jeff, la nuit n'en finit pas de tomber
au ralenti, comme tu m'as laissée
les lampadaires s'éteignent un à un
jusqu'à ce que je ne voie plus rienmes yeux se ferment comme pour la dernière fois
comme lorsque tu es parti et que j'ai senti le grand froid
jeff, je ne ressens plus grand-chose à part toije ne croyais en rien
mais tu croyais à ma place
tu croyais à la bonté
tu croyais à la grâceet aujourd'hui tu n'es plus là
jeff, tu voudrais que j'y croie
mais comment puis-je croire au monde
si le monde t'efface ?comment puis-je croire en la lumière
si elle t'a suivi loin de moi ?
comment puis-je croire en la grâce
si elle est partie avec toi ?jeff, la nuit est longue sans toi
elle n'en finit pas de tomber
et elle va tout recouvrir
comme ta voix lorsque je m'endormaisil n'y a que toi pour chasser les nuages
que toi pour reconstruire le monde
que toi pour adoucir les orages
que toi quand mon tonnerre grondejeff je t'en supplie
rends-moi les lilas
rends-moi la lumière
rends-moi ta voixje sais que tu es parti il y a longtemps déjà
mais je te retiens toujours par un brin de lilas
jeff, il est encore temps de revenir auprès de moi
et d'apaiser la nuit avec ta voixjeff, il est encore temps de croire
il est encore temps pour la bonté,
il est encore temps pour la grâcejeff, le monde ne t'a pas quitté
il est encore temps d'y prendre ta place
