Chapitre 1: Khalys

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Le soleil est déjà levé depuis un long moment quand mon réveil sonne, me tirant d'un profond sommeil. Bordel, il est déjà dix heures. Je l'éteins dans un grognement, je me roule en boule dans mes couvertures avec l'espoir de rejoindre à nouveau le monde des rêves.
Mais la réalité me rattrape bien vite, quand je me souviens qu'aujourd'hui, je fais le service du midi dans le petit restaurant où je travaille depuis quelques mois.

Ce petit boulot me permet de payer mes études de droit à distance, mais j'espère aussi réussir à mettre assez de côté pour prendre mon propre appartement et ne plus habiter chez mes parents. J'ai beau aimer ma famille plus que tout, je rêve d'indépendance et de solitude depuis un moment déjà.
N'ayant pas d'autres choix, c'est avec regret que je me glisse hors de la douce chaleur de mon lit. Qui laisse place à l'air frais qui règne dans ma chambre, qui me fait frissonner. La chair de poule apparaît progressivement sur mes cuisses et mes bras. Cette fraîcheur me fait sortir de la torpeur du sommeil.
Sans plus tarder, je décide de prendre une douche pour achever de me réveiller. Une fois sous celle-ci, le liquide chaud me fait un bien fou, si bien que je ne vois pas le temps passer.

Quand je sors enfin, je jette un regard furtif à mon téléphone. Ce dernier affiche 10 h 20. Je ne suis pas en retard, mais pas très en avance non plus et mon patron Enri a une sainte horreur des personnes en retard. J'ai donc intérêt à me dépêcher si je tiens à mon job.
Je parcours rapidement ma chambre afin de récupérer mes chaussures et mon uniforme de travail, que j'enfile à une vitesse affolante, je manque même de m'étaler de tout mon long à deux reprises.

Je cours jusqu'au rez-de-chaussée, je ne sais pas si mes pieds touchent réellement les marches, mais il est hors de question que je loupe le petit-déjeuner.

Les services sans manger, c'est une véritable torture, j'ai loupé le petit-déjeuner une fois, mon ventre gargouillait tellement que même les clients pouvaient l'entendre, l'odeur des plats était un vrai supplice, déjà que même le ventre plein, ils vous donnent l'eau à la bouche, alors je vous laisse imaginer ce que cela donne avec un estomac vide. Ce jour-là, je me suis promis de ne plus jamais m'infliger un tel supplice.
Alors, même en retard, je ne subirais pas cela une deuxième fois.

Une fois en bas, je traverse la salle à manger. Elle est immense, avec sa grande table en chêne massif qui prend une bonne partie de l'espace. Un imposant tableau de notre famille trône sur le mur principal juste à côté de cette dernière. Je crois que c'est la pièce préférée de mes parents, elle leur permet de faire leurs longs et barbants dîners interminables qu'ils adorent et que je ne supporte pas. Bien sûr...

Devoir supporter leurs amis imbus de leur personne. Quelle horreur ! Être assis à cette table pendant des heures à les entendre parler politique. C'est un véritable enfer. Je passe mon temps à jouer la plante verte à leurs événements.

Plus j'approche de la cuisine, plus je sens la divine odeur qui s'en échappe. Quand j'ouvre la porte de cette dernière et je tombe sur ma mère de dos face à la cuisinière en train de préparer le petit-déjeuner, j'aperçois une pile de pancakes qui m'attend à ma place sur l'îlot central de la cuisine.

Ma mère se tourne vers moi à mon arrivée. Elle m'accueille avec un grand sourire et un câlin comme à son habitude. J'hume son odeur pendant celui-ci, un mélange de cannelle et de lavande. J'adore cette odeur si rassurante.

Ma mère n'est pas très grande, comme moi, elle ne dépasse pas le mètre soixante. Mais cinquante ans après, elle a toujours une taille de guêpe. Même après deux enfants, c'est mon modèle.

En même temps, elle met un point d'honneur à courir tous les matins et à avoir une alimentation saine. Elle a un régime drastique, je l'admire même si je suis incapable de faire un dixième de tout son programme pour rester en forme. Moi, quand il pleut, je cherche toutes les excuses possibles et imaginables pour ne pas mettre le nez dehors aux grandes âmes de mes parents.

BattanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant