𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐨𝐟 𝐑𝐢𝐬𝐤

𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈

Heather Hill :

Arabie-Saoudite - avril 2025

Je prends un virage en essayant de garder le beau monégasque derrière moi, même si je sens qu'il meurt d'envie de me doubler. Et ce n'est pas parce que je l'apprécie un peu trop que je compte lui offrir une deuxième place pour autant.

Mon cœur bat plus fort contre ma poitrine et je continue d'appuyer sur la pédale de l'accélérateur, mon corps suit automatiquement les nombreux conseils que m'ont donnés mon équipe après mes essais libres ratés.

Parce que j'ai beau avoir fini avec le meilleur temps aux qualifications, la place de seconde aux essais m'est restée en travers de la gorge, surtout quand on sait que j'aurais pu faire beaucoup mieux. Max m'a chambré dessus pendant notre retour à l'hôtel et tout le reste de la soirée que j'ai passé avec lui, sa compagne et la fille de cette dernière, Penelope.

J'aime énormément l'amitié que je suis en train de construire avec mon coéquipier. En regardant sa façon de conduire, j'ai compris que nous étions tous les deux de grands perfectionnistes que ça soit sur nos trajectoires de virages, nos dépassements ou l'usure de nos pneus.

Nous nous ressemblons plus que je n'aurais pu le penser quand je le voyais à travers un écran ou assise derrière des barrières. Et grâce à son ancienneté dans le métier, il a réussi à m'aider et me faire progresser plus que n'importe qui.

– Dans tes rêves Charles ! Je suis persuadée que tu n'es pas si mal à la troisième place, suggère-je en lui bloquant le passage de nouveau alors qu'il allait me prendre par l'intérieur.

Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que notre jeu se poursuit. Il essaie de me doubler plus d'une dizaine de fois mais je me rabats toujours aux bons moments pour lui interdire l'accès à la deuxième marche.

Et jusqu'aux derniers tours, il continue d'attaquer autant qu'il peut. Verstappen a pris beaucoup d'avance sur nous mais ce n'est pas l'or que je vise aujourd'hui donc je ne m'occupe pas plus que ça de ma vitesse. Par contre, je surveille la moindre trajectoire que prend la Scuderia et m'insère pour faire en sorte qu'il ne passe pas devant moi.

Cette manière de conduire pourrait être dangereuse si nous n'étions pas tous les deux en train de l'utiliser et que nos réflexes n'étaient pas aussi aiguisés. Et pour ce troisième grand prix, nous offrons, en plus de nos places sur le podium et des points à nos équipes, un spectacle au public.

C'est aussi très amusant, je dois bien l'avouer.

– Dernier tour Hill, continue comme ça, déclare mon ingénieur de course dans mes oreilles.

– Félicite Max de sa première place pour moi et ça sera parfait !

Le numéro 16 tente de me doubler par l'extérieur mais j'accélère et prends un virage très serré tout en réussissant à garder le contrôle de ma voiture et de mon volant. Brian, mon interlocuteur, reprend la parole :

– Il te remercie et te félicite pour ta troisième place. Mais je ne suis pas là pour que vous vous parliez pendant les courses Heather. Et tu es à 0.1 de Charles.

Je lâche un rire et marmonne que c'est important de supporter son coéquipier avant de couper la communication. Ma jambe appuie plus fort sur la pédale l'accélérateur qui ressemble à un bloc de béton sous mon pied mais je parviens à grappiller quelques secondes sur mon principal concurrent.

Sauf qu'en arrivant dans le troisième secteur, mes pneus abîmés glissent sur la route et dès que Charles le remarque et trouve la faille, il remonte à ma hauteur.