𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐗𝐈𝐕

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Charles Leclerc :

Barcelone - juin 2025

Je peine à me concentrer sur autre chose que les pleurs de Francisca, répondant aux sentiments que je garde au fond de moi. Elle ne tient plus que grâce à la barrière que j'ai créé autour d'elle et je ne tiens que grâce à ses mains serrant ma combinaison.

Nous sommes nos ancres respectives et je sais qu'au moment où l'un de nous n'aura plus la force, nous allons retourner dans la réalité où l'un de mes meilleur amis a eu un accident qui aurait pu lui être fatal.

Puis une main familière se glisse dans la mienne et j'ouvre les yeux pour trouver Heather, agenouillée devant nous. La portugaise dans mes bras n'a pas bouger depuis presque une heure et je ne suis pas en meilleur état. Kika est recroquevillée contre moi et nous sommes assis par terre, contre l'un des murs du paddock Ferrari.

Ni Heather, ni Kika ne devraient être autorisés à entrer ici mais je suis persuadée qu'aucune des deux n'a, ne serait-ce que jeté un coup d'œil aux employés, qui semblent aussi paniqués que nous.

Un accident aussi grave n'était pas arrivé depuis quelques temps déjà.

Je serre la main de ma copine et plonge mes yeux dans les siens, si fatigués. Pourtant, elle tient bon. Elle me donne un peu sa force et Dieu seul sait à quel point j'en ai besoin. J'admire l'adrénaline qui lui permet de courir partout alors que j'arrive à peine à aligner deux mots pour former une phrase claire.

C'est Joris qui nous a tenu au courant des aller-retour d'Hill et d'Andrea. Je ne pourrai jamais être assez reconnaissant pour le poids qu'ils ont pris sur leurs épaules sans broncher.

Ils se sont chargés de faire rapatrier la famille de Pierre en Espagne pour qu'ils puissent voir leur fils, de faire circuler les informations médicales de mon meilleur ami, de réserver une voiture pour nous emmener à l'hôpital et de faire disparaître les caméras. Ils n'ont pas hésité à se mettre en première ligne pour faire face aux journalistes et à les renvoyer promener quand ils se mettaient à poser des questions dont on aurait tous pu se passer.

– J'ai récupéré vos affaires, nous dit-elle d'une voix faible, éraillée par la journée que nous venons tous de passer. Nous pouvons y aller.

Je hoche la tête en passant une main sur les cheveux de Kika qui bouge légèrement. Je sais qu'elle a entendu les mots d'Heather et qu'elle n'a qu'une envie : revoir Pierre.

Hill n'est plus en combinaison, elle a pris le temps entre deux courses d'un bout à l'autre du circuit de se laver et de se changer. Malheureusement, ce n'est pas mon cas et le haut de ma combinaison traîne sur le sol.
La brune passe un bras autour de sa meilleure amie pour l'aider à se relever sans pour autant lâcher ma paume et je l'en remercie intérieurement.

Ce simple geste me permet de prendre conscience que je ne suis pas seul, qu'on ne m'abandonne pas encore une fois.

– Allez ma chérie... lui chuchote-t-elle tandis que des larmes coulent sur les joues de la jolie mannequin.

Je me lève à mon tour et étire mes jambes, engourdies par le temps que j'ai passé au sol. L'adrénaline quitte progressivement mon corps et le contrecoup de tout ce que j'ai ressenti me frappe avec une violence infinie.

Je tangue légèrement mais je suis stabilisé par Andrea qui place ses paumes sur mes bras avant même que je ne puisse le voir. L'italien passe son avant-bras autour de mes épaules et je ne résiste pas à son aide. Mes paupières sont lourdes, des tâches apparaissent devant mes yeux et je sens la fatigue m'envahir à une vitesse ahurissante.

𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐨𝐟 𝐑𝐢𝐬𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant