lui plaire davantage, et pour être honnête, sa beauté me déstabilise. J'ai envie de l'approcher et de le fuir en même temps. Puisqu'il m'a suivi jusqu'à la bibliothèque, c'est qu'il m'a vue en train de m'enfuir au parc.

Quelle honte!

Je tape mon front contre le volant une nouvelle fois puis cache ce maudit livre au fond du sac et retire mon téléphone.

Toujours pas de message de la part de Daisy.

Je l'appelle, mais tombe encore une fois sur son répondeur. Peut-être qu'elle est dans la chambre en train de dormir.

J'essaie de réconforter ma conscience qui s'inquiète pour elle. Je pose mon tel et ajuste ma ceinture de sécurité avant de démarrer la voiture.

Je roule jusqu'à repérer le bâtiment en briques de l'internat, j'entre et gare ma voiture au parking des étudiants. En sortant, je rejoins le bâtiment et me fraye un chemin dans le couloir jusqu'à la chambre. J'y glisse la clé dans la serrure de la vieille porte en bois qui s'ouvre en grinçant.

Pas de Daisy. Mais où est-elle?

Je regarde l'heure, il est presque dix-huit heures. C'est vraiment inquiétant de la voir disparaître avec un inconnu sans donner signe de vie.

Je pose mon sac à dos par terre et prends mon téléphone. Je l'appelle encore une fois, toujours rien. Si seulement j'avais pris le numéro de Faith. Les seuls que je possède dans mon répertoire sont ceux de Sam, Steven et Mathias.

Je ne peux pas appeler Mathias; ils ont rompu, et dieu sait ce qui s'est passé entre eux. J'appelle Steven. Dès la deuxième sonnerie, il répond :

— Allô, Steven? Dis-je sur un ton à peine audible.

—  Oui... Qui est à l'appareil? Demande-t-il.

Aïe, il ne possède même pas mon numéro, tant pis.

— C'est moi, Scarlett.

—  Ah, ça roule?

Il y a du brouhaha derrière lui.