jeff, je t'emmènerai toujours avec moi
on voyagera ensemble
je te ferai visiter toutes les villes où mes pas se sont posés, je te montrerai mille soleils aux couleurs d'or, je te montrerai comme la vie est douce ailleurs
et puis nous retournerons là où tu es allé, nous marcherons sur les chemins que tu as empruntés.
nous irons sur les plages bordées de sel, vers les paysages qui ne représentent rien et qui nous laissent tout le loisir de peindre sur leur toile.
les voyages sont ceux qui emportent le cœur, qui le détournent de ses vices et de son malheur, les villes encore vides de souvenirs, qui n'ont été vécues que par d'autres.
jeff, nous ferons notre voyage, loin de tous les dangers et de toutes les larmes, nous chanterons des chansons inconnues dans les rues bercées de lilas et de pivoines, comme ces deux enfants qui chantaient edith piaf, lorsque tu tournoyais, jeune encore, le visage lisse, comme libre.
c'est ça, le voyage, jeff. danser dans une rue déserte avant de rejoindre des foules amies, dans une époque qui n'existe qu'ailleurs, dans une bulle mystérieuse où l'on est transporté, dès lors qu'on se dirige vers un autre ici, un ici qui suspend les autres, un ici où toutes les vies se veulent éternelles.
j'espère que ton voyage est agréable, que les rues sont belles, que les voix chantent tout autour de toi et que ton éternité t'enlace. jeff, reviens-moi vite, que l'on puisse partir en voyage.