jeff, l'été était froid
les vagues n'ont pas touché mes pieds mais je les ai vues
les larmes ont dévalé les falaises, elles ont brisé toute résistance humainel'été que je voyais comme une parenthèse heureuse n'est pas arrivé
la parenthèse ne s'est pas faite,
et tu n'es pas revenu.jeff, l'été était froid.
j'ai parlé à ma grand-mère
enfin, à sa photo
j'ai chanté sa chanson préférée dans la salle de bains de sa maison
c'était beauet puis j'ai vu mon père pleurer pour la première fois,
lorsqu'au cimetière je suis revenue sur mes pas
pour chanter à ma grand-mère que je ne l'oubliais passur le tombeau, la vierge marie a pleuré d'une seule larme dessinée par la pluie
je ne suis pas religieuse, jeff
mais cet après-midi là, j'avais envie de l'êtreje crois aux âmes qui restent,
lorsqu'on parle d'ellesje crois spirituellement sans m'attacher à la vision des hommes
je suis libre de croire,
alors je crois.je ne suis l'otage de quoi que ce soit.
alors j'aime
j'aime, j'aime, j'aime.
et c'est suffisant.