jeff, autant je peux blablater pendant une heure de l'importance de la beauté, autant je me réconcilie avec la crasse dans la colère, cette angoisse sourde qui jaillit en vagues de haine, contre n'importe qui et n'importe quoi. ces moments où je veux tout envoyer valser, puisque rien ne sert à quelque chose, puisque tout est destiné à crever bien tranquillement.
je suis en colère contre la mortalité, jeff. je suis en colère contre les fleurs qui fanent et qui ne repoussent pas, contre les fruits qui ne vivent qu'en été, contre tout ce que l'on ne voit qu'une fois et tout ce que l'on voit trop et qu'on ne veut plus voir. je suis en colère contre ce qui m'angoisse et je suis en colère contre les vagues meurtrières de la wolf river. je déteste la fragilité humaine. on pourra la rendre poétique, l'habiller de fleurs, mais pour moi ce sera toujours aussi dégueulasse. t'es plus là, jeff. comment osent-ils romancer cela ?
