Chapitre 19 : Khalys

21 1 0
                                    

Chapitre 19 :

Idiote.

Oui je ne suis vraiment qu'une pauvre idiote, car je n'ai pas trouvé de meilleure option que d'appeler mon coloc actuel, il m'avait déjà tellement aidé et je me retrouvais encore à l'appeler au secours. Mais j'étais épuisée et j'avais décidé de suivre le conseil de Cole. À lors j'ai pris mon téléphone et j'ai appeler Aiden, Il me répondit dès la première sonnerie :

— Allo lys, est ce que ça va ?

Il semblait inquiet et ma voix se fit tremblante.

— Est-ce que tu peux venir me chercher à l'hôpital s'il te plaît ?

Il dut entendre la fêlure dans ma voix, car il ne demanda pas d'explications et n'hésita pas une seule seconde.

— Très bien lys, reste calme, ne bouge pas, j'arrive, je suis là dans 5 minutes.

Je suis actuellement devant l'hôpital, je l'attends, et effectivement pile cinq minutes plus tard, il était là, le regard affolé et un air de panique greffé sur le visage, il s'adoucit quand il vu que j'étais seule et qu'au moins physiquement tout allait bien.

Il ne mit pas longtemps à arriver à ma hauteur, je ne lui laisse pas le temps de parler et je lui saute dans les bras, j'avais besoin de son étreinte et de son réconfort. Bordel, El avait raison, je suis en train de tomber amoureuse de cet homme incroyable mais agaçant. Il avait déjà depuis un moment le pouvoir de la calmer. Il ne parla pas non plus, et me porte dans ses bras, il profite de cette étreinte donc on a l'air d'avoir tous les deux besoins, avant de me porter jusqu'à sa voiture et de me poser sur le siège passager.

Sur le trajet du retour, il ne dit rien, mais il ne lâche pas ma main une seule seconde ce qui l'oblige à passer les vitesses de la main gauche, mais visiblement cela ne le dérange pas, il a comme compris que j'avais besoin de ce contact.

Une fois arriver chez lui, je suis toujours bloqué incapable de parler, il m'ouvre la portière, me prend la main et me fait le suivre jusque dans la maison, je le suis bien sagement, il n'a toujours rien dit, on s'assoit tous les deux sur le canapé et il m'embrasse sur le front, avant de me reprendre tendrement dans ses bras.

Puis quelques minutes, plus tard, il brise le silence, sa main toujours dans la mienne :

— Tu veux m'en parler ?

Il serre ma main un peu plus et je hoche la tête.

— Je suis là, je ne bouge pas, prends ton temps lys, je t'écoute.

Je mets quelques longues secondes avant d'avoir le courage de prononcer ces mots.

— L'état de mon frère se dégrade, le médecin m'a demandé de commencer à envisager l'idée de le débrancher.

Ma voix est méconnaissable sur la fin de ma phrase, les larmes coulent sur mon visage. Et dans son regard passe diverse émotions, incompréhension, tristesse et compassion.

Et du voix douce et pleine de compassion, il répond :

— Oh lys, je suis tellement désolé pour toi.

Il me prend dans ses bras, et je me sens m'écrouler, je me laisse aller, toutes mes défenses tombent d'un coup et je pleure toutes les larmes de mon corps, je sanglote tellement fort que son corps hoquette en même temps que le mien, son étreinte si chaleureuse et douce me fait complétement lâcher prise. Je lâche toutes les émotions que j'ai enfouies ces derniers mois, un mélange de tristesse, de désespoir, d'angoisse et de peur. Tous ces sentiments que je m'étais autorisés à ne ressentir que partiellement. Et Aiden est là, compréhensif, il me laisse sortir toutes ses émotions qui me rongeaient de l'intérieur, il m'épaule et me soutient, sa main rassurante caresse lentement mon dos, cela me fait un bien fou de le savoir contre moi, de ne pas être seule et désemparer face à toutes ces épreuves.

Au bout d'une heure, je n'ai plus aucune larme, sa main me caresse toujours le dos, quand il sent que je ne pleure plus, et il me dit les mots que j'espérais entendre de sa part :

— Ça va aller, tu ne dois pas t'inquiéter si tu ne veux pas abandonner ton frère, tu as le droit, je serais pareil, je ne pourrais pas baisser les bras tant qu'il reste une infime chance. Et peu importe la décision que tu prends, je serais là à tes côtés pour te soutenir.

— Je ne peux pas le laisser partir, il est ma dernière famille, je ne veux pas me retrouver seule.

Ma voix est presque inaudible, mais je sais qu'il m'a entendu, car il resserre son étreinte, et enfoui sa tête dans mon cou tout en chuchotant :

— Je serais là quoi qu'il arrive.

Et avec toutes les émotions négatives qui me traversent, cette phrase me réchauffe et mon cœur se met à battre un peu plus vite, savoir qu'il sera là me rassure et apaise ma sensation de solitude. Et je réalise que j'éprouve des sentiments pour lui que j'essaie de me cacher depuis bien trop longtemps. Je ne lui réponds rien et me blottis confortablement contre son torse musclé, le temps passe, aucun de nous de casse ce silence, sa main caresse délicatement ma tête, l'oreille contre son torse, j'entends son cœur battre, et ces battements m'apaisent, alors je m'endors au rythme de ses battements, calme, et plus légère d'avoir, tout laisser sortir.

***

Quand je me réveille cette nuit-là, je suis dans mon lit, je compris vite que je ne m'étais pas téléporté par magie du canapé jusqu'à mon lit, non, Aiden avait dû me porter jusqu'à ce dernier.

Je jette un coup d'œil à mon réveil, il n'est que quatre heures du matin, je voudrais me rendormir, mais je n'y arrive pas, j'ai tellement soif que je suis obligée de me lever pour aller boire un verre d'eau.

Je combats la flemme qui s'empare de moi et sort de mon lit si chaud et douillet pour accueillir avec tristesse la fraîcheur de la nuit.

Je me traîne péniblement hors de la chambre d'ami, je n'ai pas la force de lever les pieds alors ces derniers traîne nonchalamment sur le sol. Je suis encore endormie quand je rentre dans quelque chose au milieu du couloir, mais ce quelque chose se trouve être quelqu'un. Je viens de rentrer dans Aiden.

Je lève alors les yeux de mes pieds jusqu'à son visage. Mais ces derniers s'arrêtent sur son torse musclé, des poils le parsemer débutant de son nombril jusqu'à l'espace entre ses pectoraux. Quelque chose reteint mon attention le long de ses cotes, j'y vis un morceau de cicatrice qui devait s'étendre plus loin dans son dos. Mes yeux ne finirent pas arriver sur le vert des siens, son regard à l'opposé du mien était plus que réveiller. Il semblait surpris de me voir là au milieu du couloir.

— Khalys ?

Sa voix brise le silence de la nuit et par gène mon regard quitte le sien comme s'il venait de me brûler. Et je lui réponds :

— Oui ?

— Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ?

— J'avais soif, crois moi, je me serais bien passé de quitter la chaleur de mon lit.

Je lui réponds en me frottant les yeux tentant d'éloigner le sommeil.

— Je comprends, va t'asseoir dans la cuisine, je te prépare dans un verre d'eau.

Encore dans le brouillard, j'obtempère sagement et je me traîne difficilement jusqu'à l'îlot central, et me jette sur l'un des tabourets.

Pendant qu'Aiden prenait une bouteille d'eau dans le frigo, je détaillais son dos, ses muscles roulaient sous sa peau à chacun de ses mouvements et je pouvais voir clairement la cicatrice dans son dos, celle que j'avais aperçue quelques secondes plus tôt. Elle était très prononcée et barrait son dos de manière irrégulière, elle était vraiment longue, je mourrais d'envie de lui demander d'où elle venait, mais avait peur que ce soit un sujet sensible pour lui. Il pose le verre devant moi :

— Et voilà pour vous mademoiselle !

— Merci beaucoup.

Je bois quelques gorgées de l'eau fraîche et ma curiosité prend le dessus, je ne peux m'empêcher de lui poser la question qui me brûle les lèvres depuis que je l'ai vu.

— Cette cicatrice dans ton dos, tu te l'ais fait comment ?

Une ombre passe sur son visage et son sourire disparaît aussitôt, je devine de suite que je n'aurais pas dû lui poser la question, c'était visiblement un sujet plus que sensible.


BattanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant