La soirée d'hier a été plus qu'éprouvante, en effet, nous avons été appelés avec le sergent Horns sur une scène de crime hors du commun, elle est de celles qu'on ne voit que dans les films. Je revois encore ce couple attaché sur des chaises, le sang présent littéralement partout dans la pièce, le père torturé de manière plus qu'inhumaine, sa femme et son fils qui lui a pu être emmené à l'hôpital qui ont reçu une seule et unique balle dans le cœur, on n'a jamais rien vu de pareil jusqu'ici.
Le sergent m'a donc donné ma matinée, car ils sont en réunion de crise, lui, le maire et les grands pontes de la police, ils n'ont donc pas besoin de la bleusaille dans les pattes pour le moment. Ils ne nous mettront au courant de leur décision et donc de qui s'occupe de l'enquête que pendant la réunion de cette après-midi où cette fois nous sommes tous conviés.
Je passe donc chez Alexander, mon meilleur ami depuis qu'on a une dizaine d'années. Il a été lui aussi congédié pour la matinée, étant donné qu'il n'y a pas besoin de lui pour le moment non plus. Il est analyste informatique dans la police, pendant que moi, je ne suis qu'un simple agent.
Je suis donc sur son canapé en train de jouer à un jeu de combat avec lui depuis maintenant une heure, et je n'ai pour l'instant pas gagné une seule partie, rien d'étonnant au vu du nombre d'heures qu'il a accumulées sur ce jeu. C'est un vrai geek, même si son imposante stature et son corps parfaitement sculpté ne laissent rien paraître de prime abord.
Le jeune métis est un vrai accro aux écrans et surtout aux jeux vidéo, contrairement à moi qui ne suis qu'un joueur occasionnel préférant le sport et surtout la boxe.
Je suis en train de me prendre une raclée monumentale pour la énième fois quand mon meilleur ami se décide à ouvrir la bouche :
— Dis-moi, Aiden, c'était vraiment aussi horrible que ça cette scène de crime ?
Je fais une mine dégoûtée en me remémorant les images de la veille, quand une autre se rappelle à mon esprit : cette fille.
— Pire que tout ce que tu pourrais imaginer, Alex, c'était une vraie boucherie ce qu'ils ont fait au père et ils ont même tiré sur un enfant de huit ans sans vraiment d'hésitation.
Je marque un temps de pause avant de reprendre.
— Je n'ose même pas ce qu'elle a ressenti quand elle est arrivée sur les lieux.
Mon meilleur ami quitte son jeu des yeux quelque seconde pour poser son regard noisette sur moi.
— De qui tu parles ?
De leur fille, elle s'appelle Khalys Jamson. Elle n'était pas présente au domicile lors du drame. C'est elle qui a découvert les corps en premier et qui a appelé les secours pour son frère.
Mon cœur se serre au souvenir de cette petite brune recroquevillée dans les bras de ce pompier en larme et au bord de la crise de panique.
Mais même dans cet état, je n'ai jamais rencontré une fille aussi belle qu'elle. Dès que mes yeux se sont posés sur elle, je n'ai pu les détourner et je me suis vu faire quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant.
J'ai été la rassurée après que le sergent se soit montré trop brusque avec elle. Je l'ai prise dans mes bras. Je n'ai jamais été tendre avec aucune femme, jamais. Je suis encore étonné quand je repense à mes actes d'hier, mais c'était plus fort que moi, j'avais comme un besoin de la réconforter, un besoin d'être prêt d'elle, et ce besoin, je le ressens encore maintenant. Je ne comprends pas ce qui m'arrive.
Mon pote me regarda complètement stupéfait.
— Je peux savoir depuis quand tu es capable de te souvenir du nom d'une fille ? Et depuis, quand tu te soucis de ce qu'elles peuvent ressentir ? Toi, Aiden Bell, le gars qui n'est pas foutu de s'intéresser aux filles qu'il met dans son lit, et encore moins de se souvenir de leurs prénoms.
Touché sur ce coup, Alexander a raison. Je ne me suis jamais intéressé à aucune femme, et depuis des années, je suis incapable de retenir le nom de l'une d'entre elles depuis cet événement, donc je comprends son étonnement.
— C'est différent. C'est une victime, c'est normal que je sois capable de me souvenir de son prénom.
Suite à ma réponse, mon meilleur ami part dans un éclat de rire face à ma mauvaise foi.
— Arrête de te foutre de moi, mec, combien de fois tu es venu me voir en me donnant le numéro de dossier, car tu n'es pas foutu de te souvenir du nom d'une femme. Pour les hommes, il n'y a aucun souci, mais pour les femmes, tu en es incapable et je comprends. On sait tous les deux pourquoi, mais tu ne me fera pas croire que c'est anodin.
Je ne sais même pas pourquoi j'essaie de cacher mon trouble à ce gars qui me connaît par cœur depuis maintenant des années. Je lui dis tout, mais cette fois, c'est différent, car ce que je ressens, c'est nouveau.
— Tu veux la vérité ?
Il hoche vigoureusement la tête, il est visiblement très curieux de ce que j'ai à lui raconter.
— Va savoir pourquoi, mais depuis que je l'ai rencontrée hier, je n'arrive pas à me sortir cette fille de la tête. J'ai retenu son prénom du premier coup, et je l'ai même prise dans mes bras, j'ai même essayé de la calmer. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, mon pote, je suis complètement paumé.
Mon pote se bidonne de mon désarroi avant de se calmer, à bout de souffle, en se tenant le ventre. Content de voir que je le fais rire.
— Mec, je pense que pour la première fois, tu as enfin un coup de cœur pour une fille. Manque de pot, il faut que tu craques pour une victime...
Je reste sur le cul un instant, digérant ce que vient de me dire Alex. Moi, j'aurais un crush sur une fille pour la première fois ? Alors que cela ne m'est jamais arrivé ? Non impossible !
Mon cœur s'emballe à cette idée. Stupide organe !
De toute façon, ce qu'il dit ne peut pas être vrai, c'est juste ce qui est arrivé à sa famille qui m'a touché et qui a fait que j'ai agi différemment de l'ordinaire. Non ?
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Battante
عاطفيةEt si du jour au lendemain votre vie était chamboulée et que vous perdiez toute votre famille à cause d'un secret que celle-ci à essayer de déterrer ? C'est ce qui arrive à Khalys quand Aiden la rencontre ce soir-là. Mais quand lui tombe amoureux d'...