𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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Heather Hill :

Autriche - juin 2025

– Lando ! Rends-moi mon portable ! je crie à l'autre bout des stands en le voyant prendre en photo tout ce qu'il voit.

Il est debout, calé contre une partie du grillage qui nous sépare des gens venus nous voir aujourd'hui pour ce grand prix d'Autriche. Son sourire est lumineux et je le remarque signer une dizaine de casquettes, de tee-shirts et même d'affiches de sa propre tête.

– Il est bien mieux que le mien, je le garde ! s'exclame le britannique tout en redescendant pour aller vers la remorque de la parade. Pourquoi Charles t'en a offert un à toi et pas à moi ?

Je me mets à courir avec ma bouteille d'eau brandée Red Bull dans la main et le rejoins alors qu'il s'assoit sur l'un des rebords. Norris pointe mon portable sur moi et je me place juste devant lui, la main tendue.

– Je peux aller voir vos messages avec Lord Perceval ? Ou il n'y a que des sextos ?

Mes joues prennent une teinte rouge carmin et la seconde d'après, Pierre s'approche de nous et joue avec ses sourcils d'une façon plus qu'évocatrice. Je le pointe du doigt, menaçante et très sérieuse :

– Continue et j'en parle à Francisca. Tu vas finir par dormir sur le canapé et moi je dormirai avec elle.

– J'ai le droit de dire non ? demande Charles en posant ses paumes sur mes épaules et un baiser sur mes cheveux. Parce que, personnellement, je ne suis pas d'accord.

Je tourne la tête vers le monégasque qui me lance son fameux sourire révélant ses fossettes. Ses yeux verts attrapent les miens et je n'arrive plus à détourner le regard. Le monde n'existe plus vraiment lorsque je me concentre sur cette couleur qui est en train devenir ma préférée.

– Quelqu'un a sa carte pour payer leur chambre ? interroge le coureur McLaren en mettant ses mains autour de sa bouche pour s'adresser à qui veut l'entendre.

Je me retourne vers lui et tends de nouveau la main pour récupérer mon téléphone, mais il ne semble pas prêt à me le rendre.

Ça m'aurait étonné qu'il le fasse de toute façon.

Je finis par abandonner, persuadée qu'il me le rendra quand il aura fini de vouloir découvrir tout ce que je cache, c'est-à-dire absolument rien. Le véhicule se met en marche et je pose ma main sur une rambarde en même temps que Charles pour éviter de tomber.

Si je pouvais éviter de finir par terre encore une fois, j'apprécierais.

Sa main libre sur ma taille et sa tête calée sur mon épaule, nous saluons les gens dans les tribunes tandis que Lewis vient s'appuyer près de son coéquipier et que j'entame une discussion animée avec Pierre sur le grand prix de cet après-midi.

– Vous gérez avec vos tracteurs ? questionne-je en lui lançant un sourire taquin.

Depuis l'année dernière et les difficultés qu'Alpine a rencontré au début de la saison 2024, les français se sont amusés à dire qu'ils soutenaient les agriculteurs et je ne pourrais pas dire le nombre de mêmes et de Tiktok que j'ai vu où les deux coureurs étaient identifiés.

– Quand on arrive chez Red Bull dès la première année, on peut toujours parler, réplique Gasly alors que le regard de Norris passe de lui à moi.

Il nous arrive souvent de parler français en oubliant que très peu peuvent nous comprendre. Parler ma langue m'aide, que ça soit avec Pierre ou Charles, à me sentir à ma place, c'est sûrement un peu naïf mais je sais que je ne suis pas la seule à le ressentir.

𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐨𝐟 𝐑𝐢𝐬𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant