mon cher jeff,
il est tard et la chambre est effrayante
des paroles hantent mon esprit
ce ne sont pas les tiennes, ce sont des mots sans amour ni poésieje me suis recroquevillée sur moi-même, au bord du lit
pensant à la petite fille que j'étais jadis
cette petite fille qui avait peur autant que moi,
ce soir-làjeff, les murs me regardaient d'un œil menaçant
je voulais me cacher dans mes draps
me cacher me cacher me cacherpuis je me suis souvenue de ton sourire
et de ce tableau de joaquin sorolla
ce tableau qui me faisait penser à toià cette pensée, la chambre est redevenue lilas
elle est redevenue douce
et tu étais làtu repeignais tous les murs
tu regardais au loin
la rue déserte était devenue fleurie
et c'était beau, crois-moijeff, je crois qu'au fond avril ne veut rien dire
oui, je crois que le printemps, c'est toi