𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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Heather Hill :

Italie - mai 2025

C'est le visage de mon père que je remarque en premier, fermé et froid, tel qu'il l'a été avec moi depuis ma naissance. Pourtant, il n'a jamais agi comme ça avec les autres, ni avec ma mère, ni mon frère et encore moins les gens avec qui il travaillait ou qui venaient nous rendre visite .

J'étais la seule à avoir droit à ce regard méprisant qui ne semblait jamais contenir de tendresse. J'étais la seule à ne pas me sentir à ma place entre les murs de chez nous.

– Heather ? demande Charles en remarquant que je me suis figée en plein milieu du parking.

Le monégasque, qui n'a pas lâché ma main pour autant, se rapproche de moi et des frissons dévalent mon dos lorsque j'aperçois ma mère sortant de leur Mercedes.

Ce n'est plus de la peur qui coule dans mes veines, ce n'est qu'une colère pure qui refuse de disparaître. Dirigée entièrement vers eux pour ne jamais m'avoir soutenue, pour avoir été absents toute ma vie et avoir laissé mon oncle gérer les dépenses que j'engendrais alors qu'ils en avaient les moyens. Je suis en colère parce qu'ils sont là et qu'ils vont encore me rappeler à quel point je les ai déçu.

Sauf que je ne suis pas prête à l'entendre.

Je suis persuadée que Charles peut ressentir mes émotions sans que je n'ai besoin de communiquer parce qu'après avoir suivi mon regard, il serre ma main et ne lâche pas du regard le couple qui s'avance vers nous.

Je sais qu'ils m'ont vu mais j'aurais voulu que ça ne soit pas le cas, exactement comme ils faisaient quand j'étais adolescente et que je ne travaillais plus à l'école pour me concentrer sur le karting. À cette époque, ils ont appris à se moquer complètement de leur deuxième enfant.

Les iris sombres de celle qui m'a mise au monde croisent les miennes et c'est à ce moment là que je réitère mon choix entre eux et mon avenir en Formule 1 :

– On y va, je lâche assez fort pour qu'ils puissent m'entendre et sans attendre une quelconque réaction, je tire Charles loin d'ici.

Il regarde derrière son épaule et lance un sourire à ma famille mais garde le silence jusqu'à ce que nous passions les portiques où notre présence est immédiatement remarquée par les médias et les photographes.

Nos pieds se posent de l'autre côté et déjà, une série d'autographe nous ait demandé. Je lâche la main de Leclerc à contrecœur et signe ce que l'on me tend tout en souriant aux photos. Certains nous parlent quelques secondes, d'autres nous encouragent pour la course ou nous offrent des cadeaux.

Charles est vite submergé par le monde et il est obligé de leur demander de ralentir avec un rire gêné. Heureusement, les italiens reculent et je remarque que le pays de Ferrari est prêt à les accueillir ce week-end.

J'ai toujours rêvé d'assister à l'un des deux GP italiens et maintenant, je vais courir avec et contre mes idoles.

Je prends un selfie avec un homme qui a l'air légèrement plus âgé que Charles et quand je me retourne pour lui rendre son téléphone, il me tend un pull noir qui me fait m'arrêter lorsqu'il me le montre.

Au dos est brodé mon nom complet ainsi qu'un drapeau italien qui me fait sourire. Je demande au propriétaire s'il est pour moi et quand il hoche la tête, je le prends délicatement entre mes mains :

– Je peux l'essayer ? l'interroge-je avec une voix qui ne contient pas ma joie.

De nouveau, il m'explique que c'est un cadeau avec un rire gêné alors je pose mon sac entre mes pieds et range mon nouvel Iphone avant de le passer au dessus de ma tête. Le tissu retombe très bien sur mes épaules et il se révèle parfaitement à ma taille.

𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐨𝐟 𝐑𝐢𝐬𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant