Chapitre 5 : Khalys

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Chapitre 5 ( khalys) :

Deux mois plus tard...

Les derniers mois écoulés n'ont pas vraiment été faciles. Je ne suis toujours pas autorisée à reprendre le travail malgré mes rendez-vous hebdomadaire chez le psy. Mais ce dernier ne m'estime pas assez stable pour reprendre mon activité au restaurant.
Cette situation me fruste de plus en plus ! Depuis quelques semaines, afin de vider ma rage et mon trop-plein d'émotion, je me suis inscrite à la salle. J'y fais des cours d'autodéfense également, car depuis les événements de cette nuit-là, je suis incapable de me sentir en sécurité, j'ai toujours cette peur que les personnes ont fait ça reviennent pour finir le travail. Cela me donne un semblant de contrôle sur ma vie, enfin ce n'est qu'une impression de contrôle, je le sais.
Et je passe le reste de mes journées à l'hôpital près de mon frère qui n'est toujours pas réveillé malheureusement.
Les médecins ont dit que pour l'instant son état est stable, mais ils ne savent pas quand il sortira du coma et s'il en sortira un jour.
J'essaie de ne pas trop penser à cette possibilité et je garde l'espoir qu'il ouvre les yeux un jour.
Je suis plongée dans mes pensées à son chevet quand soudain mon téléphone sonne. Il est posé sur la petite table juste à côté du fauteuil dans lequel je suis assise en tailleur, je l'attrape puis je décroche.

—  Allô ?

—  Allô, mademoiselle Jamson ?

—  Oui, qui est-ce ?

— Ici le sergent Horns, nous avons besoin que vous veniez au poste de police le plus vite possible.

Mon cœur bat à cent à l'heure. Aurait-il trouvé l'assassin de mes parents ? Je l'espère, car depuis cet enfer que j'ai vécu cette nuit-là, la police n'a trouvé strictement aucune piste.

— Très bien, j'arrive tout de suite.

Je raccroche juste après sans même lui laisser le temps de me répondre, j'embrasse mon frère sur le front et je me précipite hors de sa chambre. J'ai besoin de savoir ce qu'ils ont à me dire.
Une fois dans ma vieille Jeep, je me dirige rapidement jusqu'au commissariat. Je me soucie peu des limitations de vitesse, je n'ai qu'une seule chose qui occupe mon esprit, ce qu'ils ont à me dire. Et j'espère vraiment que ça va être une bonne nouvelle, je suis au fond du trou, j'ai besoin d'une petite lumière qui illumine mon chemin dans ce long tunnel sombre.

Arrivée devant le commissariat une boule d'angoisse que je ne connais que trop bien apparaît dans ma gorge, elle est de retour.
Je me mets une claque pour trouver le courage d'entrer et d'enfin savoir. Et si l'incertitude était plus facile à supporter que ce qu'ils vont m'annoncer ?
Je m'avance vers les portes, mes jambes me semblent si lourdes, je suis comme paralysée par la peur de ce qu'ils vont bien pouvoir me révéler. Auront-ils des réponses aux questions que je me pose depuis ces événements ?
Je pousse péniblement la porte battante. Quand j'entre la salle d'attente est vide, il n'y a pas âme qui vive. Il y a seulement quelqu'un derrière le bureau d'accueil, c'est un policier, il m'arrache un sourire, car il répond parfaitement au stéréotype du flic rondouillard avec ses donuts comme on voit dans les films. Je m'approche un peu de son bureau. Et bordel ! Il a aussi des donuts sur son bureau.

—  Bonjour monsieur, je suis Khalys Jamson, le sergent Horns m'a demander de venir.

—  Bonjour, installez-vous dans la salle d'attente derrière vous. Je vais le prévenir de votre arrivée.

Je n'attends pas longtemps avant que le sergent n'entre suivi du policier qui l'accompagnait cette nuit-là. Ses yeux vert émeraude ressortent tellement plus à la lumière du jour que lors de cette nuit-là. Je sens son regard profond et pénétrant se poser sur moi, le rouge me monte aux joues, mais je continue de le regarder encore un peu. Ses boucles brunes sont elles aussi plu visible comparé à la dernière fois où elle se confondait dans le noir de la nuit. Elles retombent légèrement devant ses yeux lui donnant un air sombre. Quand il prend conscience que je le regarde, il me sourit, ce qui le rend encore plus séduisant. Mon cœur rate un battement. C'est indéniable, il a déjà un charme naturel, mais il est décuplé par son uniforme qui souligne chacun des muscles de son corps. Khalys reprend toi, il ne sera pas différent des autres, ça doit être un coureur de jupon, ne tombe pas sous son charme ! Merde Khalys reprend, toi imagine le nombre de femmes qu'il doit mettre dans son pieu !
Je détourne mon regard du sien et je secoue la tête pour reprendre mes esprits ce séduisant policier n'est clairement pas la raison de ma venue ici aujourd'hui.
Quand ils arrivent à ma hauteur, ils me saluent :

—  Bonjour,

—  Bonjour messieurs.

—  Je vous laisse nous suivre dans mon bureau.

Je les suis à travers les couloirs du commissariat jusque dans le bureau du sergent. Je m'assois en face d'eux dans un vieux fauteuil rongé par le temps, mon angoisse à repris le dessus mes mains tremblent, je ressens un mélange plutôt mitigé entre impatience et peur de ces informations.
Dans ce bureau règne surtout le vide, il n'y a strictement rien aucune décoration ni sur les murs, ni sur les meubles, tout est impeccablement bien rangé. Les seuls objets dans la pièce sont son ordinateur, un pot à crayon et un cadre photo qui trône sur un coin de son bureau, sûrement une photo de sa famille.
Il reprend soudainement la parole ce qui me tire de mes pensées.

—  Bon, je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps, j'imagine que vous savez que je vous ai convoqué pour l'affaire de vos parents ?

—  Oui effectivement, est ce que vous pouvez m'expliquer clairement ce que je fais ici ?

—  J'imagine que vous savez aussi que nous n'avons pas beaucoup avancé ses dernières semaines sur l'enquête ?

Sa façon de tourner autour du pot est en train de me taper sur les nerfs.

—  Vous comptez mettre la journée à me dire la raison de ma présence ici ou vous m'avez fait venir pour me dire ce que je sais déjà ?

Je lui dis d'un ton acerbe qui montre bien mon agacement au vu de son petit manège qui ne m'amuse pas le moins du monde.

—  Je ne sais pas trop comment vous l'annoncer, mais au vu du manque de preuves que nous avons trouvée nous devons classer l'affaire tant que nous n'aurons pas de nouveaux éléments.

C'est la chose de trop, la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ce connard est en train de me dire qu'ils vont arrêter l'enquête, car ils ne sont pas foutus de retrouver qui a abattu mes parents.
Je sors de mes gonds s'en est trop pour moi, je me lève si brusquement que le fauteuil sur lequel j'étais assise. Tombe à la renverse.
À cet instant je ne le remarque pas de suite, mais je ne lui parle pas, mais je crie sur ces bons à rien qui vienne de m'enlever tout espoir de réponses.

—  J'espère que vous plaisantez ?! Vous venez vraiment de me dire que vous allez laisser les monstres qui ont fait ça en liberté, car vous n'êtes pas foutu de trouver le moindre indice ! Putain ! Ces fils de pute ont attaché mes parents et mon frère de 8 ans, bordel, Dane n'a que 8 ans et il est toujours dans le coma ! Ces salaud les ont attachés sur des chaises les uns en face des autres pour que mon frère et ma mère assiste aux spectacle de torture que ses monstres ont fait subir à mon père avant de leur tirer, à tout les trois une balle, dans le coeur et vous me dites que vous arrêtez faute de preuves !

—  Calmez vous mademoiselle.

Le brun me parle de sa voix calme et douce que ce soir-là, mais cette fois-là cela ne marche pas.

—  Non, je ne me calmerais pas, nous avons perdu nos deux parents ce soir-là !

L'image de ma mère me disant bonjour, le matin avec son sourire rayonnant me revient en mémoire et une larme roule le long de ma joie avant de s'écraser au sol.
Je reprends toujours sur un ton empli de colère :

—  Mon frère, un enfant d'à peine huit ans est encore entre la vie et la mort dans le coma à cause de ses enfoirés. Ils ont tiré sur un enfant ! Un enfant Putain !

Je ne crie plus, mais hurle ces derniers mots. La colère, la rage et le chagrin me consument.
Une fois que j'ai fini le sergent prend la parole :

—  Je suis désolé, nous ne pouvons rien faire de plus.

Cette phrase me fait bouillir encore plus. L'officier à côté de lui semble vouloir intervenir à nouveau sans pour autant savoir quoi dire. J'peux plus, j'étouffe, il faut que je sorte d'ici. Je me précipite vers la porte, juste avant de sortir, je me tourne et lance aux deux policiers :

—  Vous choisissez d'abandonner ?! Très bien ! Je retrouverais moi-même les ordures qui ont fait ça !

Je tourne les talons et claque violemment la porte derrière moi.

BattanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant